Les proverbes persans.

Le bateau en papier, s'il ne sombre pas aujourd'hui, sombrera demain.

L'argent de l'avare sortira de la terre au moment où ce dernier y entrera.

Mesurez chacun suivant sa mesure.

Ne laissez pas dire la vérité quand vous sauriez qu'elle est odieuse.

Celui qui sème des grains est aussi grand aux yeux d'Ormusd que s'il avait donné l'être à cent créatures.

Ne te flatte pas que la fortune, comme une tendre mère, te nourrisse toujours sur son sein : l'amour lui est parfaitement étranger.

Le portier d'un sot peut toujours dire qu'il n'y a personne au logis.

La satiété est un nuage d'où il sort une pluie d'ignorance et de grossièreté.

Diamant contre diamant, l'un coupe l'autre.

Ouvre dix fois l'œil et l'oreille avant d'ouvrir la bouche une fois.

Quiconque pratique la trahison sa main tremble de rendre ses comptes.

Vinaigre donné gratis est plus doux que le miel.

L'expérience est un grand maître, et le temps est le père des miracles.

Fais au gré de ton maître si tu veux être bon serviteur.

Tout défaut qui plaît au roi devient une vertu.

La méfiance est fille de déception et d'expérience.

Celui qui fait du bien en secret ressemble à la violette qui embaume cachée sous les buissons.

La tendresse et la douceur sont des aimants pour les cœurs.

Mortel, rappelle-toi souvent d'où tu viens, où tu es, et où tu vas.

L'homme n'est qu'un voyageur de passage sur la terre pour un voyage éternel au ciel.

Les mauvaises fréquentations corrompent les bons cœurs.

Défie-toi des chevaux ardents, des airs hypocrites et des paroles flatteuses.

Si tu n'es pas obligé de frapper à une autre porte, remercie le ciel, et ne ferme pas la tienne aux indigents.

Le lion n'attaque jamais l'homme, à moins qu'il ne soit provoqué.

Qui ne veut pas mettre le pied sur la cendre craint le feu qu'elle recèle.

Le méchant qui creuse dans le chemin de son prochain un fossé pour l'y pousser souvent s'ouvre un abîme qui l'engloutira.

Si ton ami compte sur toi, honore-le de ta présence, ne le déçoit pas.

Sous un beau gant bien souvent se cache une laide main.

Si habilement qu'on recolle les morceaux d'une coupe brisée elle n'a plus la valeur d'une coupe neuve.

La tombe est sous nos pieds, le tombeau sur nos têtes ; l'une n'est que pour le souvenir, et l'autre est pour la gloire.

La chose la plus aisée devient pénible quand on y met de la mauvaise volonté.

Plaisir et bonheur sont choses de courte durée, tout passe en ce monde.

Ne pas encourager l'homme capable est une injustice ; combler l'incapable est une indignité.

L'orgueil marche dans un champ semé de précipices.

Mesure tes paroles comme les sages, ou garde le silence.

L'éternité est un jour qui ne connaît ni hier ni demain.

Les arrêts du destin pour chacun sont un livre clos.

Qui te fait payer un service au poids de l'or n'est pas digne d'être ton ami.

S'il se trouve un fardeau que tu doives porter, arme-toi de courage. La force de ta résolution suffira pour le soutenir.

Applique-toi toujours à penser le bien, à dire le bien, et à faire le bien. Sois toujours attaché à la loi.

Si on demandait à un avare jusqu'à sa fièvre, il ne la donnerait pas.

D'un idiot on ne peut faire un habile homme.

La générosité et la bonté font l'homme.

La main de la générosité vaut mieux que le bras de la vigueur.

De l'œuf d'un corbeau il vient toujours un corbeau.

Il faut pour être homme mériter ce nom par quelque vertu ; car on peut, avec du cinabre et de l'ocre, dessiner des figures humaines sur les lambris d'un salon. Quand l'homme n'a ni mérite ni générosité, quelle différence y a-t-il entre lui et les figures peintes sur une muraille ?

Il n'est pas mal de visiter les hommes, pourvu qu'il n'arrive pas qu'ils disent : c'est assez.

Ce ne sont pas les fleurs, ce sont les fruits qu'il faut cueillir, et attendre qu'ils soient mûrs.

Le pauvre se rassasie des miettes qui tombent de la table du riche.

Quand tu es dans une assemblée n'abuse ni de la parole ni du silence.

Le mariage est un pont qui conduit l'époux et l'épouse au ciel.

À chaque enseignement son temps et sa méthode.

Triste meunier celui dont on entend la meule et dont on ne voit jamais la farine.

Un mendiant disait dans la galerie des fripiers : Ô riches, si vous aviez de l'équité et si nous avions de la tempérance, il ne serait plus besoin de l'aumône.

L'homme qui s'est fait une habitude d'une vie molle s'attire la honte et l'opprobre.

Si personne ne s'instruit ni n'écoute la parole, le lieu, la rue, la ville, la province, tout cela passera au milieu de l'injustice, de la mort.

Les fous sauront priser la sagesse lorsque les chiens pourront lécher la lune.

Cultive un petit champ, et tu auras moins de peine qu'en exploitant de vastes domaines.

Mieux vaut arroser son champ de sa sueur que d'avoir les bras croisés parmi les grands.

Qui donne dans la fortune recueillera dans l'infortune.