Le travail et l'action, la pensée et l'amour seuls remplissent la vie ; ce qui nous manque bien souvent, c'est un noble but, une grande passion, une œuvre sacrée, une haute espérance, un devoir solennellement accepté, une foi pure et profonde, un objet de dévouement digne d'absorber nos jours, nos vœux et nos forces. Ce qui nous manque, c'est une compagne selon notre coeur ; ce qui nous dévore, c'est la solitude du coeur et le vide de l'âme,a écrit Henri-Frédéric Amiel. (Extrait du : Journal intime, le 9 août 1864.) Autre citation d'Henri-Frédéric Amiel :
Il faut savoir partir et rompre, quand vient l'heure, rompre le doux enchantement du foyer, du berceau. S'il ne voulait quitter sa première demeure, et briser l'œuf natal que deviendrait l'oiseau ?(Extrait : Il penseroso, recueil de poésies et de maximes publié en 1858.)
Qui aime bien égratigne sans scrupule.
La vie est trop courte pour la dissiper en niaiseries, en nivèleries, en billevesées plus creuses qu'un nuage, et plus insipides que l'eau d'un marais. C'est se remplir de néant que d'occuper ainsi ses heures. Il faut les utiliser au mieux, et aller droit au but.
La solution avec les cerveaux bornés est d'éviter toute discussion.
Les choses ne sont pas le centième de ce qu'on les rêve quand on a de l'imagination. Difficultés, jouissances, douleurs sont amoindries par la substitution du réel au fantôme. La perspective agrandit tout, et le contact diminue tout. « De loin c'est quelque chose et de près ce n'est rien. » — La conséquence est qu'il faut où couper court à tout désir en renonçant à tout ce qui le fait naître, ou retrouver le calme par la suppression de l'inconnu.
Ne prends au sérieux que les gens sérieux et les choses sérieuses.
Rien de grand sans un grand amour, mais pas de grand amour sans calvaire.
Dans ce monde d'égoïsmes adroits et d'ambitions actives, ce monde des hommes, où il faut mentir par le sourire, la conduite, le silence autant que par la parole, monde révoltant pour l'âme droite et fière, dans ce monde, il faut savoir y vivre. On y a besoin de succès : Réussis. On n'y reconnaît que la force : Sois fort !
Je me dérobe dans la frivolité comme la sépia dans son nuage d'encre.
La frivolité guillerette n'est qu'une gageure littéraire et comme un tic de jeunesse.
On ne recommence pas la vie quand elle approche de son terme.
L'obstination, aveugle, est un égoïsme ; la fermeté, clairvoyante, est une vertu.
On ose appeler amour des escrimes de coquetterie qui ne sont pas même des amourettes.
Une mauvaise femme me rendrait un démon, un Barbe-bleue, et misanthrope féroce.
Le scepticisme coupe toutes les racines de l'être et de la volonté.
Le mécontentement à l'état chronique empoisonne tout.
De jour, la source rit et jase en la verdure, mais, prête bien l'oreille, elle pleure la nuit.
La moquerie, c'est le pire des genres d'esprit et le plus facile.
On doit à sa propre dignité de ne pas se traduire au dehors en caricature.
Aimer, c'est être doublement, car c'est comprendre et rendre. Ainsi deux êtres qui s'aiment en valent trois ; et c'est peut-être pourquoi ils deviennent trois. La génération est ainsi le symbole visible de ce miracle de l'amour, qui fait que 1 + 1 = 3.
L'activité est plus que le mérite ; ce qui ne se meut pas, ou plus, est tenu pour mort.
Être choyé, c'est beaucoup ; pouvoir être utile, c'est plus encore.
Les années s'écoulent bien rapidement, ne laissez pas partir le bonheur : Il est encore à votre porte. Vous souffrirez toujours davantage de cette solitude du cœur, pensez sérieusement à l'avenir.
Si je ne puis vivre avec vous pour vous, je vivrai pour vous sans vous.
Aucune grâce peinte ne veut une grâce vivante.
Malheur aux débonnaires, car chacun marche sur eux comme sur un tapis.
Familiarité amène mépris.
Qui se domine peut seul guider sa vie, et seul la concevoir.
Il faut parfois une peine pour arriver à un plaisir.
Un paysage quelconque est un état de l'âme.
Une pensée involontaire, c'est une pensée inconsciente, une pensée non pensée.
Qui veut avoir conscience de lui-même doit renoncer aux bénéfices de l'irréflexion téméraire.
La compagnie des sots est une compagnie peu amusante.
Pour les malsains tout est malsain, tout précipite leur pelade.
Les poètes célibataires sont une peste publique, ils troublent, sans le savoir et le vouloir, tous les cœurs féminins sans emploi.
La vie est un combat, si par faiblesse il t'arrive de choir, reprends confiance sans te laisser abattre.
La mauvaise humeur, le déboire la fait fleurir, et les mortifications la font éclater.
Le respect de soi-même comprend propreté, pureté, probité, dignité, et il s'étend au caractère et à l'intelligence, au corps et à l'âme. Il interdit toute action et toute pensée qui craint le jour, qui, avouée, ferait rougir. Il ferme le sanctuaire au dehors, mais pour mieux le surveiller au-dedans par la conscience.
