Être intelligible, aujourd'hui, c'est se démasquer.
Il y a des moments où l'on doit choisir entre vivre sa vie, pleinement, entièrement, complètement ou traîner je ne sais quelle existence fausse, creuse et avilissante voulue par l'hypocrisie du monde.
Les femmes, comme l'a dit quelqu'un, aiment avec leurs oreilles, les hommes, eux, aiment avec leurs yeux, s'il leur arrive jamais d'aimer.
Le devoir, c'est ce qu'on exige d'autrui, et non pas ce qu'on fait soi-même.
Si je suis de temps à autre un peu trop bien habillé, je me rachète en étant toujours extrêmement cultivé.
Les gens laids et stupides sont les mieux lotis dans ce monde. Ils peuvent s'asseoir confortablement et, bouche bée, regarder la pièce qui se joue devant eux. S'ils ne savent rien de la victoire, la connaissance de la défaite leur est épargnée.
Ceux qui font la moindre différence entre le corps et l'âme ne possèdent ni l'un ni l'autre.
Seules les choses sacrées méritent qu'on porte la main sur elles.
Aujourd'hui on semble considérer la vie comme une spéculation. Ce n'est pas une spéculation, c'est un Sacrement. Son idéal, c'est l'amour. Sa purification c'est le sacrifice.
Il est bien plus difficile de parler d'une chose que de la faire. Le premier venu peut faire l'histoire, mais il faut un grand homme pour l'écrire.
Ce que l'on nomme vice est un élément essentiel de progrès, sans lequel le monde stagnerait, perdrait sa jeunesse et sa couleur.
L'homme est moins lui-même quand il parle en personne. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité.
Le mariage est un sacrement pour ceux qui s'aiment mutuellement.
De nos jours, les bandits ont tellement l'air honnête que les honnêtes gens sont obligés de prendre des allures de bandits pour qu'on les reconnaisse.
La conscience et la lâcheté sont une seule et même chose. La conscience est la raison sociale de la firme, c'est tout.
Qui se retourne trop souvent sur son passé ne mérite pas d'envisager un avenir.
La seule différence entre le saint et le réprouvé, c'est que tout saint a un passé et tout réprouvé un avenir.
La conversation devrait aborder tous les sujets sans jamais se fixer sur un seul d'entre eux.
La société est une chose nécessaire. Nul homme ne remporte de véritable succès dans ce monde, s'il n'a pas l'appui des femmes, et les femmes gouvernent la société. Si vous n'avez pas mis des femmes dans votre jeu, vous êtes irrémédiablement perdu.
Le monde rit toujours de ce qui lui arrive de tragique. C'est seulement ainsi qu'il est capable de le supporter. Dès lors, tout ce que le monde a traité sérieusement appartient au côté comique des choses.
Quand je regarde un paysage, je ne puis me défendre d'en voir tous les défauts. Il est heureux pour nous, toutefois, que la Nature soit si imparfaite, car, autrement, nous n'aurions pas d'art. L'art est notre protestation ardente, notre vaillant effort pour enseigner à la Nature sa vraie place. Quant à l'infinie variété de la Nature, c'est un simple mythe. On ne saurait la trouver dans la Nature elle-même, mais dans l'imagination, la fantaisie ou la cécité cultivée de l'homme qui la regarde.
Un homme peut être heureux avec n'importe quelle femme aussi longtemps qu'il ne l'aime pas.
La vie est une chose bien trop importante pour qu'on en parle jamais sérieusement.
De nos jours, pour être accepté dans la meilleure société, il faut amuser les gens, ou bien les heurter, voilà tout.
Toute influence est mauvaise, mais une bonne influence est ce qu'il y a de pire au monde.
La vie est trop courte pour supporter le fardeau des erreurs d'autrui.
Il est très difficile de comprendre les femmes, n'est-ce pas ? — Il ne faut jamais essayer de les comprendre. Si vous tenez à savoir ce qu'une femme pense réellement, — chose toujours dangereuse — regardez-la. Ne l'écoutez pas. Aux yeux du philosophe, mon cher, la femme représente le triomphe de la matière sur l'esprit, — tout comme l'homme représente le triomphe de l'esprit sur la morale.
Avoir été bien élevée c’est de nos jours une grande intériorité, cela vous ferme tant de routes !
L'amour, cette noble folie, dont la puissance peut tuer l'âme de ses remèdes emmiellés !
Le véritable amour n'est qu'un joujou de femme ; elle n'ont jamais connu la douleur d'un amant.
Là où l'homme cultivé saisit un effet, l'homme d'esprit inculte attrape un rhume.
Quel est l'homme qui ne serait pas flatté de la passion qu'il inspire à une jeune femme, belle et riche, qui oublie les serments faits à l'époux pour jouir sur le cœur de l'amant de quelques moments d'ivresse ?
Dans l'amour, il y a toujours une tache au cœur du fruit, qui pourrit l'intérieur et gagne lentement le tout.
Il ne faut jamais avoir de préjugés, ni juger les gens sans les connaître.
Le mari est toujours le dernier à soupçonner l'infidélité de sa femme.
Si vous êtes trop solitaire, vous devriez vous marier ; je peux comprendre les misanthropes, mais les femmanthropes !
Le secret de la vie, c'est d'apprécier le plaisir d'être terriblement, terriblement déçu.
Je peux résister à tout, sauf à la tentation.
Les circonstances sont les coups de fouet que nous donne la vie. Certains d'entre nous sont contraints à les recevoir sur l'ivoire nue de leurs épaules tandis que d'autres sont autorisés à garder leur manteau. Voilà la seule différence.
Rien au monde ne peut être comparé à la dévotion d'une femme mariée. C'est une chose dont aucun homme marié n'a la moindre idée.
On devrait toujours faire ce à quoi une femme ne s'attend pas, et de la même manière, on devrait lui dire ce qu'elle ne comprend pas ; c'est la seule façon de parvenir à un accord parfait.
Il n'y a plus beaucoup de parents, de nos jours, qui accordent un tant soit peu d'importance à ce que disent leurs enfants ; le traditionnel respect envers les jeunes est en train de se perdre.
La seule façon de se conduire avec une femme est de la courtiser, si elle est jolie, et d'en courtiser une autre, si elle ne l'est pas.
Toutes les femmes deviennent comme leur mère, c'est là leur tragédie.
Les journaux adorent nous ennuyer en parlant de gens que l'on ne connaît pas, que l'on n'a jamais vus et dont on se moque éperdument ; quelle bande d'imbéciles !
Perdre un parent peut être considéré comme de la malchance, mais perdre les deux s'apparente fort à de la négligence.
Le nombre de femmes qui flirtent avec leur mari est tout à fait scandaleux ; cela fait mauvais genre : c'est comme si on lavait son linge propre en public.
L'ignorance est comme un délicat fruit exotique ; si on le touche, son bel épanouissement se flétrit.
Les hommes se marient par lassitude, et les femmes par curiosité : les uns et les autres sont déçus.
C'est terriblement épuisant de ne rien faire ! mais je veux bien m'épuiser.
Désagréable n'est pas quelquefois le bon mot ; c'est insupportable qu'il faut dire.
Les enfants commencent par aimer leurs parents, plus tard ils les jugent, quelquefois ils leur pardonnent.
Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder.