Recueil : Les poèmes et sonnets du Mont-d'Or (1851)
Autrefois mon réveil était rempli de charmes ; Le soleil du matin se levait radieux.
Sur ma couche, à présent, je sens couler mes larmes Dès que j'ouvre les yeux
Le jour n'a plus d'attrait pour mon âme flétrie,
D'un surcroit de chagrin il semble m'oppresser.
Ah ! c'est que je n'ai plus une mère chérie Qui songe à m'embrasser.
À toute heure, en tous lieux, une main lourde et dure,
Sous son horrible poids, anéantit mon cœur ;
Et je demande en vain au temps, à la nature, Un espoir de bonheur.
Il n'en est plus pour moi, plus, depuis que ma mère,
Ma compagne d'exil, mon ange protecteur,
Pour un lieu de repos a quitté cette terre, Séjour de la douleur.