Il faut avec docilité se soumettre aux peines de son âge et de son état : la nature fait une espèce de traité avec les hommes ; elle ne leur donne la vie qu'à des conditions ; elle ne nous donne rien en propriété ; elle ne fait que nous prêter.
Qui perd la jeunesse les peines doublent, et les plaisirs diminuent.
L'avarice est un des faibles du dernier âge.
La vie n'est pas dans l'usage du temps, mais dans l'usage qu'on en sait faire.
Il n'y a point de condition si mauvaise qui n'ait un bon côté : chaque état a son point de vue, il faut savoir s'y mettre ; ce n'est pas la faute des situations, c'est la nôtre.
La politesse est la fille du savoir-vivre et de la bonne éducation.
Le fondement du bonheur est dans la paix de l'âme.
Rien n'est plus court que le règne de la beauté ; rien n'est plus triste que la suite de la vie des femmes qui n'ont su qu'être belles. Si l'on a commencé à s'attacher à vous par vos agréments, ramenez tout à l'amitié, et faites qu'on y demeure par le mérite.
L'exacte politesse défend qu'on étale avec hauteur son esprit et ses talents.
La politesse est l'envie de plaire, la nature la donne, l'éducation et le monde l'augmentent.
Si vous êtes sensible à la haine et à la vengeance opposez-vous à ce sentiment : rien n'est si bas que de se venger. Si on vous a offensé, vous ne devez que du mépris, et c'est une dette aisée à payer. Si on ne vous a manqué qu'en choses légères, vous devez avoir de l'indulgence.
L'envieux ne loue jamais personne, de peur de se faire des égaux.
Le déshonorant offense moins que le ridicule.
La haine outrée nous met au-dessous de ceux qui vous haïssent.
Songez à vous estimer à bon titre, pour vous consoler de l'estime qu'on vous refuse.
La plupart des femmes prennent l'amour comme un amusement, elles s'y prêtent, et ne s'y donnent pas. Elles ne connaissent point ces sentiments profonds qui occupent l'âme d'une tendre amante.
Être poli c'est de l'habileté, on vous en quitte à meilleur marché.
Il ne faut agir avec autorité que quand la persuasion manque.
La première règle pour bien parler, c'est de savoir bien penser.
La politesse est un des plus grands liens de la société, c'est elle qui contribue le plus à la paix.
La gloire et la vertu ont leurs délices, elles sont la volupté de l'âme et du cœur.
Il ne faut que se prêter aux choses qui plaisent.
L'humanité souffre de l'extrême différence que la fortune a mise d'un homme à un autre.
Il faut commander par l'exemple et non par l'autorité : l'admiration force à l'imitation, bien plus que le commandement.
Le plaisir le plus touchant pour les honnêtes gens, c'est de faire du bien et de soulager les misérables.
L'avare est plus tourmenté que le pauvre, l'avare ne jouit de rien. L'amour des richesses est le commencement de tous les vices, comme le désintéressement est le principe de toutes les vertus.
L'argent n'est bon que par l'usage que l'on en sait faire.
Défendez-vous de l'envie ; c'est la passion du monde la plus basse et la plus honteuse : elle est toujours désavouée. L'envie est l'ombre de la gloire, comme la gloire est l'ombre de la vertu. La plus grande marque qu'on est né avec de grandes qualités, c'est d'être sans envie.
La sagesse se sert de l'amour de la gloire pour se défendre des bassesses où se jette la volupté. Mais il faut s'y prendre de bonne heure pour se préserver des passions : dans les commencements elles obéissent, et dans la suite elles commandent ; elles sont plus aisées à vaincre qu'à contenter.
La plus nécessaire disposition pour goûter les plaisirs, c'est de savoir s'en passer.
La seule vengeance délicate et permise est de faire du bien à ceux qui nous offensent.
Prêtez aux gens qui ont de l'argent, mais donnez à ceux qui sont dans le besoin.
Il ne faut pas toujours dire ce qu'on pense, il faut toujours penser ce que l'on dit.
La volupté marche devant nous, et cache sa suite.
Un des devoirs de la vieillesse est de faire usage du temps : Moins il nous en reste, plus il nous doit être précieux.
La vie n'est pas dans l'espace du temps, mais dans l'usage qu'on en sait faire.
Si vous voulez être une amie aimable, n'exigez rien avec trop de rigueur.
Si belle que vous soyez, soyez modeste : La beauté n'est point de longue durée.
La passion s'augmente par les retours qu'on fait sur soi : L'oubli est la seule sûreté qu'on puisse prendre contre l'amour.
L'amour est le premier plaisir, la plus douce et la plus flatteuse de toutes les illusions.
La valeur, mon fils, ne se conseille point, c'est la nature qui la donne.
L'honnêteté des anciens temps est devenue le ridicule du nôtre.
L'honnêteté consiste à se dépouiller de ses droits, et à respecter ceux des autres.
Il faut bien plus d'esprit pour plaire avec de la bonté qu'avec de la malice.
L'amour se nourrit de larmes.
L'esprit que l'amour donne est vif et lumineux : il est la source des agréments.
Qui dit amoureux, dit triste ; mais il n'appartient qu'à l'amour de donner des tristesses agréables.
Si les honneurs et les richesses pouvaient rassasier, il faudrait en amasser, mais la soif augmente en les acquérant, et celui qui désire le plus est le plus pauvre.
Qu'il en coûte à la sincérité pour se rendre supportable ! et que la politesse en souffre !
L'homme qui donne des mensonges pour des vérités est coupable.
La vérité donne ses leçons dans la solitude.
L'amant désire beaucoup, espère peu, et ne demande rien.
Si tu veux que la louange soit utile, loue par rapport aux autres, et non par rapport à toi.
La raillerie délicate est un composé de louange et de blâme. Elle ne touche légèrement sur de petits défauts que pour mieux appuyer sur de grandes qualités.
Tous les devoirs de l'honnêteté sont renfermés dans les devoirs de la parfaite amitié.
Quand on aspire à se faire une grande réputation, on est toujours dépendant de l'opinion des autres.
Personne ne souffre plus doucement d'être repris que celui qui mérite le plus d'être loué.
L'honnête homme aime mieux manquer à sa fortune qu'à la justice.
Les richesses n'ont jamais donné la vertu, mais la vertu a souvent donné les richesses.
La vertu rehausse l'état de l'homme, et le vice le dégrade.
Songez que partout ou il y a des hommes tyranniques, il y a des malheureux.
L'amitié adoucit les humeurs farouches, elle rabaisse les glorieux, et les remet à leur place.
Par l'humeur l'on plaît ou l'on déplaît.
Une personne polie ne trouve jamais le temps de parler de soi.