L'esprit est une puissance de prêter à une circonstance actuelle les ressources du passé et les énergies du devenir.
Paul Valéry - Œuvre : Mélange (1934)
L'esprit est une puissance de prêter à une circonstance actuelle les ressources du passé et les énergies du devenir.
Le monde ne fait de part qu'à ceux qui savent se la faire, il n'écoute que ceux qui crient, il ne s'incline que devant la force, et le mérite doit rester dans son trou, s'il n'est pas armé de force, s'il n'est ni énergique ni ambitieux.
La conséquence du divertissement perpétuel, c'est le simulacre perpétuel. Pour l'imbécile moderne, la réalité n'est point une chose redoutable et grave, à laquelle il convient d'opposer de l'énergie ou de la ruse, mais un cadre historique ou romanesque où les mêmes personnages peuvent rejouer indéfiniment les mêmes pièces. L'agrément de vivre dans le simulacre, c'est que rien n'engage.
Pour les âmes faibles, le sentiment d'avoir eu tort ne sert qu'à encourager à mal faire encore. Elles n'ont pas l'énergie de le reconquérir.
Certains dépensent tant d'énergie pour obtenir une place qu'il ne leur en reste plus pour la remplir quand ils l'ont obtenue.
La résignation est l'énergie de la faiblesse.
Toute forme de récompense constitue une dégradation d'énergie.
La force de l'âme éclaire l'esprit, étend le génie, et donne de l'énergie.
La femme, cet être si faible, montre souvent plus d'énergie que nous dans un grand danger. S'il s'agit de défendre ses enfants, c'est une lionne à qui l'on veut arracher sa proie. Quand le péril est passé, la nature reprend ses droits ; une grande prostration de forces l'anéantit.
L'énergie de la vitalité crée l'indifférence aux circonstances, et la seconde est proportionnelle à la première.
C'est l'énergie, c'est la profonde conviction, qui seules triomphent en ce monde.
Quand l'espoir n'existe plus, il ne faut pas gâcher son énergie à lutter contre l'impossible.
Souvent l'homme tend de toute l'ardeur de ses désirs, de toute l'énergie de ses facultés, à un but où il ne trouvera que le malheur.
Quelquefois il faut plus d'énergie pour l'abstention que pour l'acte.
La vie heureuse est faite de l'heureux emploi des heures, de l'être tout entier utilisé, employant toutes ses énergies physiques et intellectuelles à vivre logiquement, normalement, toute la vie.
Une pitié passagère et languissante n'est pas de la bonté, car la notion de bonté ne se conçoit même pas, si elle n'est complétée par celle d'énergie.
Energie : Stimulée par le pétrole ; ralentie par la sueur. Si le soleil et le vent constituent nos seules sources, il faut s'attendre à ce que la presse économique et financière fasse ses manchettes avec les prévisions de la météo.
Énergies renouvelables : Elles sont mal parties ! non seulement le soleil coûte de plus en plus cher à ceux qui prétendent le rentabiliser, mais encore, le vent qui se transforme en tempête n'améliore guère le rendement des éoliennes.
Chauffage : La nature n'est-elle pas meilleure fille qu'on le dit qui s'apprête à augmenter la température ambiante de plusieurs degrés au moment où l'énergie devient hors de prix ou s'épuise ?
Pour venir à bout de la malveillance, il faut faire provision de courage et d'énergie.
Un malheur attaché à l'espèce humaine est de n'avoir d'énergie que quelques jours seulement.
Quelle que soit l'énergie de vos passions, ne vous laissez jamais persuader d'en répandre le déshonneur sur une autre âme… Heureux ceux qui ne font point de victimes !
Le travail est ce qui avilit et dégrade l'homme, ce qui tue la vie. Toute notre énergie se dépense, non à organiser un bonheur dont on n'a même pas l'idée, mais à défendre notre droit de vivre, à disputer notre existence au travail.
Le défaut capital des natures froides et arides, c'est le manque d'énergie vitale. Elle semble une puissance incroyable ; c'est comme si Dieu ressuscitait les morts.
Le seul bonheur de l'homme est dans le déploiement de son énergie, dans la libre expansion de ses forces, de son tempérament et de ses facultés créatrices.
L'adversité donne de l'énergie aux âmes fortes, et abat les caractères faibles.
Il paraît que, dans un souci d'économie d'énergie, les différentes religions ont envisagé de créer un enfer commun. Le projet a cependant été abandonné : ils voulaient tous s'y envoyer les uns les autres.
L'homme trouve dans l'amour l'énergie voluptueuse, la mâle jouissance du cœur juste et sensible.
Rien ne réclame plus d'énergie que les mille petites misères de détail. Le lion qui terrasse les tigres en bataille rangée, peut mourir de rage sous les piqûres des moucherons ; les digues capables de soutenir le choc de l'océan se laissent détruire par le taret. Les coups d'épingle sont plus redoutables que les coups d'épée.