Aujourd'hui les Français font tout un plat de leur république ; la mode est de cracher sur l'empire.
Les femmes qui ont été abandonnées et qui souffrent d'un chagrin d'amour ont besoin, pour les apaiser, d'une certaine forme virile de la tendresse : où trouver cette tendresse mieux que chez un père ?
Chacun s'arrange comme il peut avec le bon Dieu.
Le langage est l'âme d'un pays, il est comme le climat, qui régit les habitudes, les mœurs, les ambitions, les pensées des hommes, et façonne jusqu'au caractère national.
Plus tard, mon fils, tu seras un homme libre, conscient de ses droits et respectueux de ses devoirs. Regarde ces malheureux animaux : ils marchent à quatre pattes ; leur corps est couvert de poils ; ils sont dénués de raison et passent toute leur vie derrière les barreaux d'une cage, hélas.
Un vol demeure un vol, qu'il lèse une personne ou qu'il en lèse dix millions.
Quand on gagne la partie, tout ce qui donne du plaisir dans la lutte n'est pas la victoire mais l'effort, on mesure enfin le poids que pèse une réussite.
Ce n'est pas un sort si enviable d'être le roi borgne d'un royaume d'aveugles !
Lorsqu'un homme commet quelque bassesse, il se trouve toujours un indulgent pour dire : « C'est humain ! » Mais il est des circonstances où il ne faut pas être humain, surtout quand il s'agit de soi-même.
Mon dilemme, c'est que je ne supporte pas de devoir un sou à quelqu'un et que je ne dispose d'aucun crédit. La moindre dette, avec moi, est une affaire terrible, qui met plusieurs mois à s'éteindre.
En lisant et en relisant beaucoup de bons auteurs qui écrivent une bonne langue et qui pensent sainement, tu absorbes une grande quantité d'antidote au poison de la bêtise.
L'amour ressemble parfois à un feu qui prend mal, qui menace à tout instant de s'éteindre. Si tu y jettes des bûches, tu l'étouffes. Tu n'arrives à le faire durer qu'en ajoutant de temps à autre des brindilles.
Un homme et une femme qui passent leur vie entière ensemble, qui finissent par ne faire plus qu'une seule et même âme, qu'un seul et même être, est l'une des plus belles réussites humaines.
La censure est une frontière toujours mal gardée, où la liberté passe en contrebande chaque fois qu'elle le désire.
Le prodigue éprouve sans cesse le besoin de convertir sa puissance abstraite en jouissances matérielles.
Le prodigue est un enfant qui n'a pas médité sur la condition humaine, et qui considère les biens des hommes comme des jouets, avec lesquels on s'amuse un moment, puis que l'on jette après que l'amusement est passé.
Le prodigue gaspille le monde, comme si toutes les générations d'hommes qui se sont succédé depuis l'âge de pierre n'avaient œuvré que pour lui, pour ses désirs éphémères, pour ses satisfactions capricieuses.
Il est bien connu que les cocus sont les derniers avertis de leur infortune, de même que les parents, quand leurs enfants se livrent en cachette à des amours défendues, sont les derniers à le savoir.
Peu à peu la séparation s'est faite, et maintenant elle est totale.
Qui donne ne sait jamais combien il faut donner ; qui reçoit croit toujours qu'on le gruge.
L'oisiveté, c'est la plus belle chose du monde, quand on n'en souffre pas.
Les gens qu'on aime, c'est sacré.
Il faut avoir beaucoup d'argent pour le dépenser.
Le pessimisme me plaît comme attitude d'esprit, car il me semble s'accorder à la marche ordinaire du monde, et parce qu'il est sage de poser en principe que tout ne peut aller que de mal en pis.
Pour écrire du merveilleux, il faut être soi-même émerveillé, ou l'avoir été et en garder le souvenir en dépit de tous les désenchantements de la vie.
La naïveté suppose un certain rapport de préséance entre la sensibilité et l'intelligence.
Un monde sans péché est un monde diabolique. Un monde sans péché, sans douleur, c'est la victoire du diable. Dieu, c'est le péché, c'est la douleur.
On ne pèche que pour le plaisir de se repentir. Les athées ne savent pas ce qu'ils perdent.
