Les citations célèbres de Delphine de Girardin :
Le ridicule est de tous les agresseurs celui qui a le moins de courage : comme tous les poltrons, il n'attaque que ceux qui le craignent ; il ne poursuit que les gens qu'il fait fuir. Abordez-le franchement, et il devient si timide qu'il vous tend la main, et que, loin de vous nuire, il peut vous servir au besoin.
Il est glorieux pour soi-même de franchir les torrents à cheval, mais il est plus beau de trouver un pont pour les autres.
Le prix d'une chose, c'est l'idée qu'on y attache, à moins cependant qu'on ne soit forcé de la payer ; alors c'est le prix qui fait l'idée.
Nos qualités nous viennent de la nature, mais nos vertus sont le fruit de notre éducation ; un enfant avare, si on lui fait honte de son avarice, peut devenir généreux ; un poltron peut devenir brave ; un égoïste même peut devenir bienfaiteur par orgueil ; mais un homme gauche est toujours maladroit, et un paresseux est toujours inutile.
Les gens d'esprit sont ceux qui disent le plus de bêtises quand ils mentent.
Rien n'est si dangereux qu'un premier succès. Tout bonheur est un piège que nous tend le destin. D'ailleurs, il résulte toujours de la grande application d'esprit qu'exige la réussite d'une entreprise audacieuse, il résulte toujours une fatigue de la pensée, une détente de toutes les facultés, une courbature de nos sens, une négligence, suite de l'enivrement même du triomphe, qui nous amène à compromettre le succès que la veille nous avons acheté par tant d'efforts.
Les vives émotions ont un instinct qui nous servirait de thermomètre pour juger les gens qui nous aiment si nous le consultions plus souvent. Il est des amis que nous allons voir tout de suite quand il nous arrive quelque chose d'heureux ; notre bonheur n'est complet que lorsqu'ils le connaissent, ceux-là sont les vrais amis.
Il n'est rien de plus séduisant que la grâce unie à la force.
Un sot qui parle avec assurance peut dire bien des bêtises impunément.
Le monde élégant est une énigme dont le mot n'est pas intérêt, mais vanité.
L'indépendance d'esprit est une colline d'où l'on voit de haut et de loin.
L'élégance n'est pas toujours la distinction, en élégance rien n'est joli d'une manière absolue.
Bien heureuses les femmes ridicules, elles sont de tous les plaisirs. On ne peut se passer d'elles. Plus elles sont laides, sottes, désagréables, et plus elles sont indispensables dans une fête ; plus elles sont inconvenantes, et plus elles paraissent aimables. Leur niaiserie donne de l'esprit à tout le monde, il faudrait être bien niais soi-même pour ne pas trouver à dire quelque bonne plaisanterie à propos d'elles.
Les prudes savent s'imposer de grandes privations ; elles ont en cela plus de mérite que les femmes vertueuses ; celles-ci, du moins, ont pour elles la vertu, les autres n'ont pas même l'amour.
Quand les prudes ont une fantaisie d'amour en tête, elles ne peuvent y résister ! Eh ! c'est pour cela qu'elles sont prudes ; le voile n'est si épais que parce qu'il y a beaucoup à cacher.
Le bonheur est une suite de petites joies, de niais contentements, de satisfactions imbéciles.
Il n'est d'engagements sacrés que ceux du cœur.
La femme qui fait payer l'amour vend ce qu'elle n'a pas.
L'ironie est souvent la coquetterie des femmes spirituelles et sensibles, de même que la langueur est celle des femmes qui n'aiment rien.
Une femme ne pardonne jamais à celui qu'elle aime la joie qu'elle ne cause pas.
Une passion profonde dans un cœur vierge conserve son instinct, et l'instinct vaut quelquefois mieux que l'expérience. Tout calcul apporte avec lui une vertu refroidissante.
La vanité des hommes est si singulière qu'ils sont plus fiers des avantages qu'ils ont acquis que de ceux que la nature leur a donnés.
La première pensée d'une femme passionnée est son amour. Aimer, c'est là ce qui l'occupe.
L'impartialité, en ce monde, vous isole ; soyez impartial, et vous serez bientôt suspect.
Un soupir est un reproche au présent, un sourire au passé.
Les femmes ne pardonnent jamais qu'après avoir puni.
L'art de gouverner, c'est l'art de choisir.
Ô femmes belles ! écoutez ce secret, qu'il vous serve de guide en vos amitiés : celle qui vous admire vous trompe ; celle qui vous fait admirer vous aime !
Les hommes aiment surtout les faveurs auxquelles ils n'ont pas pas le droit.
L'instruction pour les femmes, c'est le luxe ; le nécessaire, c'est la grâce, la gentillesse, la séduction.
Le monde appartient aux esprits courageux.
Le bonheur, c'est un regard, un mot, un sourire pour ceux qui s'aiment.
Le bonheur n'est pas une grosse belle pierre précieuse qu'il est impossible de trouver, que l'on cherche, mais sans espérance. Point du tout, le bonheur, c'est une mosaïque composée de mille petites pierres qui, séparément et par elles-mêmes, ont peu de valeur, mais qui, réunies avec art, forment un dessin gracieux.
Le bonheur, c'est d'être libre, libre de la plus belle de toutes les libertés, celle de la pensée ; de ne porter la chaîne d'aucun, d'être indépendant ; de n'avoir à défendre ni la sottise des uns, ni la mauvaise foi des autres ; de chercher le bon côté de toutes les choses, comme l'abeille cherche le miel de toutes les fleurs ; de regarder avec un œil pur, d'écouter avec une oreille indépendante ; de voyager et de s'arrêter selon sa fantaisie là où le soleil est plus brillant ; de s'enivrer de tous les parfums, de s'amuser de tous les esprits, de jouir de tous les instants, le bonheur c'est d'être libre !
La vie des femmes se divise ainsi : L'âge où l'on danse, mais où l'on n'ose pas valser, c'est le printemps. L'âge où l'on danse, où l'on valse, c'est l'été. L'âge où l'on danse encore, mais où l'on préfère valser, c'est l'automne. Enfin l'âge où l'on ne danse plus, c'est l'hiver... l'hiver toujours rigoureux de la vie.
Un très beau jeune homme n'est pas toujours séduisant, mais il est toujours compromettant.
En amour, qu'est-ce qu'un jour de bonheur, sans le lendemain qui le purifie ! C'est du lendemain que le cœur date ses souvenirs.
À quinze ans, les femmes admirent les beaux hommes par niaiserie ou par intérêt ; à quarante, par conviction.
Sachez comprendre avec intelligence les jouissances passagères que le hasard vous jette, que votre caractère vous donne ou que le ciel vous envoie, et vous aurez une existence agréable. Pourquoi toujours regarder à l'horizon, quand il y a de si belles roses dans le jardin que l'on habite ? Eh mon Dieu ! ce qui empêche de trouver le bonheur, c'est peut-être de le chercher !
Ce qui est plus triste qu'un plaisir perdu, c'est un bienfait manqué.