Fils de Jean-Baptiste Rivarol (1727-1807), poète à ses heures, aubergiste et employé des fermes, et de Catherine Avon (1731-1815), roturière, fille de condition modeste, de leur union célébrée le 26 septembre 1752 naît Antoine Rivarol le 23 juin 1753, rue des Peyrières à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard.
Le premier maître de Rivarol fut son père qui lui enseigna le latin et le grec. Puis, écolier, il ne lui a pas suffi d'un collège ! A Bagnols il eut les Joséphites pour premiers maîtres. À dix-huit ans, il entra au séminaire des Sulpiciens de Bourg-Saint-Andéol. Ses mérites et ses succès précoces attirèrent sur lui l'attention et la sollicitude de l'évêque d'Uzès, Bonaventure Baüyn (1699-1779), qui le fit entrer au séminaire Sainte-Garde à Avignon où il porta le petit collet. Rivarol demeura au séminaire Sainte-Garde jusqu'à l'âge de vingt-deux ans. Ses maîtres ont fait de lui un humaniste, enrichi son cerveau, assoupli sa parole en l'exerçant aux controverses théologiques.
Il arriva à Versailles, puis à Paris, en plein règne de Marie-Antoinette, en 1777, et se fit rapidement connaître dans les salons de l'époque. Le préjugé de noblesse, une des principales causes, disait Rivarol, de la Révolution, était si fort qu'il devait, pour avoir ses petites et grandes entrées dans le monde, se parer d'un titre. Homme éloquent, doué du génie de l'improvisation, il s'anoblit en se faisant appeler chevalier Rivarol de Parcieux. Il se présenta sous ce titre à Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783), en compagnie de Cubières-Palmaizeaux son introducteur, puis fut présenté par d'Alembert à Voltaire. De février 1779 à mars 1782, Antoine collabore au Mercure de France comme essayiste.
Le 3 juin 1784, De l'universalité de la langue française lui valut le prix de l'Académie de Berlin en 1784. Un essai dans lequel Rivarol présente les langues dominantes qui régissent le continent européen pour démontrer pourquoi celles-ci ne peuvent remplacer la langue française. Il acquit une grande célébrité et une notoriété européenne. Il envoya un exemplaire de son essai au roi de Prusse, Frédéric II, dit Frédéric le Grand, avec une Epître en vers. Il reçut une réponse où on lisait ces mots : Depuis les ouvrages de Voltaire, je n'ai rien lu de meilleur en littérature que votre essai, et j'ai trouvé vos vers aussi spirituels qu'élégants.
Louis XVI, émerveillé par cet essai, qui faisait si bien valoir la langue et la nation, ordonna à Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil (1730-1807) de remettre à Rivarol une attribution de 1,000 francs tous les trois mois. Le secret de cette libéralité a été dévoilé par l'éditeur des Pensées inédites (1836), qui n'est autre que Claude-François de Rivarol (1762/1848), le frère aîné d'Antoine de Rivarol. Sa seconde oeuvre importante fut la traduction de L'Enfer de Dante, qui parut en 1785.
En janvier 1781, en l'église Saint-Sulpice à Paris, Antoine de Rivarol épouse Louise Mather-Flint (1750-1821), fille de James Mather-Flint et de Marthe Whitfil, une famille originaire d'Écosse. Louise Mather-Flint est née à Remiremont en 1750, ville située dans la région historique de Lorraine, elle est décédée le 21 août 1821 à Paris. Son père, James Mather-Flint, issu d’une famille de petite noblesse, était professeur de langue anglaise. Le couple Rivarol, Antoine et louise, divorce le 2 novembre 1794. De leur union est né fin 1780 Raphaël de Rivarol, mort en 1812, fils unique d'Antoine.
Essayiste et pamphlétaire brillant, formé à l'école des Lumières, Antoine de Rivarol pendant les heures troubles de l'été 1792 (début de la Terreur) choisit de s'exiler dans le Nord de l'Europe, notamment à Bruxelles et à La Haye. D'une apoplexie, il meurt à Berlin le 11 avril 1801, et fut enterré dans le cimetière de Dorotheenstadt.