Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

Les pensées et phrases tristes.

1 — Notre phrase favorite sur la tristesse :

La phrase favorite Sans toi mon cœur est triste, il étouffe, il palpite violemment ; je veux respirer, et de longs et profonds soupirs s'échappent de ma poitrine. Un feu brûlant court dans mes veines et me consume ; des larmes amères mouillent mes yeux et ne me soulagent pas. Que faire ? Où porter mes pas ? Pourquoi rester ici ? Pourquoi aller ailleurs ? J'irai lentement errer dans la campagne ; là, choisissant des lieux écartés, j'y recueillerai quelques fleurs sauvages et desséchées comme moi, quelques soucis, emblèmes de ma tristesse : Je n'y mêlerai aucun feuillage, la verdure est morte dans la nature, comme l'espérance est morte dans mon cœur. Dieu ! sans toi, oh mon amour ! que l'existence me pèse ! (Sophie Cottin, née Sophie Ristaud).

2 — Les 25 phrases et pensées sur la tristesse :

Il est certaines douleurs qui se calment par le silence, vouloir distraire une personne d'un mal dont la source lui est chère, c'est l'aigrir encore au lieu de l'apaiser.

Giuseppe Davico - Les pensées tristes (1813)

Jamais ! jamais plus je n'entendrai la voix de ma douce et belle ! Le printemps reviendra, les oiseaux se réjouiront ; mais moi je ne verrai le matin que dans les langueurs et l'ennui ; et seul abandonné je pleurerai au milieu des plaisirs !

Thomas Skinner Surr - George Barnwell (1798)

Bientôt le moment viendra où il faudra quitter cette terre, cette maison chérie, cette maîtresse adorée ; et de tous les arbres plantés de nos mains, nul, hormis le triste cyprès, ne suivra à la tombe son maître d'un jour !

Giuseppe Davico - Les pensées tristes (1813)

Séduit par sa beauté, je chérissais une rose ; l'hiver survint, et le barbare me l'enleva ! Je remplaçai ma fleur par une abeille, mais elle me blessa de son aiguillon. Une blanche colombe alors captiva mon cœur, et cependant la perfide me trompa en s'enfuyant d'une aile rapide. J'aimais une femme belle et charmante, et la cruelle mort me l'a ravie !

Giuseppe Davico - Les pensées tristes (1813)

J'ai passé plusieurs années dans la douleur et les larmes, jusqu'à ce que le temps, cet ami des malheureux, ce grand médecin de la vie, qui seul peu-à-peu sait bannir de l'âme ces tristes vapeurs, ces noirs fantômes qui la tuent, eut, d'une main bienfaisante, fait couler dans mes veines son baume salutaire. Le calme revint, mais mélancolique encore, et non assuré ; comme après que les vents en furie l'ont tourmentée, la mer, devenue plus tranquille, est cependant encore agitée.

Marie-Jeanne Riccoboni - Les pensées, réflexions et maximes (1792)

Besoin d'écrire, besoin de penser, besoin d'être seule, non pas seule, mais avec toi mon frère et Dieu. Depuis ta mort, je me trouve isolée au milieu de tous. Ô solitude vivante, que tu seras longue !

Eugénie de Guérin - Journal intime, le 13 août 1839.

Toi au ciel mon frère, et moi sur la terre ! la mort nous sépare ! Mon âme vit dans un cercueil. Oh ! oui, enterrée, ensevelie en toi, mon frère ; de même que je vivais en ta vie, je suis morte en ta mort. Morte à tout bonheur, à toute espérance ici-bas. J'avais tout mis en toi, comme une mère en son fils.

Eugénie de Guérin - Journal intime, le 17 août 1839.

Tout dort, grand clair de lune à ma fenêtre, le chien recoquillé sur ma peau de loup, gronde en rêvant, le ciel est bleu, la nuit tranquille. Au ciel pas un nuage, mais quelques pensées tristes passent dans mon cœur. Ô sommeil, pose la main sur mon front et emporte mon esprit dans la région des songes ; retrempe mon courage, rends-moi la paix.

Henri-Frédéric Amiel - Journal intime, le 5 février 1852.

Aime, et tu renaîtras ; fais-toi fleur pour éclore ; après avoir souffert, il faut souffrir encore.

Alfred de Musset - Les poésies nouvelles, La nuit d'août (1836)

Si vous saviez tout ce qu'on souffre, hélas ! À n'être plus aimée, alors qu'on aime encore ! N'avoir que le mépris d'un époux qu'on adore ! Tant de secrets ennuis ! de douloureux combats !

Barthélemy Imbert - Le jaloux sans amour, II, 7 (1781)

Le plus triste, hélas, de toutes les vieillesses, c'est la vieillesse de l'amour.

Jules Barbey d'Aurevilly - Les pensées détachées (1889)

Quand les ailes du malheur se déploient sur la tête d'un être, dont la précieuse destinée est liée étroitement à la nôtre, la vie devient un pesant fardeau.

