On est plus sociable et d'un meilleur commerce par le cœur que par l'esprit. Il faut donc s'accommoder à tous les esprits.
Il faut savoir douter où il faut ; assurer où il faut ; se soumettre où il faut. Qui ne fait ainsi n'entend pas la force de la raison.
Il ne faut jamais hasarder la plaisanterie qu'avec des gens polis et qui ont de l'esprit.
Les manières polies donnent cours au mérite et le rendent agréable, car il faut avoir de bien éminentes qualités pour se soutenir dans la politesse.
Ce n'est pas seulement la valeur qui fait les hommes extraordinaires, c'est elle qui les commence et les autres vertus les achèvent.
Il est plus glorieux de triompher de la volupté que des ennemis les plus redoutables.
Celui-là se peut dire riche à qui rien ne manque que le superflu.
Toutes choses entrent dans l'abime du passé, d'où elles ne sortent plus jamais.
Un ami est une seconde âme que l'on se choisit pour lui communiquer tous les mouvements de la nôtre, et donner plus d'étendue à notre existence ; c'est le plaisir d'être deux fois.
Les principes, en toutes choses, doivent être simples, si l'on veut les faire goûter.
Les consolations les plus agréables pour les infortunés, ne sont pas toujours celles qui les empêchent de pleurer.
Le temps qui passe emporte les peines et les plaisirs.
La vertu ne nous paraîtrait pas si belle si elle n'était un triomphe.
Il n'y a de vrai bonheur pour l'homme sur la terre, que dans l'exercice de sa raison et de son cœur.
La plus belle faiblesse d'un homme, si c'en est une, c'est d'être sensible jusqu'aux larmes aux malheurs de son semblable.
La joie de l'âme conserve la santé du corps, et le repos de la conscience sert de consolation à l'un et à l'autre dans toute sorte d'afflictions.
La voix des remords qui s'élève dans notre âme fait l'apologie de la vertu.
Les pleurs de l'infortuné sont une source dont le cours ne s'arrête que par épuisement.
Il y a des plaies qu'il faut savoir guérir sans les toucher : Les consolations ne servent souvent qu'à aigrir nos douleurs.
L'amitié est descendue du ciel pour consoler les hommes des maux de la terre.
De quelque manière que l'on se venge, on se venge toujours mal.
C'est une grande misère que de n'avoir pas assez d'esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. Voilà le principe de toute impertinence.
Les plus grandes choses n'ont besoin que d'être dites simplement : Elles se gâtent par l'emphase.
Un poltron peut être un fort honnête homme, tant qu'il n'occupe point la place d'un homme courageux.
La vraie politesse ne consiste pas à faire des compliments et des révérences, mais à dire et à faire des choses agréables à ceux avec qui nous vivons.
Les plaisirs du monde sont trompeurs : ils promettent plus qu'ils ne donnent.
La volupté est étrangère aux personnes raisonnables.
On espère vieillir ; on craint la vieillesse : c'est-à-dire l'on aime la vie et l'on fuit la mort.
Celui qui n'a aucune vertu porte toujours envie à celle des autres.
Il faut louer la vertu en quelque sujet qu'elle se rencontre.
La morale sans culte fait des philosophes et des sages mondains.
Le culte sans morale fait des hypocrites ou des superstitieux.
Les larmes du malheureux ne veulent être essuyées que par ceux qui savent en répandre.
La sagesse est communément le fruit de l'expérience.
La plupart des hommes passent leur vie à s'ennuyer et à trouver la vie courte.