Les citations d'Anne Barratin

Bien conduire sa vie, c'est travailler, accepter et se taire.

L'imagination n'est pas toujours la folle du logis, elle en est aussi la gaieté.

Une petite fille peut être une femme, un petit garçon ne peut pas être un homme.

L'être susceptible s'ébrèche comme la porcelaine, à chaque contact.

Pour être sympathique, la tristesse doit avoir abdiqué toute colère.

On peut être coupable et encore coupable ; on ne devient méprisable que si l'on a cherché à tromper.

La main de l'amour ou de l'amitié essuie les jeunes larmes ; les vieilles tombent.

Jours de fête ! vous cherchez à essuyer les larmes des autres jours.

Les droits savent attendre, contrairement aux prétentions.

La meilleure amie de la vieillesse, c'est sa béquille.

On fait souvent des heureux à bien bon marché.

N'essayons pas de comprendre l'infini, nous n'en aurions jamais que de la stupeur.

Les arts, des maîtres souvent mal servis par leurs valets.

Qui dit prétention, dit disproportion.

Ne montre pas toutes tes craintes, tu ouvrirais toutes tes portes à l'attaque.

En avril, comme elles sont jolies, les premières feuilles ! elles ressemblent à des fillettes en robes courtes.

Comme certains dédains ont une belle allure et savent bien se cambrer !

On ne cherche pas à justifier ce qu'on aime, on aime.

Qui persévère dans son entreprise est toujours récompensé de son endurance.

On branle toujours quand on ne peut pas s'appuyer sur soi-même.

Tout ce que les hommes peuvent dire n'est rien, et tout ce qu'ils peuvent faire si peu de chose.

Les prétentions se regardent en ennemies, pourquoi ? Elles sont pourtant de même race.

Les prétentions s'habillent toutes de la même loque : la vanité.

Les vaines dépenses condamnent notre bon sens, font pâlir notre justice, et nous disqualifient.

Souffrance de ne plus entendre les cloches, si harmonieuses, si implorantes dans leur appel ; vide qui endeuille l'âme et le souvenir.

Toujours au-dessus : Quelle belle devise pour endurer et se taire !

Deux genres d'absolution : Celle qu'on se donne et celle qu'on reçoit.

La dissimulation est un art que nous apprend la vie.

La beauté n'aime que les voiles qui s'enlèvent.

Les promesses sont gaillardes comme les maîtresses d'auberge.

Une femme peut être aussi profonde qu'un homme, à condition pourtant qu'elle soit revenue de l'amour, de ses jeux et de ses fantaisies.

L'intuition est un éclair que Dieu nous prête.

Pour louer la création, les oiseaux ont leurs chants, les fleurs leurs parfums, les éléments leurs mystères et l'homme son cœur.

On peut être amoureux de tout, excepté de ses défaites.

Juger, la plupart du temps, c'est barboter.

Il y a des centièmes d'adultère, comme il y a des centièmes d'agent de change.

Le caprice est hardi comme le moineau, il se loge partout.

L'intelligence n'a pas besoin d'ancêtres, elle a besoin de successeurs.

Les larmes sont comme le collier de perles : moins il y en a, plus on y croit.

C'est le cœur qu'on tend souvent au collier, et pas toujours le cou.

Avec de l'esprit comme on peut-être désagréable et faire frissonner d'antipathie !

La femme se soumet, tant qu'elle aime.

Heureux celui qui peut se soumettre, il est à moitié chemin de la paix.

Le peu embarrasse souvent plus que le manque.

Il y a des gens qui sont toujours contents d'eux, ce ne sont pas ceux dont je suis le plus contente.

Courageux ceux qui voudraient recommencer la vie, ou, plutôt, insouciants.

La clarté est olympienne.

Les phrases toutes faites sont le bureau de bienfaisance des esprits bornés.

Rien de plus édifiant que l'esprit de famille, et rien de plus égoïste pourtant.

Les femmes prennent souvent le chemin de l'amitié dans l'espoir d'y rencontrer l'amour.