Les citations célèbres de Michel de Montaigne.
2 - Les pensées et citations célèbres de Michel de Montaigne :
Nous savons décliner la vertu, si nous ne savons l'aimer.
Notre aisance et notre indigence dépendent également de notre opinion.
Tantôt la peur nous met des ailes aux talons ; tantôt elle nous cloue les pieds au sol et les entrave.
La crainte, le désir et l'espérance nous élancent vers l'avenir.
Le monde est une école d'inquisition.
Les hommes vivent au hasard, sans choix, sans réflexion.
Il ne peut y avoir de vraie amitié qu'entre des égaux.
Nul n'est mal longtemps qu'à sa faute.
Le mariage est un marché où il n'y a que l'entrée de libre, la durée en est contrainte et forcée.
Penser, c'est être à la recherche d'un promontoire.
La gloire et le repos ne peuvent loger en même gîte.
Toutes passions qui se laissent goûter et digérer ne sont que médiocres.
La confiance en la bonté d'autrui est un non léger témoignage de la bonté propre.
La satiété engendre le dégoût.
La plus expresse marque de la sagesse, c'est une éjouissance constante.
Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies.
Les plaisirs de l'amour sont les seuls vrais plaisirs de la vie corporelle.
L'accoutumance est une seconde nature, et non moins puissante.
Les soucis légers sont bavards ; les grands soucis sont muets.
La façon la plus commune d'amollir les cœurs de ceux qu'on a offensés lorsque, la vengeance en main, ils nous tiennent à leur merci, c'est de les émouvoir par sa soumission à la commisération et à la pitié.
Un cœur généreux ne doit point démentir ses pensées. Il veut qu'on le voie jusqu'au-dedans : tout y est bon, ou du moins tout y est humain.
Le but de l'éducation est de donner à l'homme une manière d'être digne de la prééminence dont il doit jouir, d'étendre, d'agrandir et de perfectionner ses facultés physiques, intellectuelles et morales.
Un pédant est un homme d'une présomption babillarde, qui fatigue les autres par la parade qu'il fait de son savoir en quelque genre que ce soit. Son ton, son style, ses manières, tout respire chez lui l'affectation et la fatuité.
Il faut ou imiter les vicieux, ou les haïr.
La volupté même et le bonheur ne se perçoivent point sans vigueur et sans esprit.
La vie n'est qu'un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs.
C'est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble.
Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive.
J'aime mieux forger mon âme que la meubler.
On peut oser plus aisément, ce que personne ne pense que vous oserez, qui devient facile par sa difficulté.
À qui on a été une fois capable, on n'est plus incapable, sinon par juste faiblesse.
L'amour rend l'homme ridicule et semblable aux bêtes.
Le langage faux est moins sociable que le silence.
Les désirs que l'amour inspire aux hommes sont les plus violents désirs.
Il faut se rendre respectable par sa vertu et par sa suffisance, et aimable par sa bonté et douceur de ses mœurs.
Il y a plus de peine à garder l'argent qu'à l'acquérir.
La politesse coûte peu et achète tout.
Celui qui passe le but, le manque aussi bien que celui qui n'y arrive pas.
L'attente est douce, mais elle s'aigrit comme le lait.
Ce n'est pas victoire, si elle ne met fin à la guerre.
Si la douleur de tête nous venait avant l'ivresse, nous nous garderions de trop boire ; mais la volupté marche devant pour nous tromper, et nous cache sa suite.
L'éloquence fait injure aux choses, qui nous détourne à soi.
Chaque chose a plusieurs biais et plusieurs lustres. La parenté, les anciennes accointances et amitiés saisissent notre imagination et la passionnent pour l'heure, selon leur condition ; mais le contour en est si brusque, qu'il nous échappe.
Je ne trouve aucune qualité si aisée à contrefaire que la dévotion, si on n'y conforme les mœurs et la vie ; son essence est abstruse et occulte ; les apparences, faciles et pompeuses.
La vraie liberté, c'est pouvoir toute chose sur soi.
La jalousie est de toutes les maladies de l'esprit celle à qui le plus de choses servent d'aliment, et le moins de choses de remède.
Les femmes donnent leurs appas à médiciner difficilement, mais à garçonner tant que l'on veut.
