Les citations célèbres de Suzanne Curchod :
L'esprit sans caractère est un tourniquet qui n'a point de place fixe, et qui sert à faire passer indifféremment tous les principes et toutes les opinions.
L'homme vaniteux est rarement un peu moins qu'un homme nul.
Un homme d'esprit se tait avec les sots comme un riche refuse l'aumône aux indigents.
Pour être apprécié il faut se montrer rarement, et faire des visites courtes.
Les opinions d'autrui nous gênent, comme un habit qui ne serait pas fait à notre taille.
On prouve que l'on a du caractère quand on parvient à vaincre le sien.
L'amour a besoin des yeux, comme la pensée a besoin de la mémoire.
Il n'y a rien de si méchant que les peuples à demi civilisés, et l'on peut en dire autant des individus.
L'imitation de la douleur morale est toujours belle, celle de la douleur physique est insupportable.
Les yeux étant destinés à être le miroir de l'âme, le regard fixe qui ne laisse entrevoir aucune pensée est très désagréable.
Il faut corriger toutes les fautes qu'on reconnaît en soi ; bien sûr, les autres en apercevront beaucoup encore qui nous ont échappées.
Le grand secret de la conversation est une attention continuelle.
Les personnes qui manquent de mémoire, se persuadent que la lecture leur est inutile : elles se trompent ; quand l'étude ne fait pas germe, elle cultive toujours et prépare une terre plus féconde.
Au physique comme au moral, les peines légères qui se répètent chaque jour sont cruelles, elles ressemblent à la goutte d'eau qui creuse enfin le marbre.
Rien ne fait plus de tort à la mémoire que l'ignorance ; on ne retient pas les choses qui arrivent seules dans notre tête, et qui n'y trouvent rien d'analogue pour les recevoir.
En s'étudiant parfaitement soi-même on parvient quelquefois à bien connaître les autres.
L'amour-propre est le talon d'Achille chez presque tous les hommes.
On a toujours plus d'esprit et d'agrément quand on s'abandonne dans la conversation sans faire aucun calcul de vanité ou d'amour-propre.
Le parti le plus court dans toutes les affaires de la vie, et celui qui ne nous laisse aucun regret, c'est de se livrer à sa bonté, sans trop examiner si les autres en sont dignes, ou s'ils en sont reconnaissants.
Jugeons de l'impression que l'humeur fait sur les autres par celle que nous en recevons nous-mêmes.
La familiarité est presque toujours une maladresse : avec nos supérieurs, ils nous en savent mauvais gré ; avec nos inférieurs, ils ont moins de considération pour nous.
Les grandes mémoires qui retiennent tout indifféremment, sont des maîtresses d'auberge, et non des maîtresses de maison.
Il y a des gens si sensibles, qu'ils nous affligent de nos propres douleurs.
Une seule expérience suffit à un homme d'esprit, parce qu'elle germe dans sa tête, et qu'elle y repasse sans cesse ; il en faut mille à un sot avant qu'il se corrige.
Il faut rendre le bien pour le mal, même en paroles, et avec tout le monde, sans distinction, c'est le moyen de calmer tous les orages.
Quand on ne fait pas du bien avec le plaisir d'en faire, on le fait ordinairement très mal.
De la bonté avec tout le monde, excuser les fautes, pardonner les torts, être gai et complaisant, c'est la pierre philosophale de la félicité.
Les femmes remplissent les intervalles de la conversation et de la vie, comme ces duvets qu'on introduit dans les caisses de porcelaine ; on compte ces duvets pour rien, et tout se briserait sans eux.
Les vers luisants sont l'image des femmes : tant qu'elles sont dans l'obscurité, on est frappé de leur éclat et leur beauté, mais dès qu'elles paraissent au grand jour, on les méprise, et on ne voit que leurs défauts.
C'est avec du caractère qu'on parvient à vaincre son caractère, c'est-à-dire avec une volonté ferme, continuellement la même ; une volonté patiente, qui saisit toutes les occasions, ne se rebute jamais, et prévoit qu'elle obtiendra demain d'elle-même ou de ses habitudes ce qu'elle n'a pu obtenir aujourd'hui.
On ne fait jamais le sacrifice de son caractère, qu'on ne s'en applaudisse ensuite.
Il y a des gens avec qui l'on ne sort jamais sans être convaincu de l'existence du vide.
La dispute avec un sot est une perte de bon sens.
Une des premières observations à faire dans la conversation, c'est l'état ou le caractère et l'éducation de la personne à qui on parle.
Pour faire rire les personnes sensées, il faut être fou, bête ou excellent comédien.
Rire haut est un ridicule et une sottise, parce que c'est une manière de prendre de la place et de s'occuper de soi, sans esprit et sans intérêt.
Il est des pédants que la nature a fait tels, et qui ne doivent rien à l'art.
L'ordre est un grand moyen d'indépendance, et l'une des marques les plus sûres de la noblesse et de l'élévation de l'âme ; car on calcule avec soi pour n'avoir jamais rien à solliciter de personne.
Quand on demande conseil, on cache toujours la moitié des circonstances qui devraient nous déterminer, sans avoir besoin d'aucun avis étranger.
Le seule manière de cacher son ignorance est de ne jamais parler de ce qu'on n'a pas étudié avec soin.