Les citations célèbres d'Adolphe Thiers :
La banqueroute d'un État consiste à faire supporter à quelques individus, c'est-à-dire aux créanciers, la dette qu'on ne veut pas faire supporter à tous les contribuants.
L'audace est le propre du crime, le calme est celui de l'innocence.
Une armée est toujours faite à l'image du général. Son esprit passe à ses officiers, et de ses officiers se communique à ses soldats.
Avec de l'argent on pourra toujours se passer d'assignats, tandis qu'il est impossible avec des assignats de se passer d'argent.
L'anarchie menace les républiques à leur naissance et dans leur vieillesse.
Les âmes vulgaires ou les hommes coupables craignent toujours de voir tomber leurs semblables, parce que n'ayant plus devant eux une barrière de coupables, ils restent exposés au jour de la vérité.
On n'avoue pas à la face du monde l'ambition de voies machiavéliques.
Un ambitieux n'a jamais d'humeur ; il s'irrite par les obstacles, s'empare du pouvoir et en écrase ceux qui l'ont outragé. Un rhéteur faible et vaniteux se dépite, et cède quand il ne trouve plus ni flatteries ni respects.
Un soldat ambitieux, qui est maître par son épée, et qui veut un trône, se hâte de caractériser son autorité le plus tôt qu'il peut, et d'ajouter les insignes de la puissance à la puissance même.
Il n'y a aucune alliance possible entre le crime et la vertu.
Dans un état d'agitation, l'on suppose à ses adversaires tous les projets qu'on en redoute.
Tout changement trop brusque dans les valeurs amène les spéculations hasardeuses, c'est-à-dire l'agiotage.
C'est lorsqu'on a le plus à faire qu'on est le plus capable de beaucoup faire.
Les partis se rendent absurdité pour absurdité.
Les abrutis se mettent toujours au service du plus fort.
L'inaction est un crime aux yeux des partis qui veulent aller à leur but.
Ce qu'il y a de bienfaisance dans le cœur de l'homme est tout juste au niveau des misères humaines, et c'est tout au plus si les discours incessants de la morale et de la religion parviennent à égaler le remède au mal, le baume à la blessure.
J'aime ma patrie, mais j'aime aussi et j'aime tout autant mon siècle. Je me fais de mon siècle une patrie dans le temps comme mon pays en est une dans l'espace, et j'ai besoin de rêver pour l'un et l'autre un vaste avenir.
Certes la nature ne fait pas tant de monstres pour un jour, et l'esprit de parti égare seul tant d'hommes à la fois ! Triste leçon pour les peuples ! on croit à des dangers, on se persuade qu'il faut les repousser, on le répète, on s'enivre, et tandis que certains hommes proclament avec légèreté qu'il faut frapper, d'autres frappent avec une audace sanguinaire.
Un homme de génie aime à faire seul ce qu'il croit être seul capable de bien faire. Le génie n'aime pas à être contrarié dans ses œuvres.