On voit des hommes qui, toujours à la pensée d'autrui et jamais à la leur, semblent n'avoir d'esprit et de jugement que par emprunt : ils ne pensent point, ils ne jugent point ; ils ne jugent et ne pensent que d'après les autres ; ils ne louent ou ne blâment, n'admirent ou ne méprisent que d'après les personnes à qui ils veulent plaire. Ils se disent complaisants, et ils ne sont que des singes méprisables, des échos ennuyeux, des flatteurs et des imbéciles. Cette fade et ridicule complaisance, qui plaît d'abord, parce qu'on aime à être applaudi, imité, ennuie à la longue, et fatigue.