L'homme de bien supporte une injure sans se plaindre ; le fat seul boit un affront.
Quand les discours honnêtes ne peuvent t'arracher des mains de tes ennemis, il faut avoir recours aux reproches. Si une serrure ne peut s'ouvrir avec la clef, prends une pierre pour la casser.
Pères et mères ménagez les larmes de vos enfants dans leur jeunesse ; n'en tarissez pas la source, si vous voulez qu'un jour ils en répandent sur votre tombe.
Méfiez-vous des hommes fourbes et sournois, comme le loup pour mieux saisir sa proie, ils se cachent bien souvent sous la peau du mouton.
Ne te moque ni ne parle mal de personne, il faut être exempt de tout défaut si l'on veut censurer les autres.
Corrige tes défauts à temps ! Quand l'arbre a pris son pli il se redresse difficilement.
Si la conversation n'est pas à propos, une parole est déjà de trop.
Votre sauveur, ce sont vos actes et votre Dieu.
Les bienfaits s'écrivent sur le sable, le moindre souffle les efface ; et les injures se gravent sur l'airain, rien ne peut détruire l'impression qu'elles font sur nous.
J'entends le bruit de la meule, mais je ne vois pas la farine.
L'aumône est le sel des richesses : sans ce préservatif, elles se corrompent.
Quatre choses ne doivent pas nous flatter : la familiarité des puissants, les caresses des femmes, le rire de nos ennemis, et la chaleur de l'hiver, car ces quatre choses ne sont pas de durée.
L'ignorant, dans le sein des richesses, ressemble à un vase de terre dont l'extérieur est doré ; le savant, dans l'indigence, est comme une pierre précieuse enchâssée dans un vil métal.
Ce qui distingue un homme d'esprit d'un sot, c'est, dit-on, qu'un sot se flatte lui-même, et qu'un homme d'esprit flatte les autres ; mais c'est sottise encore de flatter les autres : ce qu'on y gagne quelquefois ne vaut jamais ce qu'on y perd.
L'homme est la plus parfaite de toutes les créatures, et le chien une des plus viles : cependant le chien reconnaissant l'emporte sur l'homme ingrat.
Le corps de l'homme doit être considéré comme un fourreau dont l'âme est le sabre : c'est le sabre qui tranche, et non le fourreau.
Chaque feuille d'un arbre vert est, aux yeux du sage, un feuillet du livre qui enseigne la connaissance du Créateur.
S'il existe un homme sans passion, cet homme n'est pas fils d'Adam.
Dix pauvres dormiront tranquillement sur une natte, et deux rois ne sauraient vivre en paix dans un quart de monde.
Le diamant tombé dans un fumier n'en est pas moins précieux, et la poussière que le vent élève jusqu'au ciel n'en est pas moins vile.
Le monde est semblable à un vieux château à demi-ruiné et bâti sur le courant rapide d'un torrent qui en emporte sans cesse quelque pièce : c'est en vain qu'on pense le réparer et le rétablir avec une poignée de terre.
Celui qui creuse dans le chemin d'un autre un puits pour l'y faire tomber s'ouvre souvent, par son impudence, un chemin sous terre pour s'ensevelir.
Qui brûle en plein midi des essences précieuses manquera bientôt d'huile commune pour brûler pendant la nuit.
Le feu d'enfer ne peut jamais brûler un beau visage. C'est-à-dire un homme de bien.
Un âne qui porte sa charge vaut mieux qu'un lion qui dévore les hommes.
Le monde est un pont : hâte-toi de le traverser ; mesure et pèse tout ce qui se trouve sur le passage, tu verras que le mal environne le bien et le surpasse.
Ô toi qui jouis d'un doux sommeil, pense à ceux que la douleur empêche de dormir.
Malheur à la nation où les jeunes gens ont déjà les vices des vieillards, et où ceux-ci retiennent encore tous les travers de la jeunesse.
Un savant banni est plus estimable qu'un ignorant entretenu.
Un homme mérite de passer pour sage tant qu'il recherche la sagesse ; c'est un sot, dès qu'il croit l'avoir acquise.
Le sage exécute par ses paroles des opérations que cent armées ne feraient jamais.
Tout sot ignorant se plaît en lui-même.
La science est le partage des gens heureux, la misère celui des ignorants.
La langue des sages est la clef du trésor de la sagesse.
Quatre vertus constituent la vraie sagesse : Savoir, la piété, la patience et la prudence.
Si le parler vaut une pièce d'or, le silence en vaut deux.
Le corps de l'homme est un fourreau dans lequel l'âme est enfermée comme une épée, c'est la lame qu'il faut estimer, et non le fourreau.
Si l'homme est doué de vertu, que la vertu parle pour lui, mais qu'il n'en parle pas lui-même.
L'homme n'est homme que par les deux plus petites parties de son corps, par son cœur et par sa langue.
Le jeune homme bien élevé est comme l'or fin qui a cours en tous pays ; l'enfant gâté est une monnaie de cuir que l'on ne reçoit point chez l'étranger.