La tristesse sans larmes, sèche, heurte le cœur comme un marteau ! C'est la plus pénible à sentir, et cependant il faut la porter comme une autre !
Eugénie de Guérin - Œuvre : Le journal et les fragments (1834-1841)
La tristesse sans larmes, sèche, heurte le cœur comme un marteau ! C'est la plus pénible à sentir, et cependant il faut la porter comme une autre !
La tristesse et la malchance sont contagieuses comme la fièvre typhoïde.
Une grande joie comme une grande tristesse produisent cet effet sur les bonnes natures, de les rendre meilleures.
La tristesse est à la douleur ce que le sourire est à la joie.
Le sommeil a passé l'éponge sur ma tristesse d'hier, mon serrement de cœur a disparu.
La tristesse qui agit est une tristesse relativement bien portante.
La gaieté de ceux que nous aimons nous offusque lorsque nous sommes dans la tristesse, non que nous jalousions leur joie, mais parce qu'elle jette une note discordante dans le concert des cœurs.
Lorsque Dieu nous refuse les joies du cœur, c'est qu'il veut savoir si nous saurions l'aimer dans l'isolement et la tristesse. Il serait trop facile de le faire dans le bonheur et dans la reconnaissance.
La peine, le plaisir, la joie, la tristesse, n'ont pas de point fixe où ils puissent s'arrêter. Tel a pensé mourir de joie quand il a obtenu son premier emploi : il est monté, dans la suite, à de plus hautes dignités, et est mort de douleur pour n'avoir pas obtenu la première de toutes.
La tristesse succède au malheur, comme la misère au naufrage.
La tristesse engendrée par le renversement de toutes nos espérances est une maladie qui ôte l'appétit, détruit le pylore, et change toutes les conditions de la plus forte vie.
Plus la tristesse évide l'intérieur de votre être, plus vous pouvez contenir de la joie.
Parfois notre tristesse cause tout bas avec la mélancolie des choses.
La tristesse empêche de rire, et qui ne peut plus rire est mort.
La tristesse est la bonne éducation du malheur.
On se fait parfois une religion de sa tristesse farouche, et toute distraction paraît impie.
La gaieté et l'incurable tristesse se lève comme un grain noir au fond de mon horizon, incurable pourquoi ? Par la désillusion.
Quand la tristesse ne se guérit pas par le temps, il n'en faut point chercher le remède ici-bas.
La tristesse me prend quand je songe qu'un jour je ne pourrai peut-être plus me promener ainsi, dans ce Paris qui m'est si cher, et qu'un jour aussi il me faudra quitter ce monde, ces choses, cesser de vivre enfin. Je me le dis quelquefois, moi dont les sens sont si calmes, dont la vie est si sage. Qui sait si la plus vive sensation qu'on puisse avoir de vivre n'est pas de posséder une femme, des femmes.
La tristesse et la joie vivent côte à côte chez certains êtres ; elles sont presque inséparables et se succèdent avec une rapidité incompréhensible.
La tristesse et l'ennui sont de mauvais conseillers.
Les causes de tristesse et de larmes ne manquent pas ici-bas.
La gaieté qu'on ne partage pas augmente la tristesse qu'on éprouve.
J'aime la tristesse et je hais l'ennui. La tristesse, c'est l'être qui se replie à l'intérieur et constate son malheur ou son infériorité. L'ennui, c'est l'être qui voltige à l'extérieur, comme chassé de sa conscience et souffre des choses plus que de lui-même.
La mélancolie est comme le sourire de la tristesse.
Ne vous abandonnez pas à la tristesse, les larmes ne remédient à rien.
Sur les ailes du Temps la tristesse s'envole ; le Temps ramène les plaisirs.
Au premier jour d'un deuil, on pense à celui qu'on aimait et qui n'a plus la joie de vivre : on est ému et on pleure. Plus tard on pense à soi, à l'affection qu'on a perdue, à l'appui que cette affection nous donnait dans les misères de la vie : la tristesse succède aux larmes, à l'émotion le découragement. Puis la vie reprend son cours, les habitudes se creusent un nouveau lit. Le disparu n'a pas cessé de nous être cher, mais nous n'avons plus sans cesse devant les yeux l'image effrayante de la mort, ni dans le cœur le déchirement de la séparation. Le temps a fait son œuvre, nous sommes consolés.
Je n'aime pas la tristesse, c'est un poison et une inélégance.
Les hommes les plus distingués ont les plus grandes tristesses.
La tristesse est un murmure muet, une protestation contre l'épreuve, une mollesse condamnable de la volonté, une défiance de Dieu, c'est le fardeau du solitaire. Celui qui se sent aimé, surveillé, protégé, entouré, noiera sa tristesse dans sa joie, sa mélancolie mondaine dans son allégresse religieuse, ses peines de cœur dans sa félicité d'âme.
Ce qu'il y a de plus doux au monde, c'est d'abriter la tristesse d'un être bien-aimé, c'est d'être le refuge de ses douleurs.
La perpétuelle tristesse et la perpétuelle gaieté révèlent l'une et l'autre l'indifférence à tout ce qui n'est pas soi.
Le travail trop ardent fuse notre flambeau et hâte pour nous la vieillesse, mais rien plus vite encore ne nous pousse au tombeau que du cœur la longue tristesse.
Dans un monde où l'amour se montre sans pudeur, la tristesse est pour tous un signe de froideur.
La tristesse est au fond des joies de l'homme : la nature attache une douleur à tous ses plaisirs, et quand elle ne peut refuser le bonheur, par un dernier artifice elle y mêle la crainte de le perdre.
S'il est des jours nébuleux, il en est de calmes et de souriants ; et quel homme si misérable n'a vu parfois des éclairs de bonheur luire dans les ombres de sa tristesse ?
Une vie sans projets pour l'avenir n'est que langueur et tristesse.
Ce qu'il y a de plus doux au monde, c'est la tristesse qu'on partage : les larmes qui se mêlent à d'autres larmes sont un baume pour la douleur.