Il en est de la mort comme de tout : tant qu'on n'y a pas tâté, on s'en fait un monde.
Les relations louches entraînent dans la voie du crime ou de malhonnêteté !
Je voudrais que tu sois sûre d'une chose, mon chéri, c'est que je t'aime : Tu es la personne qui m'est la plus chère au monde, tu es ma raison de vivre, tu es mon prince charmant, et je t'adore.
Un chagrin d'amour, cela s'organise et cela se savoure.
L'amour demande des loisirs ; pas de loisirs, pas d'amour.
Le loisir est la chose la plus fatigante et la plus déprimante que je connaisse. C'est pour ça que je ne suis pas à l'aise dans notre société actuelle, dite société des loisirs. Moi, je ne suis pas fait pour ça.
Avant l'heure, c'est pas l'heure, après l'heure, c'est plus l'heure.
Rien n'est plus comique que de se croire conquérant et de n'être qu'une conquête.
Il n'y a rien de plus guignard qu'un homme qui veut à tout prix se marier.
Rien n'est inéluctable en ce monde, et la plupart du temps l'on ne meurt que parce qu'on le veut bien.
Une femme ne passe jamais l'éponge sur une vieille tromperie.
Il faut avoir tort en même temps que les autres, il n'est jamais bon non plus d'avoir raison avant.
On ne change pas de destin à volonté.
C'est affreux des gens sans préjugés, on ne se heurte à rien. On est perdu !
Quand on fait de la polémique, il faut répondre à côté. Surtout si on vous accuse, et davantage encore si l'accusation est fausse. Bref ne jamais se justifier sur l'essentiel.
Les civilisations entrent en décadence quand on commence à se tutoyer, c'est-à-dire quand on en revient au stade social primitif.
Écrire beaucoup, c'est comme de faire beaucoup de sport. On devient très souple.
Engueuler quelqu'un qui se confie à vous, qui a besoin d'aide, lui reprocher le passé, revenir bêtement sur ce qui est fait, c'est exactement le genre de réaction mesquine qui me choque si souvent chez les adultes.
J'ai toujours pensé que le plus grand bonheur pour un individu ordinaire est d'être pris pour un autre. J'ai ce bonheur quand j'écris.
L'amour est d'autant plus tenace qu'il n'est point partagé, il se nourrit des froideurs de l'objet aimé ; chacune de ses rebuffades, chacun de ses affronts l'augmentent.
Un amour est parfois encore plus vif depuis qu'il est devenu douloureux.
Il est plus méprisable de garder rancune que de garder les cochons.
Le bon goût et l'amour de la vérité engendrent la passion de la justice.
Une rancune engendre une autre rancune, la violence riposte à la violence.
Il n'y a pas d'âge pour les gamineries, et plus on est vieux, plus elles sont aimables.
Tout usage finit par se changer en abus.
Vingt-huit ans est l'âge où l'on est placé devant le choix déchirant des pantoufles ou des pieds nus.
Le propre de notre temps est la malhonnêteté intellectuelle.
La politique française est la plus ennuyeuse du monde, car le manichéisme y règne en maître.
L'esprit étincelant et vrai, qui frôle sans cesse le cynisme, effraye les jolies femmes.
Un Auvergnat, c'est plus malin que deux Juifs.
L'homme est un atroce animal, à la fois insatiable, cruel et fou.
On veut être aimé pour rien, malgré ses défauts et surtout malgré ses qualités.
Si l'amour est un maître, l'amitié est la plus discrète et la plus exquise des servantes.
Les bons parents sont ceux qui savent qu'une éducation est un travail difficile, parfois rude, et qui ne capitulent jamais sur les points importants.
J'aime quelquefois rester tranquillement dans ma cuisine, en robe de chambre, à dîner d'une tranche de jambon et d'un fruit.
On fait l'amour, ce soir ? Faut pas en abuser, mignonne.
Toute vie s'achemine vers son terme, telle est la destinée des hommes.
Le destin, lorsqu'il s'empare d'un homme, ne le lâche pas facilement.
Tout homme est le prophète de son destin, mais il ne le sait pas.