Qui aime à s'instruire n'est jamais oisif.
Dix femmes qui obéissent embarrassent moins qu'une qui n'obéit pas.
Le temps, qui consume tout, détruira les erreurs mêmes.
Vérité dans un temps, erreur dans un autre.
C'est un malheur de n'être point aimée, mais c'est un affront que de ne l'être plus.
Les mœurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois.
Ce n'est pas l'esprit qui fait les opinions, c'est le cœur.
Une religion qui peut tolérer les autres ne songe guère à sa propagation.
Le mérite console de tout.
Il y a trois tribunaux qui ne sont presque jamais d'accord : celui des lois, celui de la religion et celui de l'honneur.
Il y a plus de constance à user sa chaîne qu'à la rompre.
Il semble que les têtes des plus grands hommes s'étrécissent lorsqu'elles sont assemblées, et que là où il y a plus de sages, il y ait aussi moins de sagesse. Les grands corps s'attachent toujours si fort aux minuties, aux formalités, aux vains usages, que l'essentiel ne va jamais qu'après.
Une belle action est celle qui a de la bonté, et qui demande de la force pour la faire.
On n'offense jamais plus les hommes que lorsqu'on choque leurs usages.
Dans la paix se faire le plus de bien, et dans la guerre le moins de mal possible, voilà le droit des gens.
Il faut éclairer l'histoire par les lois et les lois par l'histoire.
Quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi, il faut les suivre.
De deux mauvais partis, l'un est meilleur que l'autre.
L'histoire du commerce est celle de la communication des peuples.
Le luxe des grands corrompt le peuple dans l'abondance, et l'aigrit dans la misère.
Il n'y a pas de gens plus méprisables que les petits esprits, et les grands sans probité.
L'argent est très estimable, quand on le méprise.
Les hommes flottent sans cesse entre de fausses espérances et des craintes ridicules.
Plus on met de sages ensemble, moins on obtient de sagesse.
Un homme n'est pas pauvre parce qu'il n'a rien, mais parce qu'il ne travaille pas.
Qui connaît bien le prix d'un véritable ami passe sa vie à le chercher.
Ce n'est pas les médecins qui nous manquent, c'est la médecine.
L'on aime mieux ses petits-enfants que ses fils.
La gravité est le bouclier des sots.
Quand l'infortune devient générale dans un pays, l'égoïsme devient universel.
Quand on court après l'esprit, on attrape la sottise.
La faveur est la grande divinité des Français.
La raillerie est un discours en faveur de son esprit contre son bon naturel.
L'amour de la démocratie est celui de l'égalité.
L'opulence est dans les mœurs et non pas dans la nature.
Lorsque l'on veut changer les mœurs et les manières, il ne faut pas les changer par des lois.
La vertu même a besoin de limites.
Le ciel peut seul faire les dévots ; les princes font les hypocrites.
La plupart des mépris ne valent que des mépris.
Un flatteur est un esclave qui n'est bon pour aucun maître.
Rire pour rien s'appelle science du monde.
Moins on pense, plus on parle.
Le cœur n'est jamais le cœur que quand il se donne.
Un homme n'est pas malheureux parce qu'il a de l'ambition, mais parce qu'il en est dévoré.
Pour réussir dans le monde, il faut avoir l'air fou et être sage.
Les vieillards qui ont étudié dans leur jeunesse n'ont besoin que de se ressouvenir, et non d'apprendre.
J'aime les maisons où je puis me tirer d'affaire avec mon esprit de tous les jours.
On veut être plus heureux que les autres ; et cela est presque toujours difficile, parce que nous croyons les autres plus heureux qu'ils ne sont.
L'effet naturel de l'amour est de rendre heureux ceux qui s'aiment.
On est heureux que quand on tient dans ses bras ce que l'on aime.
L'avantage de l'amour sur la débauche, c'est la multitude des plaisirs.
Les grâces se trouvent plus ordinairement dans l'esprit que dans le visage.
L'amour voit tout ce qu'il craint.