Le vice est un mal contagieux.
Quel bonheur de rencontrer des cœurs qui charment nos ennuis par les agréments de leur conversation !
La puissance d'action doit toujours l'emporter sur la force de résistance.
Il y a autant de cruauté à pardonner à tous qu'à n'épargner personne.
L'excès de la prospérité fait naître l'avidité.
Personne ne peut porter longtemps le masque.
Personne ne peut avoir une vie tranquille qui se met trop en peine de l'avoir longue.
La véritable perfection est dans l'accomplissement parfait du devoir.
Il faut éviter la singularité, et se conformer à la coutume.
Le pauvre n'est pas celui qui a peu de chose, mais celui qui désire plus que ce qu'il a.
Que notre vie se maintienne entre les bonnes mœurs et la coutume.
La vertu demande quelqu'un qui la dirige et la guide, les vices s'apprennent sans maître.
Le succès fait paraître honnêtes certains crimes.
C'est une grande servitude qu'une grande carrière.
La déception est bien moins pénible quand on ne s'est point d'avance promis le succès.
L'obscurité donne la paix aux hommes simples.
Le témoin, en se parjurant ouvertement, empêche qu'on n'ajoute foi aux témoins véridiques.
Les plus grands bienfaits sont sans preuves, ils n'ont pas besoin de témoins.
Il y a une manière noble d'être pauvre, et qui ne la connaît pas, ne saurait être riche.
La tristesse a ses plaisirs aussi bien que la joie.
Le véritable bien ne se trouve que dans le repos d'une bonne conscience, tous les autres sont imaginaires.
La santé de l'âme vient du repos de la conscience.
La vie de l'homme est une montre sans aiguille où l'on peut lire toutes les heures marquées, mais nul homme ne peut savoir sur laquelle de toutes sonnera l'heure de notre mort.
Toutes consolations qu'on peut nous donner sont inutiles si nous ne sommes disposés à les recevoir.
Les peines légères s'expriment aisément ; les grandes douleurs sont muettes.
Un bienfait est sans charme si le bienfaiteur l'a retenu longtemps dans sa main.
Si la mort afflige les heureux, elle console les misérables.
Le discours est le visage de l'esprit.
Le coupable a parfois le bonheur de rester caché ; la certitude, il ne l'a jamais.
On souffre la peine qu'on attend ; et on l'attend, quand on la mérite.
La récompense d'une bonne action, c'est de l'avoir accomplie.
Tel supporte plus facilement un coup d'épée que la vue de l'arme.
Un vice conduit à un autre.
Quelques-uns sont tenus par la servitude : un plus grand nombre y tiennent.
C'est aux véritables rois qu'il appartient d'enseigner l'art de régner.
C'est par des protestations de fidélité que les traîtres commencent à cacher leurs perfides projets.
Il faut pardonner, quand soi-même on a besoin de pardon.
Il est d'un roi de savoir supporter son malheur. Plus sa position est fâcheuse, plus son empire est chancelant, plus il doit montrer de constance et de fermeté.
Jamais la véritable vertu ne descend sur les rives du Styx : l'âme ne s'échappe à notre dernière heure, que pour s'élever au séjour de la gloire.
On ne doit pas plaindre le sort d'un mortel qui triomphe du destin par sa vertu.
Jamais on n'est coupable quand on n'a pas l'intention de l'être.
Les grandes fortunes entraînent les grandes chutes.
L'âme du pauvre est toujours calme. La coupe dans laquelle il boit n'est que de hêtre, mais il ne la porte pas d'une main tremblante à sa bouche.
Les asiles les plus secrets ne sont pas les plus sûrs pour la beauté.
Le maître du sombre royaume ne laisse point échapper sa proie, et c'est sans espoir de retour que l'on passe les noirs torrents du Styx.
L'orgueil des pédants n'est point accoutumé à fléchir devant la vérité.
Celui qui résiste à son penchant, et qui le combat dès l'origine, est toujours assuré de le vaincre.
Ni la flamme dévorante, ni les vents furieux, ni les traits lancés par une main vigoureuse, n'égalent en violence une épouse dédaignée, qu'agissent également l'amour et la haine.
La résignation adoucit l'infortune.
Le crime heureux usurpe le nom de vertu.
Tel brille le matin sur le trône, qui le soir gît dans la poussière.
Le trône qui ne s'appuie pas sur la modération, le respect des lois, la probité, la piété, la bonne foi, n'est pas ferme sur sa base.
La vie ressemble à un conte : ce qui importe, ce n'est pas sa longueur, mais sa valeur.
Les hommes apprennent en enseignant.
Au malade, le miel est amer.
Nul n'est libre qui est esclave de sa chair.
Toute la vie de certains hommes se passe dans une éternelle indécision.