L'avarice se tourmente sans cesse pour n'être jamais satisfaite.
Trois genres de vie différents partagent tous les hommes : la vie active, la vie spéculative et la vie voluptueuse.
Il n'est rien dont le travail et l'exercice ne viennent à bout.
L'esprit lancé sur la pente des plaisirs est disposé à ne connaître plus de bornes.
À force de soin on triomphe des choses les plus difficiles.
Un moyen sûr de se faire aimer, c'est de n'être pas entêté dans la dispute.
Entre interlocuteurs dont l'un est en colère quel est le plus sensé ? Celui qui se modère.
Le langage est l'ombre des actions.
La beauté est digne d'envie, mais la beauté est éphémère.
Rien n'engraisse aussi bien le cheval que l'œil du Roi.
Les assises d'une belle vieillesse, c'est la bonne constitution physique préparée dès l'enfance.
En toute chose l'uniformité affadit et répugne, tandis que la variété intéresse.
Le discours des gens qui parlent sans préparation est essentiellement léger et de mauvais aloi ; ils ne savent ni par où il faut commencer ni par où il faut finir.
Vouloir plaire à la multitude, c'est déplaire aux gens éclairés.
La guerre, comme un torrent, balaye tout, entraîne tout.
L'intelligence commande au raisonnement, le raisonnement obéit à l'intelligence.
Rien n'est plus capable que la mémoire de féconder et nourrir l'esprit.
À vivre avec un boiteux on apprend à boiter.
Une recommandation des plus sacrées, c'est d'habituer les enfants à dire ce qui est vrai, car le mensonge a quelque chose de servile. Il mérite d'être détesté par tous les hommes.
Le principal avantage de la justice et de la bonne loi est de rendre la force inutile.
Il faut inventer en même temps que l'on apprend.
Les insensés négligent et méprisent les biens dont ils jouissent, c'est vers l'avenir qu'ils tournent toutes leurs pensées ; les sages se rendent présents par le souvenir les biens dont ils ont joui, et même après les avoir perdus, ils en jouissent encore.
Le moyen le plus sûr de se rendre inaccessibles aux chagrins, c'est de se bien pénétrer de l'inconstance du sort, et de se tenir préparés à tous ses caprices ; non seulement nous sommes tous mortels, mais tout ce qui nous touche est changeant et périssable.
Le sage prévoit tous les malheurs qui lui peuvent arriver. Quand ils surviennent, il travaille à les alléger autant qu'il est possible, et s'il ne peut en diminuer le poids, il se résigne à le supporter.
Il est d'un esprit léger de louer ce qui a été dit, sans savoir, sans se soucier d'apprendre si ce qui a été dit est utile ou sans utilité, nécessaire ou superflu.
Le repos est l'assaisonnement du travail.
Rien n'irrite autant la faim que de voir manger.
Le superflu fait l'orgueil du riche.
L'avarice est un tyran bien cruel : elle ordonne d'amasser et défend l'usage de ce qu'on amasse ; elle irrite le désir et interdit la jouissance.
L'un a du superflu, et l'autre manque du nécessaire.
Il faut vivre et non pas exister.
On entend avec peine ceux qui se louent eux-mêmes.
Il faut savoir saisir l'à-propos.
Le vent éteint facilement le feu quand il commence à s'allumer.
L'amour est comme le lierre, il peut s'attacher à tout.
L'ignorance est toujours à bon marché.
La barbe ne fait pas le philosophe.
Il n'est rien de plus pénible et pesant qu'un auditeur insensible et glacé parce que, secrètement convaincu de son mérite et d'une vaine estime de soi, il est persuadé qu'il dirait beaucoup mieux.
Le commencement de bien vivre, c'est de bien écouter.
La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force.
Une bonne éducation est la source de toutes les vertus.
Quand les bougies sont éteintes, toutes les femmes sont jolies.
L'or et l'argent ne peuvent assouvir l'amour des richesses : la cupidité, en acquérant toujours, n'est jamais satisfaite.
Seule la bonne éducation peut conduire à la vertu qui seule est capable de procurer le vrai bonheur.
Tête fort chevelue embellit le beau et enlaidit le laid.