On éprouve l'or avec la pierre de touche, et l'homme avec l'or.
L'amour sort bientôt d'une maison où est entré le besoin.
Quel dommage de voir la beauté manquer d'intelligence !
Qui n'a pas soin du peu n'aura jamais beaucoup.
Qui n'ouvre pas les yeux doit ouvrir sa bourse.
Partage avec les autres ce que tu gagnes, garde pour toi ce que tu perds.
Sois poli envers chacun, confiant envers très peu.
Place l'ail où tu veux, il sentira toujours l'ail.
A chien battu ne montre que le fouet.
Il faut, avant tout, couvrir son propre toit.
Tu me frottes les lèvres avec du miel, et tu me verses du goudron dans la bouche.
La faveur des grands croît sur la queue d'un lièvre.
Tu es le maître, je suis le maître ; qui de nous deux gardera les moutons ?
La fumée est quelquefois plus importante que le rôti.
Bien vu de Dieu, bien vu des Saints.
Le muet ne comprend pas même son propre cousin.
Plus il y a de cigognes, moins on voit de grenouilles.
Ce qui doit rester pendu n'est jamais submergé, pas même si l'eau dépasse le gibet.
Joli mensonge est même un délit.
Plutôt vertu avec pauvreté que péché avec splendeur.
Vertu et fortune ne tiennent qu'à un fil.
Dieu n'envoie du secours que quand celui des hommes manque.
Le Diable, riche en sucre, rend doux tous les péchés.
Dieu n'écoute qu'en sommeillant celui qui dit ses prières au lit.
Si quelqu'un te jette une pierre, jette-lui un morceau de pain.
Combien vous a coûté cette couleur ? dit-on à quelqu'un qui rougit.
Les cheveux gris sont les fleurs du tombeau.
Qui n'a pas envie d'une chose sait bientôt s'en passer.
Le monde n'existe pas pour les pauvres, et cependant chacun se frotte à eux.
Deux personnes peuvent chanter, mais non parler à la fois.
Arbre sans fleurs, fille sans pudeur, jamais ne portent bons fruits.
L'amour des femmes ressemble à un hôte, la faveur des grands à un songe ; ajoutez-y la rose, ces trois choses passent bientôt.
Saisis le fil, et tu auras bientôt le peloton.
Les pensées sont souvent à cheval, tandis que les talons restent au coin du feu.
Mieux vaut une poignée de pouvoir qu'un sac plein de droits.
Une dette est un mauvais compagnon ; elle rajeunit chaque jour.
Le bœuf lui-même ne meurt qu'une fois.
Lorsque le chêne est abattu, le plus vil misérable vient en enlever les copeaux.
Aussi longtemps qu'un moineau te suffit, pense à avoir une oie.
Veux-tu vivre sans soucis, défie-toi du loup qui se cache sous la peau du mouton.
Ne te réjouis pas trop vite de ta journée, il y a encore loin jusqu'au soir.
Veux-tu savoir un secret, entendre une vérité ? Un fou, un enfant, ou un homme ivre, te les diront.
Le sage se corrige aux dépens d'autrui, le fou à ses propres dépens.
Que les autres te servent d'exemple, afin que tu ne leur en serves pas toi-même.
Disons-nous réciproquement la vérité, mais restons bons amis.
Chante la chanson de celui dont tu bois la bière.
Baigne-toi si tu veux dans la mer, mais reste près du rivage.
Marie-toi plutôt d'après tes oreilles que d'après tes yeux ; mais, en achetant un cheval, consulte plutôt tes yeux que tes oreilles.
Regarde derrière toi ; par-devant tu as tes yeux.
Ne dis à l'homme sage que la moitié de ce que tu as à lui dire, mais à l'imbécile dis plus que le tout.
Juge chacun de manière que le loup soit repu, et que la chèvre reste entière.
Si tu veux qu'on ignore ton origine et ta conduite, ne te brouille jamais avec ton voisin.
Étudie les fautes de ton ami, mais ne le hais pas, parce qu'il les a.
