Les souffrances qui ont si profondément labouré ma vie, je les ai acceptées, parce qu'elles en rehaussaient la valeur, parce qu'elles sont la forme nécessaire des affections. J'ai compris qu'elles aussi étaient un don de Dieu, un moyen de relèvement qu'il mettait entre mes mains.
Somme toute, une exquise délicatesse cause plus de souffrances que de jouissances.
Les souffrances morales et physiques nous attirent ou nous repoussent selon la manière dont elles sont supportées.
Il y a des hommes qui ne s'inquiètent pas des souffrances étalées dans leur famille et autour d'eux. Pour qu'un malheur les touche, il faut qu'il se produise à cinq cents lieues de l'endroit qu'ils habitent. Ces hommes sont les presbytes du sentiment. Ils ne voient pas les objets qui les touchent et ne peuvent découvrir que ceux qui sont éloignés.
Ceux qui n'ont pas d'enfant ignorent bien des plaisirs, mais ils évitent aussi bien des souffrances. Si votre fils veut manger de la vache enragée, laissez-le faire ! il deviendra quelque chose.
Les souffrances qui sont la conséquence, la peine de notre amour, nous deviennent chères comme lui.
J'ai grand regret quand je vois des souffrances qui ne sont pas offertes à Dieu. Elles sont absolument perdues.
Tout ce qui se rapporte à l'amour, même les souffrances, est divin.
Vingt ou trente ans de souffrances, de contrariétés, de chagrins, de jalousie, d'humiliations laissent dans le cœur le souvenir d'un bonheur éblouissant.
Toutes les souffrances se reposent sur des yeux de femme.
Les souffrances du cœur ne doivent faire crier qu'élégamment.
Les esprits ordinaires ne peuvent pas apprécier les souffrances renaissantes de l'être qui, uni à un autre par le plus intime de tous les sentiments, est obligé de refouler sans cesse les plus chères expansions de sa pensée, et de faire rentrer dans le néant les images qu'une puissance magique le force à créer.
Quand on aime, on éprouve je ne sais quel désir d'apprendre les souffrances de ceux qu'on aime.
En proie à des souffrances trop insupportables, un homme est excusable de mettre fin à une existence horrible.
L'homme a en général plus d'aptitude à la peine qu'au plaisir : les grandes souffrances peuvent être très longues, les grandes jouissances sont pour l'ordinaire très courtes ; l'habitude les émousse, et leur excès même se change en douleur.
Lorsque les souffrances physiques et morales cheminent ensemble, l'âme a une allure de traînard.
Si nous parlions plus de nos souffrances et moins de nos plaisirs nous supporterions mieux les premières et goûterions davantage les seconds.
Quand on n'a pas un ami à qui confier ses souffrances, il faut apprendre à souffrir en silence.
Plutôt que d'être heureux sans le savoir mieux vaut goûter des souffrances de la vie.
Voyons souvent, des yeux de la foi, Jésus-Christ crucifié, nu, blasphémé, calomnié, abandonné, et considérons que nos souffrances ne sont nullement comparables aux siennes.
Quand on a un peu de cœur, on se sent porté à considérer toujours, dans toutes les faiblesses et dans toutes les misères, non le point le désordre qu'elles attestent ni les fautes dont elles sortent, mais les souffrances qu'elles entraînent et la pitié dont elles ont besoin.
Les souffrances humaines ont leur terme par la mort.
Le bonheur est fait de souffrances passées, le malheur de joies enfuies.
La philosophie est le remède aux souffrances de l'âme.
La nature humaine a ses bornes. Elle supporte la joie, la douleur, les souffrances, jusqu'à un certain degré, au-delà duquel elle succombe.
L'orgueil est le seul remède aux souffrances de l'amour-propre.
Plus haut est l'idéal, plus inaccessible est le bonheur. L'histoire des hommes dont s'honore l'humanité est celle des souffrances qu'ils ont éprouvées en poursuivant un idéal qui les fuyait toujours.
On rit beaucoup, depuis quelque temps, des cœurs incompris et des âmes malades qui se sentent mal posées dans la vie active de la société et qui y souffrent assez pour s'en arracher violemment. La moquerie s'est amusée à considérer cette douleur comme un caprice nerveux. Le corps social a des vapeurs, dit-on. Le grand argument avec lequel on prétend nier le fait de ces souffrances morales, c'est qu'on affirme qu'elles n'existaient pas autrefois, et que le suicide est une monomanie venue d'hier et qui passera demain. Cependant ces souffrances inquiètes, ces maladies morales du cœur pour qui le monde est si rude, ont existé de tout temps.
Les souffrances sont pour l'homme vertueux ce que les combats sont pour les militaires, elles le perfectionnent et accumulent ses mérites. Le brave s'est-il jamais plaint à l'armée d'être toujours choisi pour les expéditions les plus hasardeuses ? Il les recherche au contraire et s'en fait gloire.
Un charme est au fond des souffrances comme une douleur au fond des plaisirs : la nature de l'homme est la misère.
Les souffrances physiques rapetissent l'âme, et le manque de sommeil épuise l'esprit.
De même qu'une eau pure guérit la soif, ainsi la plupart de nos souffrances ont leur remède tout près d'elles.
C'est une grande faveur du sort, au sein des calamités, de trouver un ami qui s'empresse de soulager l'excès de nos souffrances.
Si, dans les maux qui nous affligent, nous pensons aux motifs de consolations qu'ils nous offrent eux-mêmes, nous les supporterons avec moins de peine. Mais, si nous ne nous occupons que de nos souffrances, si nous ne leur opposons pas ce qui doit les adoucir, nous ne verrons jamais aucun terme à nos douleurs.
L'amour est de toutes les souffrances humaines la seule qui se refuse au soulagement de l'amitié.
Ne perds pas l'habitude des souffrances, leur retour te semblerait trop pénible.
Les souffrances sont des certificats de vie.
Le pauvre, qui peut à chaque instant du jour faire hommage à Dieu de ses souffrances et de ses douleurs, est dans de meilleures conditions que le riche pour gagner le ciel.
Les grands chagrins rendent insensible aux petites contrariétés, comme les grands maux aux petites souffrances.
Si les souffrances de l'âme sont supportables, on doit les supporter, mais si elles ne le sont pas, elles tueront bientôt.
La mort n'est que la délivrance de nos souffrances?