La raison ne cherche qu'à goûter le miel sans endommager la fleur.
Alexander Pope - Œuvre : Les maximes et réflexions morales (1739)
La raison ne cherche qu'à goûter le miel sans endommager la fleur.
Reconnaître son erreur, c'est dire qu'on est plus instruit.
Un homme de finance remplit sa conscience d'iniquités à mesure qu'il vide d'argent sa caisse pour survenir à sa magnificence.
L'homme ne connaît pas le degré de sa valeur avant d'en avoir fait l'épreuve : Il se trouve souvent dans l'action plus grand qu'il n'avait cru, ou inférieur à ce qu'il avait présumé.
La mer joint les régions qu'elle sépare.
Il n'y a rien de plus enjoué que le vrai sage, et rien de plus mélancolique qu'un homme agité de passions.
Les maximes sont à l'esprit ce que les béquilles sont au corps qui n'a pas la force de se soutenir. Les esprits supérieurs n'ont pas besoin des premières, comme les corps robustes méprisent l'assistance des autres.
On fait souvent sans scrupule ce que l'on peut faire sans crainte.
Les mauvais critiques sont les ennemis des bons esprits.
Il y a un art caché dans la simplicité qui donne une grâce à l'esprit et à la beauté.
Les avares se dérobent eux-mêmes.
Si, en souffrant un affront, on acquérait l'estime des hommes, il y aurait bien de la gloire à le dissimuler. Mais la patience produit un effet tout contraire, elle fait passer pour un sot ou pour un lâche celui qui n'a pas eu l'esprit de s'apercevoir d'une offense ou le courage de s'en venger.
Le plus paisible des gouvernements est toujours le plus heureux et le plus durable.
L'esprit de quelque personne est comme une lanterne sourde qui ne sert qu'à celui qui la porte, et qui n'éclaire que son chemin.
C'est une vérité certaine qu'on n'est jamais plus tranquille ni moins trompé qu'en vivant avec des gens d'un bon esprit. Il en coûte beaucoup plus de peine pour être admis et pour se conserver dans une mauvaise compagnie que dans une bonne. Comme la mauvaise a plus de vanité que d'esprit et de raison, il faut bien des soins pour lui plaire, et ce n'est pas une petite affaire que d'entretenir un sot en bonne humeur avec lui-même et avec les autres.
L'autorité excessive ressemble au vent ; s'il est trop fort, il renverse.
Le seul moyen d'apaiser l'envie que nous portons aux autres est d'augmenter notre mérite et de nous rendre dignes ou de ce que nous désirons, ou de ce que nous craignons de perdre.
Trop de louanges, trop de civilités et de cérémonie, c'est une profusion d'encens qui entête.
Donner des conseils n'est souvent que s'attribuer le privilège de dire soi-même des sottises.
L'absence refroidit les passions modérées au lieu qu'elle enflamme les plus violentes, telle que le vent qui éteint une bougie et qui excite la flamme d'un grand feu.
Les hommes sont rarement capables de suivre la droite raison pour elle-même ; il faut que la politique et l'intérêt les y portent sans qu'ils y pensent, et presque en dépit qu'ils en aient.
La modestie est la plus belle parure du corps et de l'esprit.
Il y a des folies sérieuses et concertées avec un certain air de sagesse qui sont mille fois plus impertinentes que ce qu'on nomme véritables folies.
Tout est incertain dans la vie ; il n'y a de certain que la mort.
Une femme galante traite les hommes comme un habile joueur d'échecs en use avec ses pions. Elle ne s'attache pas assez à un seul, pour n'avoir pas l'œil sur un autre qui pourrait lui procurer de plus grands avantages.
Le doute est le fils de la sagesse.
Ceux qui sont continuellement occupés à observer les actions des autres ressemblent à ceux qui sont toujours hors de leur maison, et qui vont dans celles d'autrui où ils arrangent tout, tandis que la leur tombe en ruine.
Un petit présent gagne un ami ; un grand bienfait souvent nous le fait perdre.
Comme la pierre, que la boule rencontre dans son chemin, procure quelquefois au joueur le gain de la partie, de même ce qui paraît être un obstacle à nos desseins en avance quelquefois le succès.
La vaine gloire pour un bienfait que nous avons rendu est injurieuse à notre ami.