C'est idiot d'écrire des lettres d'amour, l'amour ne peut se dire par lettres, mais que faire quand l'Océan s'étend entre vous et l'homme que vous aimez ? Que pourrais-je vous envoyer ? Les fleurs se fanent, les baisers, les larmes ne s'envoient pas. Seulement les mots !
On peut appeler volonté, ténacité, persévérance ma manière de me concentrer sur mon travail et de mener à bout mes projets. On peut aussi y voir un entêtement aveugle, une opiniâtreté bornée.
L'homme n'est un homme que par son refus de demeurer passif, par la pulsion qui le projette du présent vers l'avenir et le dirige vers les choses dans le but de les dominer et de les modeler ; pour l'homme exister, c'est refaire l'existence ; vivre est la volonté de vivre.
L'important dans la vie c'est de réussir ce qu'on fait.
Laissez-moi t'aimer. Quelques jours, quelques années.
Solitaires, nous continuerions à vivre côte à côte.
Le temps m'est un peu trop large aux épaules, mais je m'en arrange.
Quand quelqu'un tombe amoureux de vous, vraiment amoureux, c'est une magie.
La femme est champ et pâturage, mais elle est aussi Babylone.
Pourquoi suis-je ainsi faite ? Quand des gens vivent, quand des gens aiment et sont heureux autour de moi, il me semble qu'ils m'assassinent.
À chaque seconde, évoquant son visage, sa voix, j'attisais une rancune qui me dévastait. Comme dans ces maladies où on forge sa propre souffrance, chaque inspiration vous déchirant les poumons, et cependant vous êtes obligé de respirer.
Comment réussit-on encore à vivre quand on n'espère plus rien de soi ?
Tragiquement ma vie se précipite. Et cependant elle s'égoutte en ce moment avec quelle lenteur – heure par heure, minute par minute. Il faut toujours attendre que le sucre fonde, que le souvenir s'efface, que la blessure se cicatrise, que le soleil se couche, que l'ennui se dissipe. Etrange coupure entre ces deux rythmes. Au galop mes jours m'échappent et en chacun d'eux je languis.
Du moment que je t'ai, je ne pourrai jamais être malheureux.
Quand on tient à quelqu'un, on doit faire un peu de crédit aux gens qu'il aime.
Un an déjà ! chaque année passe plus vite que la précédente. Je n'aurais pas tellement à attendre avant de m'endormir à jamais. Cependant je savais combien les heures peuvent lentement se traîner. Et j'aime encore trop la vie pour que l'idée de la mort me console.
Le désolant quand on vieillit n'est pas dans les choses, mais en soi-même.
Je ne supporte pas qu'on me fasse la tête, il vaut mieux s'engueuler.
Vivre un amour, c'est se jeter à travers lui vers des buts neufs : un foyer, un travail, un avenir commun.
Une mère de famille est toujours flanquée d'un époux ; mille tâches fastidieuses l'accablent.
Qui met son bonheur à être aimé, il faut qu'il aime sincèrement.
Qu'est-ce qu'un adulte ? Un enfant gonflé d'âge.
Les crimes commis par quelques-uns ne doivent pas rejaillir sur l'ensemble d'une communauté.
Ces gros bourgeois pourris de fric, influents, importants me semblent encore plus détestables que le milieu frivole et mondain contre lequel ma jeunesse s'est insurgée.
Je ne pourrais pas vivre sans écrire. Enfant, adolescente, les livres m'ont sauvée du désespoir ; cela m'a persuadée que la culture est la plus haute des valeurs.
La vieillesse est un âge heureux quand on a mené une vie dure et plus ou moins dévorée par les autres.
Une femme qui n'a pas peur des hommes leur fait peur.
Je n'ai jamais voulu que mes filles ignorent les réalités de la vie, je les renseigne assez librement, c'est le meilleur moyen de tuer les curiosités malsaines.
Un fils a besoin de sa mère, une mère ne peut pas se passer de son enfant.
La vie est comme un pendule qui oscille de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui.
Si le mariage diminue l'homme, presque toujours il annihile la femme.
Il n'est pire amertume que de se sentir la fleur, le parfum, le trésor qu'aucun désir n'exige : qu'est-ce qu'une richesse qui ne m'enrichit pas moi-même, et dont personne ne souhaite le don ?
Quand on a été mal aimé dans son enfance et qu'on a adopté le point de vue de ses parents, on a constitué de soi une image déplaisante dont on ne se débarrasse jamais.
Un sot ne doit prendre à son gré la sottise pour une vertu.
Certaines femmes sont des « pondeuses » plutôt que des mères.
Mentir, c'est offenser Dieu.
La femme est ce que son mari la fait, c'est à lui de la former.
Beaucoup de femmes ne s'abandonnent à l'amour que si elles sont aimées en retour, et l'amour qu'on leur manifeste suffit parfois à les rendre amoureuses.
Le vaniteux, quémandant les flatteries, s'abaisse quand il prétend se hausser. À trop se complaire à son image, il finit par s'y enfermer ; il tombe dans l'importance qui est la véhémence de la vanité.
Un vaniteux béat peut être d'agréable commerce, encore qu'il parle trop de soi, mais il prête à rire.