L'enfant est le portrait de l'homme, mais portrait que l'art n'a pas encore verni, et que le temps n'a pas encore enfumé.
Ne riez pas trop des hésitations, des tâtonnements sans nombre, des folies impossibles de cet esprit vierge d'un bébé ou d'un petit enfant, qu'un papillon emporte dans les nuages, et pour lequel les grains de sable sont des montagnes ; qui comprend le gazouillement des oiseaux, prête des pensées aux fleurs et une âme aux poupées ; qui croit à des régions lointaines, où les arbres sont en sucre, les champs en chocolat, où les rivières sont du sirop ; pour qui mère Gigogne et Polichinelle sont des personnalités puissantes et pleines de réalité ; qui peuple le silence et anime la nuit. Ne riez pas de ce cher amour. Sa vie est un rêve, et ses erreurs s'appellent poésie. Cette poésie touchante, vous la trouvez dans l'enfance des hommes, vous la trouvez aussi dans l'enfance des peuples. Elle est la même. Dans l'une et dans l'autre, même besoin d'idéalisation, mème tendance à personnifier l'inconnu. Et l'on peut dire qu'entre Polichinelle et Jupiter, mère Gigogne et Vénus, il n'y a pas l'épaisseur d'un cheveu.
Le plus beau des cadeaux qu'on puisse faire à un enfant n'est pas tant de l'aimer, mais de lui apprendre à s'aimer, de l'ouvrir au désir, de l'aider à prendre soin de sa propre vie comme un des biens les plus précieux de la création.
Dès que l'enfant est mort en nous, le vieillissement commence. À dix-huit ans, à vingt-ans, à vingt-cinq ans, j'ai été plus conscient que je vieillissais que lorsque j'en ai eu cinquante et soixante, parce qu'alors les jeux sont faits : après cinquante ans, la vieillesse est acceptée, elle est assumée. Quand j'étais un jeune homme, alors je souffrais de vieillir.
L'enfant qui ne croit plus au Petit Noël, met encore ses souliers dans la cheminée : on se rattache à la foi qui s'en va par l'intérêt el l'espérance.
L'enfant a plus de plaisir à faire l'homme avec nous qu'à nous voir faire l'enfant avec lui.
L'enfant gâté attendrit encore sa mère par ses cajoleries, alors qu'il la ruine et la tue par sa conduite.
Le premier sourire de l'enfant, c'est l'aurore d'une âme.
Pour étudier un enfant, il faut de la patience, de la vivacité et de l'intelligence. Il faut observer ses tendances, ses aptitudes, son tempérament, comprendre ses difficultés, connaître son hérédité, les influences de son milieu et ne pas simplement le considérer comme appartenant à une certaine catégorie, il faut un esprit vif et souple, que n'encombrent ni systèmes ni préjugés.
L'enfant est un artiste qui cherche le pourquoi de tout et qui le trouve.
Le premier défaut de l'enfant est la gourmandise. Il dit à table à sa tendre mère : J'en veux beaucoup. Image parfaite de l'homme qui ne sait pas s'arrêter.
Les esthètes qui bavent d'admiration devant un coucher de soleil ne vont jamais le soir border un enfant.
Rien n'est moins naturel, pour un enfant, que de travailler et se bien conduire. Si les parents ne sont pas constamment sur son dos, il sombre dans la paresse, cède à toutes les tentations et tourne au vaurien.
Un enfant engendré est le prolongement de l’existence de ses parents. En lui les qualités héréditaires de sa mère et de son père, réunies et fusionnées, continuent à vivre.
Qu'un enfant soit engendré, c'est là le but unique, véritable, de toute histoire d'amour.
Une larme est le premier voile du regard de l'enfant.
Rien ne vaut le baiser d'un enfant, c'est pourquoi il faut être indulgent pour les femmes qui ne l'ont pas connu.
On est toujours l'enfant de son temps, encore plus que l'enfant de sa mère.
