Un quart d'heure de réflexion étend et forme plus l'esprit que beaucoup de lecture.
Rien ne rend plus heureux que d'avoir le cœur touché ; les choses sont en repos quand elles sont à leur place, et la place du cœur de l'homme est dans le cœur aimant de la femme.
Qui a le cœur sain tire parti de tout, et tout se tourne en plaisirs.
Comme elle ne se peut conserver qu'entre personnes estimables, dans l'amitié vous trouverez la sûreté du bon conseil, l'émulation du bon exemple, le partage dans vos douleurs, le secours dans vos besoins, sans être demandé, attendu, ni acheté.
Quand on n'est pas accoutumé à soumettre sa volonté à la raison des autres, on a beaucoup de peine à écouter les conseils de la sienne.
Dès qu'on a eu le malheur de s'accoutumer aux plaisirs viſs, on devient insensible aux plaisirs modérés. On s'accoutume tellement aux plaisirs ardents, qu'on ne peut se rabattre sur les simples.
L'amour de l'estime est aussi l'âme de la société : il nous unit les uns aux autres. J'ai besoin de votre approbation, vous avez besoin de la mienne. En s'éloignant des hommes, on s'éloigne des vertus nécessaires à la société ; car quand on est seul, on se néglige. Le monde vous force à vous observer.
Mettez vos désirs au niveau de votre fortune plutôt que votre fortune au niveau de vos désirs.
La beauté est comme les odeurs dont l'effet est de peu de durée : on s'y accoutume, on ne les sent plus.
L'amour est à l'âme ce que la lumière est aux yeux : il écarte les peines comme la lumière écarte les ténèbres.
Le sage ne court pas après la félicité, il se la donne.
La fausseté est l'imitation du vrai : l'homme faux paye de mine et de discours ; l'homme vrai paye de conduite.
La vraie grandeur de l'homme est dans le cœur ; il faut l'élever pour aspirer à de grandes choses, et même oser s'en croire digne.
La pudeur augmente la beauté des femmes, elle en est la fleur ; elle est le charme des yeux, l'attrait des cœurs, la caution des vertus, l'union et la paix des familles.
La politesse est une imitation de l'honnêteté, et qui présente l'homme au-dehors, tel qu'il devrait être au-dedans : elle se montre en tout, dans l'air, dans le langage et dans les actions.
L'amour emporte avec soi toute la vivacité de l'amitié, c'est une passion turbulente, et l'amitié est un sentiment doux et réglé.
Les personnes les plus polies ont ordinairement de la douceur dans les mœurs, et des qualités liantes. C'est la ceinture de Vénus ; elle embellit et donne des grâces à tous ceux qui la portent ; avec elle, vous ne pouvez manquer de plaire.
La politesse est l'art de concilier avec agrément ce qu'on doit aux autres et ce qu'on se doit à soi-même ; car ces devoirs ont leurs limites, lesquelles passées, c'est flatterie pour les autres, et orgueil pour vous ; c'est la qualité la plus séduisante.
L'orgueil nous sépare de la société ; notre amour-propre nous donne un rang à part, qui nous est toujours disputé.
Il faut ménager ses goûts, nous ne tenons à la vie que par eux : c'est l'innocence qui les conserve, c'est le dérèglement qui les corrompt.
La politesse est la fille du savoir-vivre, de la délicatesse et du respect.
Les hommes parlent à l'esprit, les femmes au cœur.
Peu de personnes ont la force de se laisser humilier par la vérité qui les redresse.
S'aimer comme il faut, c'est aimer la vertu ; aimer le vice, c'est s'aimer d'un amour aveugle.
L'amour-propre est une préférence de soi aux autres, et l'honnêteté une préférence des autres à soi.
Si vous voulez être parfaitement honnête homme, songez à régler votre amour-propre.
Il n'y a que ceux qui ont joui du doux plaisir de l'amitié qui sachent quel charme il y a à passer les journées ensemble. Que les heures sont légères, qu'elles sont coulantes avec celui qu'on aime !
L'amour est le fils de la pauvreté et le fils du dieu des richesses : de la pauvreté, parce que l'amour demande toujours, et le fils du dieu des richesses, parce que l'amour est libéral.
Prêtez volontiers dans le besoin, mais donnez à ceux qui ne peuvent rendre.
Il n'y a que deux temps dans la vie où la vérité se montre utilement à nous : dans la jeunesse pour nous instruire, et dans la vieillesse pour nous consoler ; dans le temps des passions, la vérité nous abandonne.
Rien n'est si bas que d'être haut à qui vous est soumis.
L'humble aveu de nos fautes désarme la haine, et émousse la colère.
L'homme faux paie de mine et de discours, l'homme vrai paie de conduite.
On pardonne plutôt les défauts que l'affectation à se parer de vertus qu'on n'a pas.
Rien n'est plus court que le règne de la beauté.
L'amour est un dieu jaloux qui ne souffre aucune rivalité.
Gardez bien votre cœur, il est la source de l'innocence et du bonheur.
La beauté est comme les roses dont l'effet est de peu de durée.
La politesse coûte peu, mais elle rend beaucoup.
L'homme est né pour faiblir, vieillir et mourir.
En perdant ta jeunesse, tu perds aussi le droit de faillir, il ne t'est plus permis d'avoir tort.
L'imagination est la source et la gardienne de nos plaisirs.
Croyez n'avoir jamais assez fait dès que vous sentez que vous pouvez faire mieux.
Le grand malheur de la laideur, c'est qu'elle éteint et qu'elle ensevelit le mérite des femmes.
La beauté, sans mérite et sans esprit, est insipide.
La libéralité se caractérise par la manière de donner. Le libéral double le mérite du présent par le sentiment : l'avare le gâte par le regret. La libéralité n'a jamais ruiné personne.
La vie est déjà très courte, et nous l'abrégeons par notre légèreté et par nos dérèglements.
Une belle mort donne du relief à la vie, et la mauvaise la déshonore.
Rien de si inutile que de se révolter contre les effets du temps, il est plus fort que nous.
Quand les mœurs sont pures et innocentes dans le premier âge, la vieillesse est douce et tranquille.