Attester la vérité par serment, c'est la dégrader.
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! les mauvaises nouvelles trouvent toujours un messager empressé de vous les transmettre !
Les cités nouvelles d'aujourd'hui ne ressemblent plus à rien, dans ces bâtiments où s'entassent plus de vingt locataires, ceux-ci sont plus isolés les uns des autres que s'ils demeuraient dans des rues différentes.
Pour un grand cœur la vengeance consiste à payer l'ingratitude par le dédain, et l'abandon par l'oubli.
Osez, risquez, tentez, c'est ainsi qu'on fait les grands succès.
Lorsqu'une femme a désiré et obtenu les hommages d'un homme de mérite, aimable et riche, elle ne les perd jamais sans que sa vanité au moins n'en soit vivement blessée.
La pire des sottises est d'accorder la supériorité de l'esprit à ceux qui mentent sur ceux qui disent la vérité.
Rien n'humilie autant les femmes comme les hommes qui se confient aveuglément à leur constance et à leur amour ; toute passion dégagée de craintes est pour elles une insulte.
La vie n'est sur cette terre qu'une longue et rude épreuve pour arriver à un bonheur éternel.
C'est une douce chose que d'attacher son âme à une autre âme aimée pour la suivre et l'adorer.
Le monde, qui a des clairvoyances cruelles pour pénétrer dans certains secrets de la vie de famille, a de même, dans d'autres occasions, une singulière insouciance qui s'arrête aux apparences, et ne pénètre pas plus avant.
Quand un homme vit seul dans sa maison, un pauvre homme qui ne sait que faire de son âme et de son corps du matin au soir, qui n'a rien à s'occuper de la sainte journée, cela devient un enfer pour lui.
Le cœur qui souffre du vide est bien plus à plaindre que celui que remplit une douleur certaine.
Le mensonge est un labyrinthe où l'on se perd sans retour du moment qu'on y fait un pas.
Il n'y a rien qui blesse et qui offense autant le cœur de ceux qui souffrent comme de leur supposer une douleur qui est au-dessous de celles qu'ils subissent ; ils se disent alors qu'on est incapable d'apprécier leur chagrin ; ils se taisent, abandonnés à eux-mêmes.
Quand la fatigue de l'esprit et l'accablement du corps sont assez forts pour vous jeter dans un sommeil lourd, écrasant, où tout s'oublie et se perd, c'est un bienfait du Ciel.
Aucun banquier n'est homme à refuser une bonne affaire, parce qu'un autre y perdra ce qu'il doit y gagner.
La première et la plus grande sagesse de ce monde, c'est de savoir accepter son passé, car le passé c'est la nécessité absolue et irrémédiable ; on l'excuse, on l'explique, on le commente, on fait tout ce qu'on peut pour l'atténuer, on le défigure ; mais on ne peut pas l'empêcher d'avoir été. Le seul moyen de le vaincre, c'est l'oubli.
Dans notre époque où la vie de chacun est sous l'inspection de tout le monde, où tout se sait, s'écrit et se publie, on s'étonne encore à la révélation de bien des mystères qu'un hasard, un crime, une délation, font tout à coup comparaître au grand jour. Quand ces mystères se dévoilent devant les tribunaux, il faut bien qu'on y croie, garantis qu'ils sont par de nombreux témoins, par des preuves palpables, par des résultats funestes, et alors on déblatère consciencieusement contre l'immoralité et la corruption de la société actuelle. Mais le lendemain de cette révélation authentique si la victime de quelque odieuse insulte ose se plaindre, on crie à l'exagération, à la calomnie, au roman.
On prétend que le bonheur rend cruel ; ce n'est pas vrai ; mais il absorbe toutes les autres facultés de sentir, il se renferme en soi et évite tout ce qui peut lui porter atteinte. C'est en ce sens peut-être qu'il doit sembler impitoyable, lorsque la douleur le sollicite et qu'il l'écarte de lui.
Si bien enfermé que soit dans une famille le secret de ses discussions intimes, il s'échappe toujours au-dehors, et s'échappe bien souvent par des issues qui font que les gens les plus près de vous par leur position l'ignorent quelquefois, et que ceux que vous en croyez à mille lieues en sont parfaitement instruits.
Le mécontent est la racine de tous les partis en France, de quelque nom qu'ils s'affublent par la suite. La disposition naturelle de notre esprit est de ne pas vouloir ce qui est ; cette disposition, si niaise ou si méchante qu'elle puisse être, est du moins naturelle et consciencieuse. Quant à savoir ce qu'on veut, c'est bien différent, on n'y regarde pas de si près ; c'est tout au plus si les têtes fortes des partis s'en sont quelquefois préoccupées ; et il est très probable que si ceux-là disaient exactement à ceux qui les suivent où aboutirait leur système en cas de réussite, les soldats abandonneraient vite les généraux. Mais on ne se donne pas plus de peine lorsqu'il s'agit de critiquer une œuvre de l'esprit ; on se fait grand homme en criant que tout est mauvais.
On oublie souvent qu'en politique le rôle du censeur et celui de l'auteur sont souvent inséparables, et qu'on est en droit de dire aux politiciens qui blâment : Faites mieux.
Ce qui fait que la vie est intéressante, c'est qu'elle est un combat. Du jour où un homme aurait vaincu toutes les craintes et tous les obstacles qui l'épouvantent ou qui l'irritent, cet homme se tuerait ou deviendrait crétin.
Personne, en étant dûment averti, ne se soucie de devenir beaucoup plus ridicule que la nature ne l'a fait.
Une sotte, c'est un écho fidèle de tous les jugements rendus autour d'elle.
Une femme bête, je ne dis pas sotte, c'est une femme qui a des idées mal entendues sur toutes choses et qui les soutient avec entêtement.
Il ne faut pas l'avoir entendue dire quatre paroles pour juger qu'une personne était passablement bête.
Un sou, qu'il soit gagné, volé ou donné, est toujours le commencement d'un million.
Quand on paie ce qu'on peut, on paie ce qu'on doit.
Armez-vous contre le serpent qui flatte les passions pour perdre les âmes, et n'oubliez pas que celui qui écoute avec complaisance sa parole empoisonnée est déjà sorti du chemin du devoir et de la chasteté.
Lorsqu'un homme se trouve en face d'un autre qui semble douter de la vérité de ses paroles, et auquel on ne peut demander raison de sa défiance, la seule chose qu'il ait à faire, c'est de se taire et de se retirer.
On est un niais tant qu'on croit à la spontanéité d'une confiance réclamée avec franchise.
Pour moi, aimer, c'est respecter une femme et croire en elle ; pour d’autres, aimer, c'est être dupe quand on n'est pas audacieux.
Une femme sotte c'est une femme qui n'a pas du tout d'idées, et qui prend volontiers toutes celles qu'on lui donne.