Les citations célèbres de Henri Lacordaire :
L'action d'un être est égale à son activité.
L'égoïsme aspire à la solitude pour échapper à la dépendance.
Nul être ne peut faire à la fois tout le bien ; ce qu'il gagne d'un côté il le perd de l'autre, et Dieu seul embrasse en même temps, dans l'œuvre de sa bonté, tous les temps et tous les lieux !
Ce qui fait les prêtres mauvais ou médiocres, c'est d'être entré dans le sacerdoce par une autre pensée que celle du sacrifice de soi au mystère de la rédemption : tout le reste se répare ou se perfectionne, sauf ce péché originel.
On est toujours consolé de n'avoir pas trop mal parlé quand votre bien-dire contribue dans les autres au bien-faire.
La terre n'est pas seulement la mère des fruits, elle est aussi la mère des hommes, puisqu'elle pénètre jusqu'à leur âme par de mystérieuses influences, et y grave, derrière la main de Dieu, des sillons de force et de vertu.
L'humilité renferme en soi l'amour et le respect de la supériorité dans ceux que la Providence a faits nos supérieurs, l'amour et le respect de l'égalité dans ceux que la Providence a faits nos égaux, l'amour et le respect de l'infériorité non seulement dans ceux que la Providence a faits nos inférieurs, mais encore pour nous-même et d'une manière absolue.
Si la primauté était notre but et notre vocation, un seul être existerait, et encore ne serait-il pas le premier, parce que pour qu'il y ait un premier, il faut qu'il y ait des derniers.
L'Église est comme une horloge inflexible qui répond l'heure véritable des choses à tout point de l'espace, et à tout moment de la durée.
Si jamais tu es tenté d'abandonner ta foi, songe que tu n'as éprouvé ce désir que depuis le jour où tu auras abandonné la vertu.
La chasteté est la sœur aînée de la vérité.
En adhérant à la parole de Dieu, la raison accepte un témoignage, elle a des raisons pour l'accepter.
Vivre, c'est agir ; agir, c'est produire ; produire, c'est tirer de soi quelque chose d'égal à soi.
Il faut pardonner en aimant comme Dieu nous pardonne tant d'infidélités que nous lui faisons. Et pourtant il a été crucifié pour nous ! Quel est celui de nous, qui croyons tant nous aimer, qui aura été crucifié pour son ami ?
Le vulgaire des hommes n'aspire qu'à la primauté de naissance, de fortune, de génie, de gloire, de puissance ; le rationaliste, capable de dédaigner tout cela, place son trône plus haut encore, et verra sans étonnement le jour où, par une conclusion logique, il s'estimera Dieu ou l'absolu.
L'orgueil trouble tous les êtres, à commencer par lui-même ; l'humilité apaise tous les êtres, à commencer par elle-même : elle est la vertu-principe, comme l'orgueil est le vice-principe.
L'humilité est une force, elle surmonte le penchant de notre nature à l'égoïsme de la primauté ; elle résiste au mal et accomplit le bien, car le mal est une relation fausse, et le bien une relation vraie des sentiments et des actes avec les êtres.
Rien n'est plus beau que de mourir après avoir connu tout ce qu'on peut connaître ici-bas, mais cette pensée ne doit pas venir par un côté sombre de l'âme ; il faut qu'elle arrive par le côté le plus lumineux et le plus serein, comme le soleil sort de l'Orient.
Soyez toujours bien doux et bien humble ; tout se répare avec ces deux vertus, rien ne répare leur absence.
La souffrance est d'autant plus difficile à vaincre qu'elle a une cause moins réelle.
La mélancolie est la grande reine des âmes qui sentent vivement ; elle les touche sans qu'elles sachent comment ni pourquoi, à une heure secrète, inattendue.
Le travail a été imposé à l'homme quand Dieu le chassa du paradis terrestre avec cette sentence : Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ; en le repoussant, nous ne faisons que repousser un châtiment, et pour l'accepter, quand l'amour nous manque, il ne nous faut pas moins que toute la force de la nécessité.
Un homme se juge malheureux parce qu'une disgrâce le jette dans un château magnifique, où, entouré de toutes les jouissances et de toutes les distinctions, il ne lui manque qu'une multitude de solliciteurs et d'importuns qui l'empêchent de penser à soi.
L'humilité est la forme de l'amour, la passion de l'être vraiment grand, qui veut se faire petit pour se mieux donner.
L'orgueil n'est que la forme de l'égoïsme, la passion du néant qui se ramasse en soi et qui veut opprimer tout le reste.
La véritable élévation, l'élévation essentielle et éternelle, c'est l'élévation de mérite, l'élévation de la vertu. La naissance, la fortune, le génie ne sont rien devant Dieu.
Tout ce que peuvent faire les hommes, quand ils enseignent, c'est d'être certains, et aussi ne peuvent-ils pas exiger la foi à leur enseignement, c'est-à-dire une adhésion pure et simple, de cœur et d'esprit, à leur parole ; car, leur parole n'étant pas infaillible, il reste toujours à voir s'ils ne se trompent pas, ou s'ils ne veulent pas nous tromper.
Rien ne s'acquiert vite ici-bas, mais on en est souvent récompensé dans l'âge mûr.
Le résultat d'un travail consciencieux est toujours un bénéfice net.
L'unité est la forme du bien ; rien n'est beau que ce qui est un, ou, en d'autres termes, que ce qui est harmonieux. L'unité n'est pas le beau en soi, pas plus qu'elle n'est l'être et la vérité en soi, mais elle est leur l'orme nécessaire, la condition sans laquelle il n'y a point d'être, point de vérité, point de beauté, et, par conséquent, point de vie, point d'intelligence, point d'amour.