Aie de grands seigneurs pour amis, mais non pour voisins.
Ne t'entoure pas de murs, mais d'amis.
Dieu bénit celui qui se lève matin.
Veux-tu ne pas te sortir d'embarras, réponds pour un autre.
L'homme n'a besoin que d'un Dieu, mais de plusieurs amis.
Veux-tu perdre un ami, prête-lui de l'argent.
Ne fais pas cuire tes pois dans un bouillon d'espérance étrangère.
Le médecin traite, Dieu guérit.
Ne plaisante jamais avec celui dont tu n'es pas l'égal.
Mange chez toi ce que tu as, et chez les autres, ce qu'on te donne.
A qui Dieu donne des enfants, il donne aussi du pain.
Quand les puissants se battent, les petits y laissent leurs plumes.
Éprouve seulement un malheur ; tu peux être sûr qu'on se moquera de toi.
Méchant oiseau qui se moque de son propre chant, et se plaint de son nid.
Sois vieillard, quand tu es jeune, si tu veux être jeune quand tu seras vieux.
Le Bohème ne chante que quand il a le ventre plein.
Amasse dans ta jeunesse pour jouir dans ta vieillesse.
Ce que le chat engendre prend aussi les souris.
Qui n'aime pas ses compatriotes est hostile à son propre sang.
Qui a honte de sa propre langue est digne de mépris.
Laisse venir le temps comme l'oie laisse croître l'épi.
La charrue ne va pas au-devant du bœuf.
Qui a du gâteau ne manque jamais de convives.
Le fou donne, le sage prend ; ou, celui qui donne n'est qu'une fois fou, celui qui ne prend pas, l'est deux fois.
Le prêtre n'en a jamais assez ; d'une main il bénit, de l'autre il prend.
Si même le mendiant est rassasié, sa besace ne l'est pas.
Il vient un temps où l'hiver de la vie vous demande : Qu'as-tu fait durant ton été ?
On se souvient longtemps du bien qu'on nous a fait, mais plus longtemps du mal.
Plutôt raccommoder ce qu'on a que prendre le bien d'autrui.
Grandes menaces, peu de pouvoir.
L'oeil de l'héritier larmoie, tandis que son coeur rit.
Rien ne sert d'aller au-devant du malheur, il arrive de lui-même.
Le meilleur joueur est le plus grand vaurien.
L'hypocrite sert Dieu de manière à ne pas se brouiller avec le Diable.
La peur est souvent pire que le mal.
Un vieux péché fait toujours renaître la honte.
Un bonheur excessif n'est jamais loin d'un malheur.
Propreté et gaieté font la moitié de la santé.
Mauvaise peau donne mauvaise pelisse.
La langue est l'ennemie de la tête.
Le râteau amène tout à lui.
Quelque chose pour quelque chose, rien pour rien.
Mauvais travail que celui qu'on fait à contre-coeur.
A grand oiseau faut grand nid.
Une bonne tête trouve toujours un bon chapeau.
Les semailles précoces trompent souvent, les semailles tardives toujours.
Nulle chanson n'est assez longue pour n'avoir pas de fin.
Si tu tardes à boucher un trou avec ton gant, tu devras bientôt y mettre ton manteau.
Cruche à anse cassée arrive tard à l'eau.
Le ciel n'a besoin que d'un soleil.
L'argent fait le maître, le houblon le héros, l'avoine le cheval.
Pain mangé en liberté a meilleur goût qu'une tourte dans la servitude.
L'oeil se fixe sur l'objet qu'il aime ; la main sur la douleur ; le coeur sur le trésor.
Tel curé, tels paroissiens.
Tout disciple ne devient pas prêtre.
Le feu lui-même a besoin d'être attisé, comme l'homme le plus zélé a besoin d'être stimulé.
L'épine, dès sa jeunesse, commence à devenir pointue.
Parle du Ciel au loup, il ne t'en montrera pas moins les dents.
Tenir parole, comme un chien tient carême.