Tout ce qui fait de l'homme un homme est le véritable objet de l'enseignement.
La destination de l'homme sur cette terre n'est pas le bonheur, mais le perfectionnement.
L'amour-propre, si susceptible pour lui-même, ne devine presque jamais la susceptibilité des autres.
Il y a dans la destinée de presque tous les hommes, quand on se donne la peine d'y regarder, la preuve manifeste d'un but moral et religieux dont ils ne se doutent pas toujours eux-mêmes, et vers lequel ils marchent à leur insu.
Rien n'est une excuse pour agir contre ses principes.
L'attention et l'abstraction sont les véritables puissances de l'homme penseur.
Un ouvrage qui n'est pas écrit avec philosophie classe son auteur parmi les artistes, non parmi les penseurs.
Il est doux de se dévouer pour soulager la douleur qui déchire un coeur ami qui nous est cher !
Tout homme chargé de commander aux autres, s'il n'est pas soumis à la loi, n'obéit qu'à ses passions.
Avant que la jeunesse arrive, il faut assurer des jours de bonheur à l'enfance, dans cet âge où l'imagination ne craint rien de l'avenir, où le moment présent compose toute la vie, où le cœur aime sans inquiétude, où le plaisir se fait sentir, tandis que la peine est encore inconnue.
Les hommes ordinaires ne conçoivent pas ce qui est au-dessus ni au-dessous d'eux, ils restent fixés à leur horizon.
La sensibilité et l'imagination entretiennent la jeunesse immortelle de l'âme.
Une vanité démesurée est le partage des hommes médiocres et bornés.
Plus les hommes sont médiocres, plus ils mettent de soin à s'assortir.
La mort et l'immortalité bien comprises suffisent pour occuper et diriger toute l'existence.
Les habitudes, les souvenirs, les circonstances créent autour de nous je ne sais quel enlacement que la passion même ne peut détruire. Brisé pour un moment, il se reformerait, et le lierre viendrait à bout du chêne.
De tous les malheurs de l'amour il n'en est qu'un contre lequel la force de l'âme puisse se briser, c'est la mort de l'être qu'on aime et dont on est aimé.
On rencontre dans la femme un être égal par l'esprit, une compagne de la vie, heureuse de consacrer ses facultés, ses jours, ses sentiments, à compléter une autre existence.
Le despote se regarde comme l'instrument des décrets du ciel.
Les despotes font toujours plus peur par ce qu'ils cachent que par ce qu'ils laissent voir.
On n'a point recours au despotisme quand on a pour soi l'opinion.
Il est des femmes si charmantes qu'un ange qui serait descendu sur la terre n'aurait pu choisir d'autres figures pour donner aux mortels l'idée des vertus célestes.
Il est si beau d'aimer et d'être aimé, que cet hymne de la vie peut se moduler à l'infini, sans que le cœur en éprouve de lassitude ; ainsi l'on revient avec joie au motif d'un chant embelli par des notes brillantes.
Qui a trop confiance en soi commet des fautes, mais qui a trop de défiance en commet aussi.
La musique exprime les situations et les paroles les développent.
Il y a dans le pouvoir sans bornes une sorte de vertige qui saisit le génie comme la sottise, et les perd également l'un et l'autre.
Tout s'apaisera pour vous dans la vie, si vous restez toujours religieusement bon. Par degré, l'âme s'élève jusqu'à sentir son Dieu près d'elle comme un ami. Mon fils, il faut prier comme on aime, en mêlant la prière à toutes nos pensées ; il faut prier, car alors, on n'est plus seul.
Quand l'exagération est aperçue, on ne tient plus compte même du vrai.
Un homme qui sait quatre langues vaut quatre hommes.
Le pâle avenir n'est plus pour moi que le spectre du passé.
Quand on aime, et qu'on ne se croit pas aimé, on se blesse de tout, et chaque instant de la vie est une douleur et presque une humiliation.
Il n'y a guère d'autres maladies dans la jeunesse que les désappointements en amour.
La raison est la faculté qui juge toutes les autres.
Le bonheur de l'homme est dans le repos de sa conscience.
La femme de bonne réputation est celle dont on ne parle pas.
La plupart des gens du monde ne conseillent pas mieux que le renard.
La réflexion hérite du temps.
Tous les hommes qui ont un cœur, et qui lui obéissent, doivent se respecter mutuellement.
Les jouissances intérieures de la vertu sont préférables à tous les avantages de l'égoïsme.
Gardez-vous d'apprendre à vos ennemis comment ils peuvent vous faire du mal.
Le dédain impose toujours silence à la moquerie.
L'homme passe aisément d'une opinion à l'autre lorsque son intérêt l'exige.
La plaisanterie française veut toujours humilier par les ridicules.
La tyrannie d'un parti, prenant la forme de l'opinion publique, porte atteinte à l'émulation.
Trop de puissance déprave la bonté, altère toutes les jouissances de la délicatesse.
Les malheurs des nations grandissent les individus en les corrigeant de la frivolité.
Le génie de l'homme est créateur quand il sent la nature ; imitateur, quand il croit l'inventer.
La jalousie tient plus à la vanité qu'à l'amour.
Dès qu'on écarte une illusion, il faut y substituer une qualité réelle.
L'éducation de la vie déprave les hommes légers, et perfectionne ceux qui réfléchissent.
Lorsqu'on détruit un ancien préjugé, l'on a besoin d'une nouvelle vertu.
L'esprit humain ne pouvant jamais connaitre l'avenir, la vertu doit être sa divination.
L'immoralité du cœur est la preuve des bornes de l'esprit.
Le talent d'écrire peut devenir une puissance dans un État libre.
La destinée des femmes doit consister dans un acte continuel de dévouement à l'amour conjugal, la récompense de ce dévouement, c'est la scrupuleuse fidélité de celui qui en est l'objet.
Dans le silence de la retraite, rien ne semble plus triste que l'esprit du monde.
Quand on se rend le jouet d'une passion, on le devient de ceux qui l'inspirent.
La pitié d'une âme supérieure tombe d'en haut comme la rosée sur l'aridité de la vie.
Comprendre, c'est pardonner.
La grande préoccupation de l'amour est d'arriver à la possession de la personne aimée, celle du mariage est de consolider et de maintenir la possession obtenue.