Enfant d'une santé fragile et de petite stature, Pope était doué d'une physionomie singulièrement expressive et intelligente, ses regards étaient pleins de tendresse et d'animation, et sa voix avait une telle douceur qu'on le nommait Le petit rossignol.
Telle fut la précocité de son intelligence, et si grand le goût qui le portait à l'étude dès ses premières années, qu'il était facile de prévoir que les lettres devaient être sa seule ambition : Encore enfant, et insouciant de la renommée, je bégayais des rimes, car les rimes me venaient,
a-t-il dit en parlant de lui-même. Il composa en effet ses premiers vers à l'âge où d'autres enfants commencent à apprendre à lire.
Par motif de religion, catholique, l'éducation du jeune Pope dut se faire surtout sous le toit paternel. A huit ans on lui donna pour précepteur un ecclésiastique nommé John Banister, qui commença à lui enseigner simultanément le latin et le grec. Après avoir étudié ainsi près d'une année, on l'envoya à une école à Twyford, puis à une autre école près de Hyde Park, où, dit-il, il oublia le peu qu'il avait appris sous son premier maître.
A seize ans, Pope commença sa carrière littéraire par un recueil de poèmes bucoliques, Les Pastorales, publié seulement en 1709, et dont le seul mérite paraît être la régularité des vers, écrits avec une sûreté de main, une perfection de cadence que personne n'avait encore atteinte, pas même John Dryden. La mode était alors aux traductions en vers des anciens poètes, et Alexander Pope se mit à traduire, lui aussi, des passages d'Ovide et de Stace et à remanier quelques contes de Chaucer, en imitation des Fables de Dryden.
Dans son Essai sur la critique, publié en 1711, Alexander Pope acquit une réputation, une immense popularité dont il devait jouir durant toute sa vie. C'était l'œuvre de sa vingt-troisième année ! Mais de tous les poèmes de la jeunesse de Pope il faut placer au premier rang La boucle de cheveux enlevée,
la plus riante, la plus ingénieuse, la plus charmante de toutes ses compositions. Elle fut écrite sous sa première forme en 1711 en deux chants.
L'affaiblissement de sa santé, déjà si faible, car au nombre de ses maladies étaient venus s'ajouter l'asthme et l'hydropisie, toutes ces causes vinrent assombrir ses derniers jours et l'avertir que sa fin était proche. Il livra au monde ses admirables Imitations d'Horace, dans lesquelles, comme Nicolas Boileau, il a adapté les sujets du satiriste romain aux personnes et aux vices de son temps, et mourut consolé par la religion, le 30 mai 1744, à l'âge de cinquante-six ans. Alexander Pope repose, auprès de sa mère et de son père, au cimetière de Twickenham.
Ses principales œuvres : Les Pastorales (1709), Le Messie (1709), Essai sur la critique (1711), La boucle de cheveux enlevée (1712), Windsor Forest (1713), Héloïse à Abélard (1717), et La Dunciade ou Guerre des sots (1728). (Alexander Pope sur Wikipédia)