La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l'écoute.
La plus heureuse occupation pour chacun est de s'occuper de ses propres affaires.
C'est un excellent moyen de gagner le cœur et volonté d'autrui, de s'y aller soumettre et fier, pourvu que ce soit librement et sans contrainte d'aucune nécessité, et que ce soit en condition qu'on y porte une fiance pure et nette, le front au moins déchargé de tout scrupule.
Qui ne se donne loisir d'avoir soif, ne saurait prendre plaisir à boire.
En amour, donner sa confiance avant que de connaître, c'est jouer à se repentir après avoir connu.
L'amour est une passion entrepreneuse de grandes choses.
Le savoir mourir nous affranchit de toute sujétion et contrainte.
Il est plus facile d'écrire un mauvais poème que d'en comprendre un bon.
Il est bien plus aisé et plus plaisant de suivre que de guider, et que c'est un grand séjour d'esprit de n'avoir à tenir qu'une voie tracée et à répondre que de soi.
Un fait courageux ne doit pas conclure un homme vaillant.
L'honneur est un privilège qui tire sa principale essence de la rareté.
Dans la véritable amitié celui qui donne est l'obligé ; tout y est abandon, les deux âmes n'en font qu'une.
L'obstination et ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise.
Mieux vaut pencher vers le doute que vers l'assurance.
Tout ce qui peut être fait un autre jour peut être fait aujourd'hui.
La plus contraire humeur à la retraite, c'est l'ambition.
La mémoire est la faculté qui retient les choses, c'est l'étui de la science.
L'ignorance et l'incuriosité font un doux oreiller.
Notre bien et notre mal ne tient qu'à nous.
Qui songe à oublier se souvient.
Filles, voyez l'épi de blé : quand il est beau, il baisse le nez.
La plus sûre garde de la chasteté à une fille, c'est la sévérité.
L'amitié, c'est un nom sacré, c'est une chose sainte.
L'amitié, c'est une chaleur générale et universelle, tempérée, au demeurant, et égale.
Le mentir est un maudit vice : nous ne sommes hommes et nous ne tenons les uns aux autres que par la parole.
Nous ne sommes pas si misérables comme nous sommes vils.
L'opinion est une puissante partie, hardie et sans mesure.
Toute opinion est assez forte pour se faire épouser au prix de sa vie.
Un honnête homme n'est pas comptable du vice ou sottise de son métier.
Mon métier et mon art, c'est vivre.
Les cordonniers sont les plus mal chaussés.
La gloire est vaine et fausse monnaie.
Tous jugements en gros sont lâches et imparfaits.
Il n'est passion qui ébranle tant la sincérité des jugements comme la colère.
La trahison peut être en quelque cas excusable quand elle s'emploie à châtier et trahir la trahison.
Savoir par cœur n'est pas savoir : c'est tenir ce qu'on a donné en garde à sa mémoire.
Qui craint de souffrir souffre déjà ce qu'il craint.
C'est une violente et traîtresse maîtresse d'école que la coutume.
Il faut avoir un peu de folie, si l'on ne veut avoir plus de sottise.
Nous sommes, presque en tout, des juges injustes des actions des femmes, comme elles le sont aussi des nôtres.
Les meilleures occupations sont celles où l'on se force le moins.
L'occupation la plus utile et la plus honorable pour une femme est de gérer la maison.
L'amitié se nourrit de communication.
Un galant homme n'abandonne pas la femme qu'il poursuit pour être refusé, pourvu que ce soit un refus de chasteté, non de choix.
Sans espérance et sans désir nous ne sommes rien qui vaille. Dès que les femmes sont à nous, nous ne sommes plus à elles.
Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition.
La plus constante marque de la sagesse, c'est une constante réjouissance.
La confession généreuse et libre énerve le reproche, et désarme l'injure.
L'affirmation et l'opiniâtreté sont signes exprès de bêtise.
Il se faut prêter à autrui, et ne se donner qu'à soi-même.
Tout ouvrier aime mieux son ouvrage qu'il n'en est aimé.
Le silence et la modestie sont qualités très commodes à la conversation.
C'est le jouir et non le posséder qui rend heureux.
La vertu n'avoue rien que ce qui se fait par elle et pour elle seule.