Les vraies larmes sont celles que fait couler une belle poésie et dans lesquelles se mêle autant d'admiration que de douleur.
Au bout de la vie est un âge amer : rien ne plaît parce qu'on n'est digne de rien.
L'aristocratie est de sa nature ingrate et ingagnable, quand on n'est pas né dans ses rangs.
Une passion vraie et malheureuse est un levain empoisonné qui reste au fond de l'âme et qui gâterait le pain des anges.
Les grands hommes ne doivent être vus qu'en grand.
On n'a rien à craindre du temps lorsqu'on est rajeuni par la gloire.
On se réconcilie avec un ennemi qui nous est inférieur pour les qualités du cœur ou de l'esprit ; on ne pardonne jamais à celui qui nous surpasse par l'âme et le génie.
Il n'y a qu'une minute de la vie à la mort.
Il suffit qu'une mère voit sourire son enfant pour être convaincue de la réalité d'une félicité suprême.
La justice est le pain du peuple, il en est toujours affamé.
En général on parvient aux affaires par ce que l'on a de médiocre et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur.
Le temps et le monde que j'ai traversés n'ont été pour moi qu'une double solitude et je me suis conservé tel que le ciel m'avait formé.
Les larmes sont mères des vertus, et le malheur est un marchepied pour s'élever vers le ciel.
L'orgueil est le péché de Satan, c'est le premier péché du monde. L'orgueil est si bien le principe du mal, qu'il se trouve mêlé aux diverses infirmités de l'âme ; il brille dans le souris de l'envie, il éclate dans les débauches de la volupté, il compte l'or de l'avarice, il étincelle dans les yeux de la colère, et suit les grâces de la mollesse.
La mort est variée à l'infini, mais toujours bouffonne à l'instar de la vie, qui n'est qu'une sérieuse pantalonade.
La religion, dans tous les siècles et dans tous les pays, a été la source de l'éloquence.
Les soins d'une mère pour son enfant sont le fruit de l'expérience de toute sa vie.
La religion tire ses raisons de la sensibilité de l'âme, des plus doux attachements de la vie, de la piété filiale, de l'amour conjugal, de la tendresse maternelle : L'athéisme réduit tout à l'instinct de la bête ; et pour premier argument de son système, il vous étale un cœur que rien ne peut toucher.
La religion ne parle que de la beauté de l'homme : L'athéisme a toujours la lèpre et la peste à vous offrir.
La femme a naturellement l'instinct du mystère, elle prend plaisir à se voiler, elle ne découvre jamais qu'une moitié de ses grâces et de sa pensée, elle est pleine de secrets, elle séduit surtout par son ignorance.
L'amour tend toujours en haut, et il ne souffre point d'être retenu par les choses basses.
L'amour de Dieu est généreux, il pousse les âmes à de grandes actions, et les excite à désirer ce qu'il y a de plus parfait.
Le ver de la tombe commence à ronger la conscience du méchant avant de lui dévorer le cœur.
Il est bon de se prosterner dans la poussière quand on a commis une faute, mais il n'est pas bon d'y rester.
Le désir est le père de la puissance ; quiconque désire fortement, obtient.
Les événements font plus de traîtres que les opinions.
L'amour est suivi des plus cruelles incertitudes : on doute toujours si l'on est aimé comme l'on aime.
Aimer, c'est chercher la félicité dans ce qu'on aime.
Je ne suis changé que de visage ; toujours chimérique dévoré d'un feu sans cause et sans aliment... songe sans fin, éternel orage.
Un charme est au fond des souffrances comme une douleur au fond des plaisirs.
Hélas ! chaque heure dans la société ouvre un tombeau et fait couler une larme.
Tout arrive par les idées ; elles produisent les faits, qui ne leur servent que d'enveloppe.
La plus dure des afflictions, le survivre.
Le goût est le bon sens du génie.
Il n'y a rien de plus poétique dans la fraîcheur de ses passions qu'un cœur de seize années.
On compte ses aïeux quand on ne compte plus.
La morale va au-devant de l'action ; la loi l'attend.
Ô illusions de l'enfance et de la patrie, ne perdez-vous jamais vos douceurs !
Il n'est rien de beau, de doux, de grand dans la vie, que les choses mystérieuses.
Le vice et la vertu sont frère et sœur ; ils ont été engendrés par l'homme.
L'amitié disparaît quand celui qui est aimé tombe dans le malheur.
Il est des malheurs qui nous séparent pour toujours des hommes.
Il n'est d'affreux que le commencement du malheur ; au comble de l'adversité on trouve, en s'éloignant de la terre, des régions tranquilles et sereines.
La cendre d'un mort, quel que fût de son vivant le décédé, est sacrée.
La mort est une grande femme fort belle, à laquelle il ne manque que le cœur.
Quand on parle des vices d'un homme, si on vous dit : " Tout le monde le dit " ne le croyez pas.
Les plaisirs de notre jeunesse reproduits par notre mémoire ressemblent à des ruines vues au flambeau.