Fils de Charles de La Fontaine (1594-1658), maître des Eaux et Forêts et capitaine des chasses du duché de Château-Thierry, et de Françoise Pidoux (1582-1644), fille de Jean Pidoux, seigneur de la Maduère, médecin du roi de France Henri IV, de leur union le 13 janvier 1617 naît Jean de La Fontaine, baptisé le 8 juillet 1621 en l'église Saint-Crépin-hors-les-murs à Château-Thierry.
Issu d'une famille bourgeoise, Jean de La Fontaine commence ses études au collège de Château-Thierry, avec son condisciple François Maucroix (1619-1708), poète et ami de toujours. Le 27 avril 1641, alors âgé de 20 ans, il entre au couvent de l'Oratoire en vue d'une carrière ecclésiastique. La Fontaine n'étant pas fait pour les études religieuses, il quitte l'Oratoire en 1642. Entre 1645 et 1647, il est à Paris où il reprend ses études de droit avec Maucroix et Antoine Furetière. Destiné à devenir Maître des Eaux et Forêts, comme son père et son grand-père, en 1649, il obtient un diplôme d'avocat au parlement de Paris.
En 1647, poussé par son père, La Fontaine épouse la très jeune Marie Héricart, baptisée le 26 avril 1633, à la Ferté-Milon. Le contrat de mariage est signé dans cette bourgade proche de Château-Thierry le 10 novembre 1647, chez le notaire Thierry François. — Un mariage arrangé, de courte durée — Le marié a 26 ans, la mariée 14 et demi. Marie Héricart (1633-1709), est la fille de Louis Héricart (1605-1641), lieutenant civil et criminel du bailliage de La Ferté-Milon, et d'Agnès Petit de Heurtebise (1606-1670). En 1652, le fils unique qu'ils ont ensemble, Charles (1652-1722), La Fontaine ne s'en occupe guère. Le petit Charles est baptisé à Château-Thierry le 30 octobre de la même année.
En 1654, il se consacre entièrement à la littérature. La Fontaine publie, sans signature, son premier ouvrage qui paraîtra chez le célèbre libraire Augustin Courbé : L'Eunuque, adapté de Térence, une comédie en 5 actes et en vers. En 1657, la vie de La Fontaine va réellement commencer à changer quand il rencontre Nicolas Fouquet, procureur général au Parlement de Paris, surintendant des Finances, très proche du jeune Louis XIV. Bientôt Fouquet pensionne La Fontaine et, dès lors, jusqu'à sa mort en 1695, l'écrivain ne cessera pas d'être sous la protection d'une succession de nobles influents, c'est-à-dire pris en charge. Il écrit deux longs poèmes, Adonis (1658) et le Songe de Vaux (1659), pour son protecteur. Destitué et arrêté sur l'ordre de Louis XIV en 1661, Fouquet est condamné à la confiscation de ses biens, et au bannissement hors du royaume. De 1664 à 1673, c'est Marie-Anne Mancini, devenue duchesse de Bouillon, qui prend La Fontaine sous sa protection. Il publie un recueil de Contes et Nouvelles en 1665. À la mort de cette dernière, en 1693, et c'est alors Anne Hervart (1623-1700), banquier, seigneur de Bois-le-Vicomte et propriétaire du Château de Montcorin, qui donne l'hospitalité au fabuliste La Fontaine dans son hôtel de Paris, rue Platière.
Quand La Fontaine publie son premier recueil de fables, il a presque 50 ans. Le succès de ses premières fables, publiées en 1668, est immédiat ! A tel point que Barbin, le libraire-éditeur du recueil, doit le rééditer la même année. Jean de La Bruyère, qui n'avait guère apprécié les premiers écrits de Jean de La Fontaine, lui rend ensuite hommage à l'Académie française, déclarant le 15 juin 1693 : « Il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l'organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu'au sublime ; homme unique dans son genre d'écrire, toujours original. » Et beaucoup de ses contemporains expriment alors l'intérêt qu'ils portent à cet écrivain. Les fables auxquelles La Fontaine va donner une notoriété qu'aucun de ses prédécesseurs (ni de ses successeurs d'ailleurs) n'a approché, ne surgissent pas d'une soudaine inspiration, mais sont le résultat d'un travail acharné. Si les livres I à VI (120 fables) obtiennent un énorme succès, l'auteur poursuit sa tâche tout au long de sa vie : livres VII à XI en 1678 (89 fables) et, ultime recueil, deux ans avant sa mort, livre XII (29 fables). L'immense succès de ses fables hissent Jean de La Fontaine au niveau du célèbre Jean Racine et de l'un des plus grands dramaturges des tous les temps : Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière.
Élu à l'Académie française en 1683, Jean de La Fontaine à 73 ans meurt le 13 avril 1695 à Paris. Il est inhumé, avec Molière, au cimetière de la chapelle Saint-Joseph à Paris. Puis les restes supposés de La Fontaine sont transférés en 1817, avec ceux de Molière, au cimetière du Père-Lachaise à Paris.