Les rapides changements qu'ont amenés dans les conditions de temps et d'espace les découvertes de la science moderne, peuvent faire pressentir pour l'avenir une immense amélioration, non seulement dans la condition sociale de l'espèce humaine, mais encore dans la constitution physique et morale de l'individu. Lorsqu'il sera donné à l'homme de parcourir avec la rapidité de l'éclair tous les points du globe ; quand il pourra passer incessamment d'un climat à l'autre, des neiges éternelles du Septentrion aux chaleurs tropicales, respirer presque au même instant les vapeurs subtiles des hautes montagnes, les courants salins des mers et l'épaisse atmosphère des plaines intérieures ; quand il sera devenu l'hôte familier de l'air, comme il est aujourd'hui l'hôte des océans ; quand non plus seulement la table des souverains et des grands, mais la table du moins riche des citoyens sera chargée des produits divers des latitudes les plus éloignées ; peut-on douter que l'organisation si souple et si modifiable de l'homme n'arrive, par toutes ces assimilations nouvelles, à un état plus parfait ? Joignons à cela le commerce spirituel par le mutuel échange des idiomes et des littératures, la participation facile à toutes les manifestations de la pensée, chez toutes les races, et nous ne pourrons pas mettre en doute que toutes ces influences combinées doivent concourir à la formation d'un être aussi supérieur à l'homme actuel que l'habitant des grandes villes, par exemple, l'est aujourd'hui au rustre de certaines campagne.