L'avare est la proie de son or ; ceux-là seuls qui méprisent la richesse peuvent être riches sans danger, leur âme sera toujours plus grande que leur fortune.
Les chagrins, tout le monde en a, et ce qui peut les faire oublier ce n'est pas le vin qu'on boit, c'est le bonheur qu'on donne aux autres.
Il n'y a de bonnes leçons que celles qui sont données avec amour.
Il ne faut pas se plaire à quelque ouvrage d'esprit avant de savoir si l'on a raison de s'y plaire ; car, l'homme étant un animal raisonnable, il faut d'abord qu'il raisonne ; car il est nécessaire d'avoir raison et il n'est pas nécessaire de trouver de l'agrément ; car le propre de l'homme est de chercher à s'instruire par le moyen de la dialectique, lequel est infaillible ; car on doit toujours mettre une vérité au bout d'un raisonnement, comme un nœud au bout d'une natte.
Quand on est jeune, quand on a un bel avenir, il ne faut pas se laisser aller au découragement, à la tristesse ! On doit, au contraire, chasser les idées noires.
Un grand amour est bon, sans doute ; un bel amour est meilleur. Que le vôtre ait autant de douceur que de force ; que rien n'y manque, pas même l'indulgence, et qu'il s'y mêle un peu de pitié. Vous êtes jeunes, beaux et bons ; mais vous êtes hommes, et, par cela même, sujets à bien des misères. C'est pourquoi, s'il n'entre pas quelque pitié dans les sentiments que vous éprouvez l'un pour l'autre, ces sentiments ne seront pas appropriés à toutes les circonstances de votre vie commune ; ils seront comme des habits de fête qui ne garantissent point du vent et de la pluie.
Pour s'entendre, il n'est tel que de s'aimer.
La bêtise empêche souvent de faire des bêtises. Je l'ai remarqué bien des fois. Hommes ou femmes, ce ne sont pas les plus bêtes qui agissent le plus bêtement. Ainsi, il y a des femmes intelligentes qui sont stupides avec les hommes.
Il vaut mieux être bête comme tout le monde que d'avoir de l'esprit comme personne.
Notre connaissance de ce qui sera est en raison de notre connaissance de ce qui est et de ce qui fut. La science est prophétique. Plus une science est exacte, plus on en peut tirer d'exactes prophéties.
On gagne un homme par des flatteries, par des présents et surtout par des promesses. Les promesses coûtent moins que les présents, et valent beaucoup plus. Jamais on ne donne autant que lorsqu'on donne des espérances.
Permettez-moi de vous dire que, en général, l'opinion des fils sur leurs mères est insoutenable : Ils ne songent pas assez qu'une mère n'est mère que parce qu'elle aima et qu'elle peut aimer encore. C'est pourtant ainsi, et il serait déplorable qu'il en fût autrement. J'ai remarqué que les filles, au contraire, ne se trompent pas sur la faculté d'aimer de leurs mères ni sur l'emploi qu'elles en font : elles sont des rivales ; elles en ont le coup d'œil.
Les êtres heureux ne savent pas grand-chose de la vie. La douleur est la grande éducatrice des hommes. C'est elle qui leur a enseigné les arts, la poésie et la morale ; c'est elle qui leur a inspiré l'héroïsme avec la pitié ; c'est elle qui a donné du prix à la vie en permettant qu'elle fût offerte en sacrifice ; c'est l'auguste et bonne douleur qui a mis l'infini dans l'amour.
L'injustice n'est mauvaise qu'aux injustes.
Le vrai séjour des dieux en ce monde est l'âme des hommes vertueux.
Une grande passion ne laisse pas un moment de repos, c'est là son bienfait et sa vertu.
On voit tant de malhonnêteté en ce bas monde ! Avisez, soyez prudent.
L'éloquence politique est l'art de promettre sans tenir, de jeter de la poudre aux yeux des autres.
Promettre est un, et tenir sa promesse est un autre.
On ne peut tout apprendre à la fois.
Il y a en ce monde des désirs qui ne sont jamais contentés.
La mort est la seule récompense de la vie.
Le véritable salaire du bien est de l'avoir fait.
L'avarice est la première vertu des sociétés humaines.
La haine engendre la haine.
Dieu, qui créa la femme, voulut qu'elle fût plus jolie que l'homme, mais aussi plus fragile.
Tant que la société sera fondée sur l'injustice, les lois auront pour fonction de défendre l'injustice.
La justice est la consécration de toutes les injustices.
Je t'aime avec tout mon cœur, je t'aime avec mes larmes.
Il y a pour conserver le bonheur un secret : C'est d'être bon.
Il ne suffit pas dans le mariage, d'aimer, de chérir, d'adorer : il faut encore compatir.
Quelle belle chose qu'un amour sain et pur ! que c'est charmant et bon !
Il ne faut pas que ce qui doit s'accomplir ne soit déjà accompli et n'ait été de tout temps accompli.
On ne taquine que ceux qu'on aime.
Nous vivons entre deux nuées épaisses, dans l'oubli de ce qui fut et l'incertitude de ce qui sera.
La science est le lien de l'homme avec la nature.
L'histoire n'est pas une science, c'est un art : on n'y réussit que par l'imagination.
Chaque homme a son ange, qui suit tous ses pas, qui le console et le soutient.
Épargner, pardonner, consoler, voilà toute la science de l'amour.
On n'aime sûrement que ceux qu'on aime jusque dans leurs faiblesses et leurs pauvretés.
La parole est notre seule arme. Puisse, un jour, l'univers n'en plus connaître d'autres !
Il n'est pas dans la nature des brutes de goûter la sagesse.
Il faut honorer toutes les religions, croire que toutes sont saintes, qu'elles sont égales entre elles par la bonne foi de ceux qui les professent, que semblables à des traits lancés de points différents vers un même but, elles se rejoignent dans le sein de Dieu.
Le propre de ce qui est mesurable est d'être compris entre deux points extrêmes.
Dieu est l'âme du monde, répandue dans toutes les parties de l'univers, auquel elle communique le mouvement et la vie. Cette âme, flamme artisane, pénétrant la matière inerte, a formé le monde, elle le dirige et le conserve.
Les dieux sont les diverses parties de la nature, ils se confondent tous en un dieu unique, qui est la nature entière.
Le soleil est un dieu, mais trop chaud pour garder la forme humaine, il s'est mis en boule, c'est un dieu rond.
En politique, comme en sentiments, on est inspiré par des attirances et des répugnances mystérieuses.
Les apparences sont trompeuses, et la grâce divine suit souvent des voies extraordinaires.
Le Théâtre est le royaume des apparences trompeuses et souvent grossières.
On ne saurait être trop prudent.
L'innocence est prompte à s'émouvoir.
On s'accommode à tout.
Il ne faut pas plaisanter avec les fous.
L'amour fait faire les plus grandes sottises.
La justice est l'administration de la force.
Le mensonge est une des constantes nécessités de la vie ; sans le mensonge, il n'y aurait au monde ni art, ni beauté, ni amour.
Hélas ! la vie est brève et l'amour infini.
L'homme sage et pieux ne craint point de malheurs.