Johann Georg Zimmermann - Les réflexions sur la solitude (1756)

Il n'est rien de plus court, rien de plus fragile, que le bonheur ! Souvent hélas ! au moment où nous en jouissons avec plus de sécurité, un coup imprévu et rapide vient frapper, jusque dans nos bras, la malheureuse victime du sort, tous les plaisirs de la vie, nous paraissent alors anéantis pour jamais, tout autour de nous devient lugubre et désert, tout inspire l'effroi. On étend ses bras en vain pour embrasser celle qui n'est plus, on l'appelle en vain ; on croit entendre ses pas, ces pas si connus. Tout nous paraît mort, et nous sommes morts pour tout ; la solitude nous environne de toute part ; partout nous nous croyons seuls avec notre cœur sanglant ; nous nous persuadons, dans notre abattement, qu'il n'est plus rien qui nous aime, et que nous n'aimons plus rien, et une vie sans amour est, pour le cœur qui a véritablement aimé, la mort la plus terrible ! Aussi l'infortuné qu'a éprouvé ce malheur veut vivre et mourir solitaire. Dans ces moments cruels, dans ce passage rapide du bonheur suprême au comble de l'infortune, il ne voit personne qui lui tende une main compatissante, une âme qui partage ses souffrances, qui s'en forme une idée ; car, c'est une perte qu'on ne connaît qu'après l'avoir sentie. Mais alors on cherche, on désire la solitude ; il n'est point de chagrin, point de tristesse qu'elle n'adoucisse, hélas !

Johann Georg Zimmermann - Les réflexions sur la solitude (1756)

Seul ici bas sur terre, il n'est pas en ce monde une âme qui s'intéresse à moi, ni parent, ni ami, pas une pensée fraternelle où puisse se réfugier mon âme solitaire, pas un être qui, me voyant triste et pleurant, me serre la main en me disant : Qu'as-tu ? Le passé ne m'a laissé que des souvenirs désolés. Je porte en moi un deuil qui s'étend sur toutes choses : mon présent est désert, mon avenir désenchanté.

Jules Sandeau - Marianna (1839)

Qu'il est affreux de voir un être qu'on chérit s'avancer d'un pas précipité vers la tombe ! Hélas ! chaque instant nous en rapproche tous ! et par un enchantement, que la raison ne saurait concevoir, nous parcourons sans effroi cette route inévitable quand rien n'y hâte notre marche ; mais, connaître avec certitude le terme de la vie de ceux qu'on aime, savoir qu'il est prochain, ce n'est plus exister : On n'ose plus alors jeter les yeux sur l'avenir ; on ne peut, en s'y refugiant, se soustraire à sa peine présente ; on ne peut y chercher l'espérance ou des douces chimères ; on n'y voit plus qu'un tombeau !

Félicité de Genlis - Les maximes, pensées et textes recueillis (1830)

Hélas ! après avoir perdu un être cher, les arbres retrouveront leur verdure et les fleurs leur parfum ; un feu secret circulera dans toutes les sèves ; tout revivra après cette mort, et tout renaîtra pour aimer : moi seule je n'aimerai plus ; et le temps, en s'écoulant, ne peut m'apporter d'autre bien que de m'approcher de mon dernier jour.

Sophie Cottin - Malvina (1800)

Je n'en puis plus, la langueur m'accable ; l'ennui me dévore, le dégoût m'empoisonne ; je souffre sans pouvoir en trouver le remède ; le passé et l'avenir, la vérité et les chimères ne me présentent plus rien d'agréable ; je suis importune à moi-même ; je voudrais me fuir et je ne puis me quitter ; rien ne me distrait, les plaisirs ont perdu leur piquant, et les devoirs leur importance. Sans toi mon amour, je suis mal partout.

Sophie Cottin - Claire d'Albe (1798)

De mes douleurs, sur le marbre où tu sommeilles, tu sentiras couler mes pleurs.

Marie-Joseph Chénier - Ode sur la mort de Mirabeau (1791)

Hélas ! il est facile de prescrire la patience ! Si vous étiez, comme moi, placée entre ceux qui vivent encore et ceux qui ne vivent plus, vous seriez, comme moi, agitée d'une sombre colère, et tourmentée d'un insatiable désir d'être quelque chose, de commencer la vie, ou d'en finir avec elle.

George Sand - Lélia (1833)

Dormir toujours, que cela doit être bon, quand on n'a plus rien en soi qui vaut le plaisir de veiller !

Émile Zola - Pour une nuit d'amour (1898)

Heureuse, si plutôt la mort tranchant mes jours, de mes longues douleurs eût abrégé le cours !

Charles-Georges Fenouillot de Falbaire - L'honnête criminel (1767)

J'en jure par la mort, dans un monde pareil : non, je ne voudrais pas rajeunir d'un soleil, je ne veux pas d'un monde où tout change, où tout passe, où tout s'use et tout s'efface.

Alphonse de Lamartine - La foi, Méditation XIX (1820)

J'ai vécu ; j'ai passé ce désert de la vie, où toujours sous mes pas chaque fleur s'est flétrie.

Alphonse de Lamartine - La foi, Méditation XIX (1820)

Le temps, qui me prend par la main, m'avertit que je me retire.

Voltaire - À Mme du Châtelet.

Il existe souvent une certaine fleur qui s'en va dans la vie, et s'effeuille du cœur.

Alfred de Musset - Poésies, À Sainte-Beuve (1837)

3 — Les thèmes de rubriques en rapport :

La tristesse » Les peines de coeur » L'amour brisé » Les souffrances » Les pleurs »

4 — Quelques poèmes et sonnets sur la tristesse :

4.1 — Quand triste est le présent.
4.2 — La chanson du souvenir.
4.3 — Quand la mort me touchera de son aile.
4.4 — J'ai supporté bien des douleurs.
4.5 — Quoi ! des pleurs dans vos yeux ?
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