Les proverbes malais.
On désigne sous le nom de malais un groupe de langues très proches les unes des autres. Ces idiomes sont parlés par la population du littoral oriental et de la partie sud de l'île indonésienne de Sumatra, des îles Riau, également indonésiennes, du littoral de l'île de Bornéo et de la péninsule malaise, la population autochtone de Singapour et celle des provinces de Yala, Pattani, Narathiwat et Songkhla dans le sud de la Thaïlande. En 1898, Aristide Marre (1823-1918), un érudit français, a publié les Proverbes et similitudes des Malais avec leurs correspondants en diverses langues d'Europe et d'Asie.
2 - Le dictionnaire contient 47 proverbes et adages malais :
Une petite faute fait perdre de grands mérites.
Avec peu de chose on ne peut faire que peu.
De sa nature un cheval est un cheval, et un âne est un âne.
Si la source est empoisonnée, les ruisseaux le seront aussi.
Les dettes d'argent peuvent se payer, mais les dettes morales sont emportées par la mort.
Un petit feu est un ami, mais un grand feu est un ennemi.
Quand tout le monde parle à la fois, impossible de s'entendre.
De mauvais buisson jamais ne vient bonne ronce.
Recherche la science d'abord, et la richesse ensuite.
Les bonnes manières ne se vendent ni ne s'achètent.
On ne saurait prendre le ciel avec la main.
Qui garde le puits ne peut mourir de soif.
Un ami devient le consolateur du cœur.
Si tu veux entendre dire du mal de quelqu'un, interroge ses ennemis.
Les petits poissons deviennent la pâture des gros.
Plus il y a de gens, plus il y a d'opinions.
Ce qui est cher à acheter est difficile à trouver.
De bonnes paroles apaisent le cœur de l'homme, des paroles dures ne font qu'accroître sa colère.
Une corde tressée en triple n'est pas aisément rompue (l'union fait la force).
On prend un buffle par sa corde, et un homme par sa bouche.
Si, à la source, l'eau est trouble, nécessairement le courant sera trouble.
Science et habileté forment l'échelle pour monter à la fortune.
Qui tue paiera par le prix du sang.
Qui ose menacer doit oser combattre.
Quiconque médit des autres devant toi, devant les autres médit de toi.
Quand bien même ou baignerait un corbeau dans de l'eau de rose, son plumage ne deviendrait pas blanc.
Plus l'épi du riz est plein, plus il s'incline ; plus il est vide, plus il se redresse.
Si l'on verse dans la mer une tasse d'eau douce, la mer n'en deviendra pas plus douce.
Le mal part sur un cheval, et revient sur un bœuf.
Par le fruit on connaît l'arbre.
Où l'aiguille a passé, passe aussi le fil.
Où il y a beaucoup de jeunes hommes, c'est là que sont les jeunes filles.
On apprend à connaître ses propres défauts par la langue d'autrui.
Mieux vaut mourir avec une bonne réputation que de vivre avec une mauvaise.
Si, pour un village, tout un pays devait être perdu, mieux vaudrait perdre ce village.
Les parfums chassent les odeurs.
Un Sultan meurt, un Sultan le remplace.
Il est plus pénible de fendre du bois que de déchirer du papier.
Qui fait société avec les méchants devient méchant.
Le petit d'un chien ne devient pas une civette.
Si l'on reçoit un soufflet, que ce soit d'une main ornée d'un anneau ; si l'on reçoit un coup de pied, que ce soit d'un pied chaussé.
Chaleur d'une année est enlevée par pluie d'une journée.
Tout ce qui est décrété par Dieu arrive.
Qui se connaît en pierres précieuses est vraiment joaillier.
Si haut que dans son vol s'élève le héron, à la fin il s'abat sur la croupe du buffle.
Bien fou qui, pour plaire aux hommes, abandonne ce qui plait à Dieu.
Quand on ne veut pas danser on dit que la terre est mouillée.