Il vaut mieux essuyer le caprice du renchéri que la fatigue de l'ennuyeux.
L'homme est un mélange de bonnes et de mauvaises qualités, quelquefois bizarre jusqu'à rassembler en lui les extrêmes. Rien n'est jamais sûr avec les capricieux ! Vous croyez être bien, pas du tout ; l'instant de la plus belle humeur est suivi de la plus fâcheuse.
Un sot quelquefois vous donne un avis important, cela arrive, même si c'est rare !
Est-il sage de songer aux besoins de l'avenir d'une manière qui fasse perdre la jouissance des biens présents ?
Le poltron fait le mauvais quand il ne voit plus d'ennemis.
Le poltron n'ose avancer, il pèche par le courage.
Il ne faut jamais compter sur l'appui d'un lâche ni sur le secours d'un poltron.
Tous nos penchants ont une forte tendance à devenir des habitudes, et c'est pour cela que, s'ils sont mauvais, il faut les combattre dès qu'on les aperçoit chez nos enfants, de peur d'avoir à lutter plus tard contre la force de l'habitude et contre celle du penchant. Comment apercevoir les penchants ? Comment les reconnaître ? Ici on ne saurait donner de préceptes, et tout est remis à la sagacité attentive des parents.
Un corps sain, un esprit droit, une volonté vertueuse, c'est là ce qu'une bonne éducation se propose de former : ce but est invariable, universel. Quelle que soit la carrière à laquelle un père destine ses fils, il doit s'efforcer de leur donner ces trois qualités, source et appui de toutes les autres.
L'amour est un dieu malin qui se moque de ceux qui l'adorent.
Le véritable ami est celui sur lequel on peut compter et qui ne trompera pas notre attente.
Les souffrances ici-bas sur terre sont la voie du ciel.
Qui règle ses besoins sur la nature ne sera jamais pauvre.
Le plus noble et le plus doux plaisir que procurent les grands biens à ceux qui les possèdent est de pouvoir répandre un superflu qui fournisse le nécessaire à ceux qui sont dans l'indigence et le besoin. S'ils usent autrement de leur fortune, ils en sont indignes !
Les sages précautions préviennent le besoin ; les consommations superflues et immodérées le causent quelquefois. Quand on est dans le besoin, c'est à ses amis qu'il faut demander de l'aide ; mais il faut aussi s'aider soi-même, de peur de les importuner. Le moyen d'être secouru dans une extrême nécessité est d'implorer les personnes vraiment charitables, il en existe encore !
Une heureuse étoile ou d'heureux talents tirent de la pauvreté et du besoin ceux qui y sont nés, et la prodigalité y plonge les riches. Un travail assidu est le remède contre l'indigence ; si l'on manque d'y avoir recours, elle devient une juste punition de la fainéantise.
Il ne faut demander à la vie que ce qu'elle peut nous donner.
Jouir des dons de Dieu et ne pas murmurer de ses coups, c'est toute la vie.
Je ne pense pas que la popularité doive être recherchée, elle vient tôt ou tard à ceux qui la méritent, mais la chercher est indigne d'un homme.
Le progrès, quand on est sorti de l'ordre, c'est de rentrer dans l'ordre.
Vouloir plaire et ne pas craindre de déplaire, voilà la source de tous les ridicules.
Entre la politique et la justice, toute intelligence est corruptrice, tout contact est pestilentiel.
Le plus beau privilège que donne la gloire, c'est de pouvoir avouer ses faiblesses.
Les pères sont incertains sur ce qu'ils croient, sur ce qu'ils veulent ; la faiblesse des convictions se trouve comme celle des mœurs au sein des familles.
Personne n'ignore que les enfants naissent avec des facultés très inégales et des penchants très différents. Cette diversité se manifeste de bonne heure ; que l'éducation s'en empare, qu'elle cherche des lumières sur la route qu'elle doit suivre, sur les ressorts qu'elle doit mettre en jeu. Notre tailleur prend notre mesure pour nous faire des habits à notre taille, comment les parents se dispenseraient-ils de prendre la mesure de leurs enfants pour les modeler et les diriger ?
Les droits ne sont rien où n'est plus la force de les faire valoir.
Il y a un grand plaisir à sentir au-dedans de soi, qu'on est bien meilleur que ne le pensent les autres.
Qui que nous soyons, défions-nous de l'ambition, mais n'y renonçons jamais.
Je puis me passer de sympathie comme on peut se passer de tout ; mais quand j'en retrouve un peu quelque ombre, je ne comprends plus comment on s'en passe. C'est un plaisir si immense ! C'est tout autre chose qu'un plaisir, tout autre chose que ce qu'on appelle le bonheur ; c'est le sentiment de la vie même ; à lui tout seul l'homme ne se sent pas vivre ; il a besoin d'une âme au dehors, pour sentir son âme, comme d'un miroir pour voir son visage.
C'est une chose bien douce que de pouvoir compter sur une affection comme je compte sur la tienne, comme tu dois compter sur la mienne. Aime-moi toujours bien, ma chère maman : j'en ai besoin et j'espère que je le mérite.
La sympathie de l'homme pour l'homme, voilà la vraie source du plaisir.
Il y a tant de maux dans la vie qu'on trouve peu d'endroits où se reposer !
Nous apprenons tous les jours davantage que les peines en ce monde sont inévitables, que nous ne sommes pas placés ici pour y être heureux et qu'en nous résignant à notre destination, nous trouvons en nous d'inépuisables forces.
Je t'aime, ma chère maman, je te le dis bien peu, et en général je te parle peu de mes sentiments, mais sois sûre que tu es nécessaire à ma vie, que je pense continuellement à toi, que je serai toujours pour toi tout ce que peut être le fils le plus tendre, et que j'espère que ma vie entière ne sera pour toi qu'une source de plaisirs.
On arrive toujours, en travaillant, à une douce aisance.
Il est inutile de donner de l'inquiétude aux gens qu'on aime sur une décision incertaine, et si la chose tourne mal, c'est toujours assez tôt pour la leur annoncer.
On pense pour connaître ; on songe pour agir.
Quand on croit pouvoir chicaner sur ses devoirs parce qu'ils sont difficiles, il n'y en a point qu'on ne puisse mettre en question ; car il n'y en a pas un qui, de temps à autre, ne coûte quelque chose à remplir.
Les injures, les calomnies, les colères extérieures, on peut les multiplier, les entasser tant qu'on voudra à mon encontre, on ne les élèvera jamais au-dessus de mon dédain.
Le chagrin a toujours sa cause en dehors de celui qui l'éprouve.