Les citations célèbres de Jean Dutourd :
Quand les tigres sont dehors, c'est encore dans la cage qu'on est le plus en sûreté.
Avoir une attitude très catholique, c'est périodiquement se donner l'absolution et repartir avec le cœur et l'esprit tout neufs.
La démocratie est à la monarchie ce que le divorce est au mariage.
La politique est une passion sérieuse comme l'amour, qui prend tout le temps et toutes les forces de celui qui s'y livre.
L'imbécile de notre temps est un imbécile romanesque.
Les myriades d'objets dont s'entourent les hommes sont des myriades de miroirs dans lesquels ils contemplent des morceaux d'eux-mêmes.
Il est plus facile d'être malheureux du malheur d'autrui qu'heureux de son propre bonheur.
Quelle pourrait bien être pour moi la femme idéale ? Un corps privé de pensée !
On s'attache à quelqu'un que l'on rend heureux : on aime le bonheur que l'on donne.
Il y a toujours assez de temps pour s'ennuyer, c'est pour s'amuser ou travailler qu'on en manque.
L'amour doit avoir pour effet de rapprocher deux personnes, non de les séparer. Et, après qu'il s'est éteint, les inciter à s'entraider, à se rendre des services, à se faciliter mutuellement la vie.
Quand on a beaucoup d'argent, la vie ne présente plus d'obstacles.
L'amour nous entraîne dans des chemins qu'on ne soupçonnait guère et tel se croit dans une comédie de Marivaux quand il est déjà dans une tragédie de Racine.
En amour, l'homme est un chasseur et la femme une proie.
Les chagrins d'amour prolongent les amours, en ce qu'ils découragent comme eux les assiduités masculines. Le regret d'un amant absorbe autant que l'amant lui-même ; les hommes sentent qu'il est aussi difficile de gagner le cœur ou les faveurs d'une femme abandonnée que d'une femme heureuse : l'une et l'autre opposent les mêmes défenses, ou la même indifférence.
Les femmes qui ont été abandonnées et qui souffrent d'un chagrin d'amour ont besoin, pour les apaiser, d'une certaine forme virile de la tendresse : où trouver cette tendresse mieux que chez un père ?
Chacun s'arrange comme il peut avec le bon Dieu.
Un vol demeure un vol, qu'il lèse une personne ou qu'il en lèse dix millions.
Pour écrire du merveilleux, il faut être soi-même émerveillé, ou l'avoir été et en garder le souvenir en dépit de tous les désenchantements de la vie.
Les proverbes sont un trésor, un patrimoine, un corps de recettes qu'on se repasse de siècle en siècle pour ne pas être trop malmené par le monde, un bréviaire pour le commun des mortels, un guide des embûches quotidiennes.
Il en est de la mort comme de tout : tant qu'on n'y a pas tâté, on s'en fait un monde.
L'amour demande des loisirs ; pas de loisirs, pas d'amour.
Le loisir est la chose la plus fatigante et la plus déprimante que je connaisse. C'est pour ça que je ne suis pas à l'aise dans notre société actuelle, dite société des loisirs. Moi, je ne suis pas fait pour ça.
Avant l'heure, c'est pas l'heure, après l'heure, c'est plus l'heure.
Pour durer dans un journal, il faut s'y montrer le moins possible, envoyer ses articles par la poste. Ainsi les confrères ne vous connaissent pas, ou guère, et votre caractère, avec ses aspérités, ne leur inspire aucune antipathie.
L'Occident ne veut plus d'enfants pour diverses raisons. La première est qu'il est riche et que, quand on est riche, on a perdu l'habitude d'aimer, c'est-à-dire de se gêner.
Rien n'est plus comique que de se croire conquérant et de n'être qu'une conquête.
La guerre et l'amour sont à peu près les dernières choses qu'on fasse sans permis, ce qui est évidemment un anachronisme.
Il faut avoir tort en même temps que les autres, il n'est jamais bon non plus d'avoir raison avant.
On ne change pas de destin à volonté.