Une personne écrit une lettre douloureuse, et, sincèrement affligée, elle pleure en l'écrivant. Son premier mouvement est de détourner la tête et de secouer ses larmes pour qu'elles ne tombent point sur le papier. Puis, la réflexion lui disant que ces pleurs, très sincères, ajouteraient à l'éloquence de sa lettre, elle reprend à ses yeux ce qu'il en reste, et, avec le bout de son doigt, les dispose çà et là sur le papier, comme une marquise d'autrefois disposait ses mouches. La douleur est sincère, la lettre aussi, les larmes aussi, et pourtant ! Que de fois, pareils à cette personne, au lieu de laisser tout bonnement tomber nos larmes où elles veulent, nous les faisons couler là où elles produisent le plus d'effet !