Le cœur de l'enfant est comme ces montagnes où le mineur va mettre la pioche ; que donnera-t-il ? de l'or, de l'argent, ou du cuivre ?
Comme tout ce qui est près de la nature, la pureté de l'enfant a quelque chose d'impérieux.
Il n'y a pas d'enfant qui n'ait coûté bien des larmes à sa mère avant d'être élevé.
Aux idées confuses qu'il se fait de toutes choses, l'enfant joint une idée très nette de l'importance de son moi.
La religion de l'enfant dépend de la manière d'être (et non de parler) de sa mère et de son père.
Un enfant sans innocence est une fleur sans parfum.
Un enfant est une fleur que le sommeil ouvre doucement à la vie.
Examinez votre prétendu prodige, votre enfant. En de certains moments vous lui trouverez un ressort d'une extrême activité, une clarté d'esprit à percer les nues. Le plus souvent ce même esprit vous paraît lâche, moite, et comme environné d'un épais brouillard. Tantôt il vous devance, et tantôt il reste immobile. Un instant vous diriez, c'est un génie, et l'instant d'après, c'est un sot. Vous vous tromperiez toujours, c'est un enfant. C'est un aiglon qui fend l'air un instant, et retombe l'instant d'après dans son aire.
L'enfant rit à qui lui rit.
Au sein de la famille, l'enfant apprend à vivre avec des êtres qui ne le comprennent pas.
Un enfant est un amour devenu visible.
Comment un enfant éprouverait-il quelque appétit à grandir s'il sait d'avance que l'homme est con et méchant ?
Un homme qui tient un enfant dans ses bras s'approche de Dieu.
Quand un enfant choisit sa voie, il faut le laisser faire, c'est qu'il a senti quelque chose frémir à l'intérieur.
Un enfant, c'est l'espérance et l'avenir, c'est-à-dire un idéal façonné par nos rêves.
Un enfant c'est un ange, à cet âge-là, les ailes, ça n'est pas encore tombé.
Le cours du fleuve est moins capricieux que le cœur d'un enfant.
Quand on parle d'un enfant, on n'exprime jamais l'objet lui-même ; mais l'espoir que l'on fonde en lui.
On apprend à aimer les hommes auprès du berceau de son enfant.
L'enfant est une statue de terre qu'il faut achever au sortir du moule, chaque jour cette statue durcit.
Les grâces naturelles d'un enfant, dont la raison se développe, peuvent être négligées par l'homme frivole ; mais le sage les observe et il y voit la vertu qui doit un jour distinguer son âge mûr.
L'enfant, c'est l'homme avant la lettre.
Pour te préparer aux tempêtes de la vie, enfant, on a donné à ton berceau la forme allégorique d'un petit navire.
Que l'on fasse un enfant blond ou brun, c'est déjà très joli, quand on en a fait un.
L'enfant lit beaucoup mieux dans l'esprit du maître que le maître dans le cœur de l'enfant.
La perte d'un enfant est une plaie qui ne cicatrise jamais.
L'enfant appartient-il à la famille ou à l'État ? L'enfant n'appartient qu'à Dieu. La notion de possession ne s'applique point à une créature libre. Votre autorité momentanée et conditionnelle n'est qu'un devoir et non un droit. Les parents sont des guides, et non des maîtres.
Un seul enfant est un trésor qu'on craint sans cesse de perdre, et le plus léger accident peut nous l'enlever.
Adopter un enfant, c'est une chose que la vertu grave en lettres de feu dans les âmes élevées.
Le pire, c'est de perdre un enfant.
L'enfant et la bête s'entendent fort bien, ils sont tous deux près de la nature. Mais, il y a une chose que les enfants comprennent mieux encore que les ruses des singes : ce sont les belles actions des grands hommes.
Le destin de l'enfant, c'était de naître.
Qui a des enfants n'est pas pauvre?