La justice qui ne s'exerce qu'envers un parti est une vengeance.
II n'est pas de droit qui n'impose un devoir.
La liberté est la propriété de soi-même.
De l'égalité naturelle, religieuse et civile découlent les deux plus grands biens de l'espèce humaine, la liberté et la propriété.
L'égalité des droits impose l'égalité des devoirs.
L'égalité de droit ne détruit, ni ne peut détruire, l'inégalité des forces, des vertus et des talents.
Tout individu de l'espèce humaine a droit à la terre, à l'air, à l'eau et au feu, parce que leur jouissance, utile à chacun, ne préjudicie à personne.
Les animaux relèvent de l'homme, et l'homme ne relève que de Dieu.
Le castor solitaire, qui vit dans un terrier isolé, n'est pas l'animal de la nature. Celui-ci, dans la société de ses pareils, élève ces merveilleuses constructions qui instruisent, étonnent notre industrie. L'homme, l'abeille, le castor ne peuvent être considérés indépendamment de leur tendance nécessaire à la sociabilité. La société est condition de leur existence.
Égalité naturelle, religieuse et légale : nul homme n'a ce droit par là même qu'il est homme.
Vivre, et vivre avec bonheur et sécurité, développer, toutes nos facultés physiques, intellectuelles et morales, tel est te but vers lequel la nature et la société poussent de concert le cœur humain : nul n'a le droit de troubler ce vœu, ce besoin invincible, inhérent à notre organisation.
L'égalité de nature constitue l'égalité des droits.
Là, où une mère presse son fils contre son sein, a commencé la société.
La faiblesse de l'homme en a fait un être sociable ; le lion naît vêtu et armé, et il est solitaire.
Dieu garde un bon musulman d'écouter aux portes de son harem !
L'amour a vingt manières de rendre ridicule un honnête homme.
Celui qui n'a point connu le véritable amour a manqué sa vocation d'homme.
La beauté des femmes doit plus à leurs qualités morales que ces qualités ne doivent à leur beauté.
La bonté est la lumière du cœur et de l'esprit, elle s'éteint dans la sottise, comme dans un air privé d'oxygène.
Le cœur, dans mille occasions, redresse les torts de l'esprit.
La civilité est l'art de rendre ceux avec qui nous vivons, contents d'eux-mêmes et de nous.
Les conseils changent rarement l'esprit, plus rarement le caractère.
La fausse et la véritable délicatesse sont, l'une la pruderie, et l'autre la pudeur de la vertu.
Il est bien rare que ce que nous donnons vaille le plaisir que nous avons de le donner.
Il n'y a pas de droit qui n'impose un devoir.
L'origine du droit est dans l'avantage de tous.
Les douleurs, sourdes à la raison, écoutent le temps qui les emporte et les endort de lassitude.
Qui ne profite point de l'expérience restera un enfant toute sa vie.
On répare difficilement les fautes contre la probité, jamais celles contre l'honneur.
Tout le monde a assez de force pour être méchant mais pas toujours assez pour être bon.
L'homme sage ne saurait haïr un ennemi, parce qu'il trouverait dans cette haine un ennemi plus à craindre encore.
La haine excessive est inhumanité, parce que dans l'ennemi reste toujours l'homme.
La fausse humilité n'est que le déguisement le plus subtil de l'orgueil.
La justice est la vengeance de l'homme social, comme la vengeance est la justice de l'homme sauvage.
Les méchants sont persécuteurs, et ils ont leurs raisons pour s'en prendre aux bons plutôt qu'aux méchants : on ne fait point la guerre à ses alliés naturels.
Il est plus facile et plus sûr de profiter de l'occasion que de la faire naître.
On n'est opiniâtre que parce qu'on a la vue courte, et qu'on voit toujours le même objet.
L'orgueil diminue en raison de la connaissance de soi-même.
La pruderie est l'hypocrisie de la pudeur.
On a tant abusé du mot sensibilité qu'avec le meilleur naturel on serait ridicule de se vanter d'être sensible.
Les vieillards qui ont donné de mauvais exemples ont appris des conséquences de leur conduite à donner de bons conseils.
Il ne faut point prendre pour des vertus, des actions et des intérêts arrangés avec industrie.
Louer les gens des vertus qu'ils n'ont pas, c'est quelquefois les forcer à les avoir.
En fait de sots, les meilleurs sont ceux qui le sont tout à fait.
À mesure que la société se perfectionne, la force perd ce que gagne la justice.
La vertu enregistre jusqu'à nos intentions ; la gloire ne couronne que le succès.
La renommée d'une femme est déjà une atteinte à sa pudeur.
Le froid jargon de la galanterie exprime dignement le sentiment qu'inspirent les coquettes.
La bravoure est dans le sang, le courage est dans l'âme.
Que l'éducation soit négative pour ce qu'il est bon d'oublier ; qu'elle soit positive pour tout ce qu'il est bon de retenir.
L'homme, quoi qu'on en ait dit, ne se déprave pas en cultivant son intelligence, présent de la nature et portion la plus précieuse de lui-même.
L'éducation ne donne pas la science, mais les instruments de la science.
Il n'est aucun penchant naturel dont on ne puisse tirer parti pour l'éducation.
L'amour-propre trouve plus son compte à faire des grâces qu'à rendre justice.