Le préjugé et l'entêtement sont les plus dangereux conseillers de l'homme.
J'aime mieux être un homme à paradoxes qu'un homme a préjugés.
Le préjugé est un meurtrier, les blessures qu'il fait sont redoutables.
Les préjugés aussi longtemps qu'ils dominent sont regardés comme des lumières.
Les vieilles idées sont des préjugés, et les nouvelles bien souvent des caprices.
L'homme sage est occupé dans la dernière partie de sa vie à se guérir des folies, préjugés et fausses opinions qu'il avait contractés dans la première.
On sourit des préjugés d'un peuple, comme des naïvetés de l'enfant, quand on est sûr que le progrès de l'âge les emportera.
Préjugés et systèmes sont moins nombreux qu'on ne pense : ils passent et repassent, comme chevaux de manège tournant en cercle.
On a beau savoir que les critiques sont des animaux bizarres, encombrés par leur morale, leurs passions politiques, leur religion ou leur athéisme, leurs théories artistiques, leurs préjugés — ce qui ne laisse pas beaucoup de place au goût —, on se laisse quand même influencer.
La vérité se présente toujours masquée. Ce masque, c'est le préjugé, l'idée reçue, le poncif, le lieu commun. Il faut surprendre la vérité par côté ou par-derrière.
Haïr l'ennui, pardonner tout à ceux qui vous amusent, c'est évaluer la vie à son prix exact. Ne pas tomber dans le préjugé meurtrier de la rancune, de la vengeance, du faux respect de soi et du respect illusoire de l'ennui.
L'enfant est un petit sauvage, une petite bête féroce impuissante et bourrée de préjugés.
En France, le mot ridicule est bien vite dit : on trouve ridicule tout ce qui ne passe pas sous la toise des préjugés vulgaires, le génie comme le reste.
Un préjugé ne fausse pas le jugement sur un seul objet, mais sur tous.
Ne fléchissez pas le genou devant les préjugés que révère le peuple ; mais, champion isolé, ne cherchez pas à rompre témérairement en visière avec eux ; vos armes se briseraient sur leur forte armure.
Chaque époque a ses préjugés. Il faut être sage égoïstement et ne point chercher à faire des disciples, car on ne trouve que des ennemis.
L'indépendance de l'esprit nous reconquiert sur le préjugé.
La soumission à tous les préjugés fait le héros mondain.
Les larmes, en confondant les castes, démentent les préjugés.
À aller contre les préjugés il y a une personne qui a du courage pour mille qui n'ont que du sans-gêne.
Il suffit, pour sécher une âme et la faire vieille, d'une seule circonstance ; d'une pensée, d'un mot, d'un préjugé, d'un souvenir qui, semblables à un vent de feu, à une bise gelée, aient tué la fleur naissante sous un baiser fugitif.
Il existe un préjugé en faveur des femmes laides. Parce qu'elles sont laides, on les dit intelligentes. Mais beaucoup de laides sont aussi des idiotes.
C'est affreux des gens sans préjugés, on ne se heurte à rien. On est perdu !
On appelle morale ce qui n'est souvent que préjugés.
Les préjugés les plus tenaces sont toujours ceux dont les fondements sont les moins solides.
Plus j'avance dans la vie, plus j'ai de chagrin de voir l'homme, qui est destiné à être le roi de la nature et à s'affranchir lui et les siens de la puissante nécessité, devenu l'esclave de quelque préjugé absurde, faire précisément le contraire de ce qu'il veut, et, parce qu'il n'a pas su coordonner l'ensemble de sa vie, s'égarer misérablement dans les détails.
Certaines vertus sont attachées à certains préjugés.
L'abandon d'un préjugé est parfois jugé plus sévèrement que la trahison d'une croyance.
Le monde estime que les femmes ne sauraient s'émanciper des préjugés sans s'affranchir de la morale.
Rien n'est indomptable comme les préjugés qu'on regarde comme des devoirs : ils sont sous la double garde de l'orgueil et de la conscience.
Nos préjugés ne rapportent rien et quelquefois ils coûtent fort cher.
Les préjugés ont de la puissance, même sur ceux qui n'en ont pas.
Le mariage est le plus absurde de tous les préjugés, le plus grand attentat à la liberté de l'homme et de la femme. Je le remplace par l'amour libre.
Les philosophes de nos jours prétendent suivre et enseigner la raison, mais lorsqu'ils s'attachent effectivement à détruire les préjugés qu'elle condamne, ils déracinent les vertus qu'elle prescrit.
Tous les systèmes et toutes les puissances laissent des préjugés dans les esprits.
Les préjugés que la sotte crédulité engendre et que la faiblesse entretient sont un des plus grands fléaux de l'humanité, parce qu'ils usurpent la place de la raison.
Les préjugés font plus de mal à l'espèce humaine que la raison ne lui sert, parce que l'ignorance est plus générale que le savoir.
Il y a presque toujours plus de sagesse à se conformer aux préjugés du monde qu'à les fronder.
Le grand nombre est malheureux par les préjugés, un des plus grands fléaux affligeant l'espèce humaine.
Les gens raisonnables respectent les préjugés du peuple, et les sots les frondent ; à tout prendre, il est plus facile de s'y soumettre que de les changer.
Les préjugés font plus de malheureux que le savoir ne fait d'heureux.
Il est des passions qui font le bonheur de l'homme ; mais les préjugés les condamnent presque toutes : heureux celui qui sait choisir celle que les préjugés tolèrent.
Si Hercule revenait sur terre, il ne s'amuserait point à tuer les animaux de tous genres dont il a si bien débarrassé le monde dans le temps ; il aurait bien plus de peine à détruire ces monstres hideux qui rongent nos sociétés civilisées : je veux dire les préjugés, l'hypocrisie, et autres manies de la civilisation moderne.
Les esprits dont la mission est de détruire les préjugés sont ceux qui ont le plus de préjugés.
Dans la même âme peuvent vivre ensemble les préjugés les plus durs et une bonté naturelle.
À préjugé cuirassé, préjugé blindé.
Les passions détruisent plus de préjugés que la philosophie.
Les imbéciles sont nourris de préjugés.
Tous les préjugés tirent leur origine de l'ignorance ; dans des temps éclairés les mêmes préjugés dominent encore, parce qu'une longue habitude produit les mêmes effets que l'ignorance. Malgré les plus grandes lumières, nous adoptons certains préjugés, parce qu'ils tiennent à la constitution du peuple avec lequel nous vivons, et qu'il serait dangereux de les détruire. C'est la nécessité qui fait que nous imitons le peuple dans nos actions, quand nous le condamnons dans nos écrits. Il faut plusieurs siècles pour renverser l'édifice des préjugés, puisqu'il en existe beaucoup de nos jours qui ont été vivement attaqués par nos pères ; nous en voyons nous-mêmes l'inconséquence, et n'osons malgré cela les abandonner.
Nous devons respecter les préjugés du public jusqu'à un certain point ; nous ne devons pas nous rendre singuliers à ses yeux, et quoique notre conduite soit irréprochable, il ne doit pas nous être indifférent de quel œil il nous regarde.