Les citations célèbres d'Adrien Destailleur :
La science, ainsi que la vertu, a le privilège d'ennoblir les intentions qui la font cultiver. La vanité, l'intérêt, quelquefois, nous portent à l'étude ; le plaisir nous y attache.
La perfection de la science nous rend simples comme la nature, et le vrai sage est plus près de l'entier ignorant que du demi-savant. Mais quel est donc l'avantage de la science humaine, si son dernier terme est de connaître qu'on ne sait rien ? — C'est de le connaître.
Le temps, qui rouille tant de choses, polit la gloire.
Les applaudissements de la multitude ne produisent que la vanité.
Les encouragements des hommes éclairés développent le talent, s'ils ne le font naître.
Pour être estimé de certaines gens, il suffît souvent de s'estimer soi-même.
Les menteurs finissent par se persuader des fables qu'ils ont inventées.
Rien de plus habile et de plus sot que l'amour-propre : c'est par lui qu'on gouverne, et par lui qu'on se laisse gouverner.
On doit se trouver honoré d'être la dupe de certaines gens.
Rien n'élève une âme forte comme la persécution des médisants.
L'orgueil veut faire parler de soi ; il dédaigne d'en parler.
L'homme de mérite, apprécié et admiré, a souvent de la vanité : méconnu et outragé, il conçoit de l'orgueil. Ainsi, l'âme se rappetisse dans la bonne fortune, et s'élève dans la mauvaise.
Il est facile d'être modeste quand on a beaucoup de mérite, comme il est facile d'être modéré quand on a beaucoup de force.
La pédanterie est la fatuité de la science.
La modestie n'est souvent que la coquetterie du mérite. Rarement on ignore celui qu'on a, mais en feignant de l'ignorer, on sait le faire valoir. Un homme d'esprit n'est donc qu'un sot quand il se vante, et les louanges qu'il se donne, diminuent celles qu'on voudrait lui donner.
Perfectionnons notre âme pour perfectionner notre esprit.
Quand on prête à de trop gros intérêts, on s'expose à perdre le fonds.
L'amitié rapproche les hommes, l'intérêt les éloigne.
L'amitié véritable se nourrit de franchise, de sincérité et de confiance.
L'espérance ne sort de notre maison que lorsque la mort y entre.
Le plus vil des avares est celui qui refuse l'hospitalité.
Les hommes sont naturellement portés à croire les choses qui leur font plaisir.
Une femme sans douceur est un fruit sans suc, une fleur sans parfum.
Les besoins de l'homme, sont la source de ses maux, de ses biens, de ses vices et de ses vertus.
La raison ne triomphe pas des passions, elle leur succède.
L'intelligence a été donnée à l'homme pour doubler ses biens et adoucir ses maux.
Le bonheur consiste dans le degré ou la durée du plaisir. Il y a le bonheur du moment, qui est l'excès du plaisir, et le bonheur de la vie, qui est la prolongation du plaisir.
Les souvenirs sont des amis qui conseillent et qui consolent, ou des bourreaux qui punissent et qui torturent.
La vie paraît courte à certains hommes parce qu'ils ne savent pas la remplir. L'homme qui a beaucoup senti et beaucoup réfléchi, a toujours beaucoup vécu, quel que fût le temps de son existence. Que se retrace-t-on d'un voyage pendant lequel on a dormi constamment ? Deux seuls points : le départ et l'arrivée. Mais si l'on a eu les yeux ouverts, si l'on a examiné les lieux, les habitants, s'instruisant avec soin de tout ce qui les concerne, que de choses on se rappelle, et combien l'on aime à s'entretenir avec ses amis, avec soi-même, de tout ce qu'on a vu et éprouvé !
Le plus grand défaut des hommes n'est pas d'ignorer, c'est de ne pas reconnaître qu'ils ignorent.
Le plus grand défaut de la jeunesse n'est pas de manquer d'expérience, c'est d'ignorer qu'elle en manque, et de croire qu'elle pensera toujours comme elle pense, et qu'elle fera toujours ce qu'elle souhaite faire.
La vanité fait de mauvaises copies, et l'orgueil fait de mauvais originaux. Tous deux conduisent au ridicule, par un excès contraire ; l'un en nous éloignant trop de notre nature, l'autre en nous y attachant trop fortement.
Les défauts de l'humeur et les travers de l'esprit, font plus de tort, dans le monde, que les vices de l'âme.
Une des qualités les plus essentielles pour briller en société, est la présence d'esprit.
On ne recherche guère les succès de la vanité, quand on peut aspirer aux triomphes de la gloire.
Savoir bien les choses est plus utile pour écrire ; savoir bien des choses est plus utile pour converser.
Le goût est à l'esprit ce que la sensibilité est à l'âme.
Les erreurs de l'esprit causent plus de maux dans le monde que les égarements du cœur.
L'instruction rend meilleur ou pire : c'est une semence qui, selon les terroirs, produit des fruits ou des poisons.
La renommée des grands hommes est comme les fleuves, qui grossissent en s'éloignant de leur source.
La vanité est la gloire des petites âmes.
Il est rare que la justice de celui qui nous condamne ne provoque pas notre injustice à son égard.
Les hommes sans caractère sont des gens qui ne savent pas se tenir debout ; s'ils se lèvent, soit ils tombent d'un côté soit ils tombent de l'autre.
On dit quelquefois du mal de soi, pour empêcher que les autres n'en disent.
Il est rare qu'on n'ait pas des défauts qui avoisinent ses qualités, et des qualités qui avoisinent ses défauts.
Quand la bienfaisance n'est pas une inspiration du cœur, c'est qu'elle agit par intérêt.
Dis-moi ce que tu as fait, je te dirai comment tu penses.
Une mauvaise langue accompagne presque toujours une mauvaise réputation ou une mauvaise conscience.
Les louanges, qui corrompent les âmes hautaines et vaines, perfectionnent les âmes nobles et bien nées.
Le regard de la vertu est plus doux que celui de la volupté.
Le plus doux plaisir, après celui de faire le bien, c'est de le voir faire.
Il y a plus d'habileté à désarmer son ennemi qu'à le tuer.
Les reproches que se fait un honnête homme, qui s'est rendu coupable, vont toujours plus loin que ceux qu'on lui fait.
Peu de gens sont capables d'une véritable amitié, parce qu'ils veulent être adulés plutôt que d'aduler.
Souvent tout le mérite des autres à nos yeux n'est que le cas qu'ils font de notre propre mérite.
La bienfaisance, pour les hommes, est un devoir, et pour les femmes, elle est un instinct.
L'homme d'esprit sait ce qu'il gagne à bien soutenir une discussion : l'homme sage sait ce qu'il gagne à l'éviter.