Le passé c'est notre seule promenade et le seul lieu où nous puissions échapper à nos ennuis quotidiens, à nos misères, à nous-mêmes. Le présent est aride et trouble, l'avenir est caché.
La maladie a du moins un avantage, elle nous fait connaître nos amis.
L'espérance et le désir sont meilleurs, bien souvent, que tout ce qu'on désire et tout ce qu'on espère.
L'avenir est un lieu commode pour y mettre des songes.
Les imbéciles ont dans la fourberie des grâces inimitables.
Si tu ne parles que pour dire des sottises, tu ferais mieux de te taire.
La femme sans poitrine, c'est un lit sans oreillers.
Dans l'amour, une femme se prête plutôt qu'elle ne se donne.
La vie, c'est la fleur et le couteau, c'est de voir rouge un jour et bleu le lendemain.
À nos morts, nos morts bien aimés ! que la patrie reconnaissante ouvre assez grand son cœur pour les contenir tous, les plus humbles comme les plus illustres, les héros tombés avec gloire à qui l'on prépare des monuments de marbre et de bronze et qui vivront dans l'histoire, et les simples qui rendirent leur dernier souffle en pensant au champ paternel.
Mieux vaut comprendre peu que comprendre mal.
Tout passe et se succède ; moi seul je demeure.
Le cœur se trompe comme l'esprit.
Tant vaut le vin tant vaut l'homme.
Il en est des bêtes comme des hommes, on les estime sur l'apparence.
Les dieux sont les diverses parties de la nature, ils se confondent tous en un dieu unique, qui est la nature entière.
Le soleil est un dieu, mais trop chaud pour garder la forme humaine, il s'est mis en boule, c'est un dieu rond.
En politique, comme en sentiments, on est inspiré par des attirances et des répugnances mystérieuses.
Les apparences sont trompeuses, et la grâce divine suit souvent des voies extraordinaires.
Le Théâtre est le royaume des apparences trompeuses et souvent grossières.
On ne saurait être trop prudent.
L'innocence est prompte à s'émouvoir.
On s'accommode à tout.
Il ne faut pas plaisanter avec les fous.
Un homme qui dit tout ce qu'il pense et comme il le pense est aussi inconcevable dans une ville qu'un homme allant tout nu.
L'armée, c'est la sécurité et c'est l'espérance. C'est aussi l'école du devoir. Où trouver ailleurs que chez elle l'abnégation et le dévouement ?
L'amour fait faire les plus grandes sottises.
La justice est l'administration de la force.
Le mensonge est une des constantes nécessités de la vie ; sans le mensonge, il n'y aurait au monde ni art, ni beauté, ni amour.
La vue d'une jolie femme est une bonne fortune pour un honnête homme.
La fortune étant changeante, nos maux ont déjà trop duré pour ne pas bientôt faire place à la félicité.
Une femme qui a trahi la foi conjugale est capable des plus grands crimes.
Hélas ! la vie est brève et l'amour infini.
La brièveté de la vie des hommes est la cause principale de leur ignorance et de leur férocité. Ils vivent trop peu pour apprendre à vivre.
L'homme sage et pieux ne craint point de malheurs.
À qui cherche dispute, le marteau tombe sur l'enclume.
La nature n'a pas de fléau plus terrible qu'une femme bavarde.
Les exercices amoureux veulent du doigté, de l'obstination, de la pratique, comme le piano.
Nos morts nous ordonnent de vivre et de combattre en citoyens d'un peuple libre, de marcher résolument dans l'ouragan de fer vers la paix qui se lèvera comme une belle aurore sur l'Europe affranchie des menaces de ses tyrans, et verra renaître, faibles et timides encore, la Justice et l'Humanité étouffées par le crime.
Le seul abord d'une personne dépourvue de toute espèce d'imagination me glace jusqu'aux moelles. Ce qui vraiment attriste, ce n'est pas l'idée de l'injustice et de la haine. Ce n'est pas non plus le spectacle des douleurs humaines. Au contraire, les maux de nos semblables nous font rire pour peu qu'on nous les présente gaiement. Mais ces âmes mornes, qui ne reflètent rien, ces êtres en qui l'univers vient s'anéantir, voilà l'aspect qui désole et qui désespère.
