On ne fait pas l'éducation d'un enfant avec le savoir qu'on a, mais avec son caractère.
La grande illusion est celle qu'on a, dans la jeunesse, de vivre toujours.
Une nation trouve son droit à la victoire dans la quantité d'énergie dont elle dispose.
Une morale sans obligation ni sanction se discute, elle ne s'enseigne pas.
La vie du cœur tient entre ces deux moments : attendre, se souvenir.
La mélancolie des jeunes n'est que l'appétit du bonheur ; celle des vieillards en est le regret.
L'esprit et la bêtise sont de proches voisins, mais des voisins qui ne se fréquentent pas.
On ne jette pas en l'air une bêtise qu'un badaud ne la rattrape.
Le vaniteux a soif de louanges ; l'orgueilleux, de domination.
Mon sentiment, mon instinct, n'est pas si muable que ma raison. Le jugement que j'énonce peut changer, mon opinion, ma croyance, mais non pas au même degré ma manière de sentir. Il semble que l'un soit plus profondément situé en moi que l'autre, et plus moi-même que l'autre.
Nous souffrons de ne pas aimer, et tous nos attachements finissent dans la douleur.
Parmi nos hommes célèbres combien il s'en trouve qui n'ont jamais pensé à rien !
Plus d'une fois la secrète indifférence prend le vêtement d'un chaud discours.
Un vice, a-t-on dit, c'est de la vertu mal employée.
Nos défauts et nos qualités se tiennent, affaire de degré et de moment.
Ce qui est un défaut dans la pensée peut aussi être une qualité dans l'action.
Tous les hommes sont mortels : nul ne le conteste, mais chacun, pour soi-même, n'y croit pas.
On se flatte de laisser sa faute derrière soi, mais on la retrouve devant soi.
J'entends parler d'arts qu'on ne pourrait dépasser ni rajeunir. Mais où donc finit la perfection ?
Ce que la langue dépense, l'action ou la réflexion le perd.
On ne dispute guère pour s'entendre, on s'accorde pour disputer.
L'art, quel qu'il soit, transfigure le sentiment qu'il exprime ; et c'est par là que les divers arts restent voisins l'un de l'autre, tandis qu'ils semblent si différents, par leurs moyens d'expression, par leur langage.
L'injustice est cruelle et amère pour le cœur d'un jeune homme !
Le plaisir des yeux est cruel toute la vie.
La pire des ignorances est d'ignorer ses compétences.
Il est vain d'accuser le temps où l'on vit, puisqu'on n'en peut pas sortir.
On ne se lasse pas de changer les institutions, ne pouvant pas changer les hommes.
L'avare préfère son or à ses enfants.
Du pain et de la justice, voilà le premier besoin du peuple.
« Je ne sais pas. » Une phrase que ne connaissent pas les imbéciles.
Divorcer est plus facile que discuter.
Ce n'est pas la balle qui tue, c'est la destinée.
La philosophie passe moins aisément dans les faits, que les faits ne passent dans la philosophie.
Combien d'hommes se dispensent d'un devoir par une grimace !
Mieux vaut mourir que de vivre dans la douleur.
Mieux vaut faire un emprunt volontaire qu'un emprunt forcé.
En politique, il n'est point de gens plus pressés de marcher que ceux qui ne savent où ils vont.
La vie vaut ce que nous la faisons.
Le plaisir des yeux est le point de départ du sentiment.
Trop de sagesse empêche parfois de faire de grandes choses.
Charmantes fleurs de l'illusion, à qui trancherait le fil léger qui vous lie à notre terre il ne resterait bientôt plus, dans le voyage de la vie, qu'une obscurité morne et la lourde fatigue du chemin.
Pour qui a bien placé son orgueil, mieux vaut rompre que plier.
Le courage est une monnaie d'argent, le sang-froid une monnaie d'or.
Croire est peut-être une naïveté, douter une faiblesse, mais c'est la marque assurée d'un esprit inquiet d'être incapable de la foi comme du doute.
Vice ou défaut, l'habitude du mensonge emporte une diminution de soi.
Pitié banale, celle que fait naître la vue d'une plaie saignante. Pitié plus rare, celle qui s'emploie à garder autrui d'une souffrance.
Compte sur la pitié qui vient de la raison, celle qui vient du sentiment est plus variable.