Toutes nos misères véritables sont intérieures et causées par nous-mêmes. Nous croyons faussement qu'elles viennent du dehors, mais nous les formons au dedans de nous de notre propre substance.
L'avare est la proie de son or ; ceux-là seuls qui méprisent la richesse peuvent être riches sans danger, leur âme sera toujours plus grande que leur fortune.
Les chagrins, tout le monde en a, et ce qui peut les faire oublier ce n'est pas le vin qu'on boit, c'est le bonheur qu'on donne aux autres.
Il n'y a de bonnes leçons que celles qui sont données avec amour.
Il ne faut pas se plaire à quelque ouvrage d'esprit avant de savoir si l'on a raison de s'y plaire ; car, l'homme étant un animal raisonnable, il faut d'abord qu'il raisonne ; car il est nécessaire d'avoir raison et il n'est pas nécessaire de trouver de l'agrément ; car le propre de l'homme est de chercher à s'instruire par le moyen de la dialectique, lequel est infaillible ; car on doit toujours mettre une vérité au bout d'un raisonnement, comme un nœud au bout d'une natte.
Quand on est jeune, quand on a un bel avenir, il ne faut pas se laisser aller au découragement, à la tristesse ! On doit, au contraire, chasser les idées noires.
Un grand amour est bon, sans doute ; un bel amour est meilleur. Que le vôtre ait autant de douceur que de force ; que rien n'y manque, pas même l'indulgence, et qu'il s'y mêle un peu de pitié. Vous êtes jeunes, beaux et bons ; mais vous êtes hommes, et, par cela même, sujets à bien des misères. C'est pourquoi, s'il n'entre pas quelque pitié dans les sentiments que vous éprouvez l'un pour l'autre, ces sentiments ne seront pas appropriés à toutes les circonstances de votre vie commune ; ils seront comme des habits de fête qui ne garantissent point du vent et de la pluie.
Pour s'entendre, il n'est tel que de s'aimer.
La bêtise empêche souvent de faire des bêtises. Je l'ai remarqué bien des fois. Hommes ou femmes, ce ne sont pas les plus bêtes qui agissent le plus bêtement. Ainsi, il y a des femmes intelligentes qui sont stupides avec les hommes.
Il vaut mieux être bête comme tout le monde que d'avoir de l'esprit comme personne.
Notre connaissance de ce qui sera est en raison de notre connaissance de ce qui est et de ce qui fut. La science est prophétique. Plus une science est exacte, plus on en peut tirer d'exactes prophéties.
On gagne un homme par des flatteries, par des présents et surtout par des promesses. Les promesses coûtent moins que les présents, et valent beaucoup plus. Jamais on ne donne autant que lorsqu'on donne des espérances.
Permettez-moi de vous dire que, en général, l'opinion des fils sur leurs mères est insoutenable : Ils ne songent pas assez qu'une mère n'est mère que parce qu'elle aima et qu'elle peut aimer encore. C'est pourtant ainsi, et il serait déplorable qu'il en fût autrement. J'ai remarqué que les filles, au contraire, ne se trompent pas sur la faculté d'aimer de leurs mères ni sur l'emploi qu'elles en font : elles sont des rivales ; elles en ont le coup d'œil.
Les êtres heureux ne savent pas grand-chose de la vie. La douleur est la grande éducatrice des hommes. C'est elle qui leur a enseigné les arts, la poésie et la morale ; c'est elle qui leur a inspiré l'héroïsme avec la pitié ; c'est elle qui a donné du prix à la vie en permettant qu'elle fût offerte en sacrifice ; c'est l'auguste et bonne douleur qui a mis l'infini dans l'amour.
L'injustice n'est mauvaise qu'aux injustes.
Le vrai séjour des dieux en ce monde est l'âme des hommes vertueux.
Une grande passion ne laisse pas un moment de repos, c'est là son bienfait et sa vertu.