Si un jour tu as un fils ou une fille, enseigne-lui que le temps perdu, c'est du temps volé, et que l'activité vaine qui ne mène à rien, c'est-à-dire sans but, n'est qu'un autre nom du temps perdu.
L'amour n'est pas l'amour quand l'amour est obligé.
Qui n'a pas l'esprit de son rôle, de son rôle a tout le malheur.
Qui veut convaincre les autres doit se convaincre d'abord lui-même.
La bêtise aura toujours l'avantage du nombre.
Veux-tu encore te cramponner à la carrière professorale, qui ne te promet plus que des ennuis, sous prétexte de quelques billets qu'elle te rapporte par an ? Veux-tu couver des œufs de pierre jusqu'à la fin de tes jours ? N'es-tu pas rassasié de notre jeunesse, de cette vocation, de cette duperie prolongée ? Ne serait-il pas temps de songer à toi-même, à tes goûts personnels ?
Réjouir ceux qu'on aime, je ne connais d'autre bonheur.
Je n'exige plus rien de moi-même, je vivote comme les végétaux.
La vie est une course à un bonheur inexistant.
Savoir finir, c'est la même chose au fond que savoir mourir, c'est distinguer les choses véritablement nécessaires et remettre les autres à leur place.
Un ami ne remplace pas une femme aimée.
Dans la rivalité ardente on ne tend plus la main, on ne donne que des crocs-en-jambe. Les bonnes paroles ne sont qu'un stratagème, la cordialité n'est qu'une grimace, la sympathie n'est qu'une feinte.
On ne remonte jamais le fleuve des ans.
En rabaissant autrui on s'abaisse soi-même.
L'homme peut devenir eunuque ; l'eunuque ne redevient pas homme.
Le fer d'autrui me rend d'acier, et sa bonté me fait de cire.
L'obstination, c'est la ténacité de l'amour-propre substituée à la ténacité de la raison.
Qu'il est amer de devenir un vieux par la surface, quand on est encore d'un autre âge par l'imagination, le cœur, les goûts et les habitudes.
Tête vide, tête creuse.
La fermeté écoute les raisons, comprend les objections et s'incline devant le bon sens, la logique, la conscience et la supériorité des lumières. L'obstination, affaire de tempérament, agit par instinct ; la fermeté, force morale, agit par principe. La première, aveugle, est un égoïsme ; la seconde, clairvoyante, est une vertu.
La haine a beau être un meurtre ; le haineux n'y veut voir qu'une hygiène.
Un jour peut briser une chaîne de trente ans.
Les ennuyeux en ce monde sont légion.
Un arbre se juge toujours à ses fruits.
Tout ce qui aigrit l'humeur peut changer l'existence entière. Dès qu'on ne saurait plus agréer et plaire, il faut se faire craindre ou se faire oublier.
Chaque espérance est un œuf d'où peut sortir un serpent au lieu d'une colombe.
Tout ou Rien, je ne puis qu'être tout haine ou tout amour, tout entier bon ou tout entier méchant.
Si la conscience nous rappelle notre devoir, l'amour-propre nous parle surtout de notre mérite.
Juger autrui, c'est comparer.
Le pardon volontaire et gratuit est une surabondance de l'amour.
Un frais sourire est le plus efficace des cordiaux.
La solitude est mauvaise conseillère, et l'isolement aigrit.
Le devoir est de porter son fardeau avec soumission, la douceur est d'alléger le fardeau des autres.
Rester dans sa propre peau, jouer son propre jeu, exploiter ses chances, s'intéresser à ses affaires, tourner autour de son axe, tracer son orbite, avoir goût à soi-même, s'affirmer avec plaisir, dilater sa personnalité, c'est la première condition pour réussir, et la première souvent qu'il nous manque.
La rêverie est le dimanche de la pensée.
L'homme cultivé peut tout apprendre ; l'homme instruit a déjà des provisions accumulées.
Gardons-nous de la fausse amitié ; il n'est bonne dorure, ami, que d'être d'or.
La souffrance du corps est peu de chose vis-à-vis de la souffrance du cœur.
Le découragement est une incrédulité, l'abstention une désertion.
Plus on aime, plus on souffre. La somme des douleurs possibles pour chaque âme est proportionnelle à son degré de perfection.
Chaque vie se fait son propre destin.
À peine commençons-nous à savoir vivre, qu'il faut déjà apprendre à mourir.
Deux imbéciles se font un certain plaisir d'écraser leur supérieur naturel, et de lui prouver que 2 est le double de 1.
Il n'y a pas de vérité religieuse, il y a des croyances plus ou moins sincères et désintéressées.
Etre, c'est être fort : la force fait la vie, elle fait la santé, la beauté, la vertu.
Le corps c'est l'âme visible et le temple du Saint-Esprit.
Vivre, pour un cœur amoureux, c'est aimer. Aimer, c'est n'être plus seul, c'est sentir sa propre vie par un autre et dans un autre ; c'est de deux faire un. L'abolition du moi, et son remplacement par le nous, est son impérieux désir, son indestructible instinct.
La désuétude finit par rouiller les sentiments.
L'homme seul est comme une main seule, comme un pied seul, comme un œil seul, il agit, il marche, il juge imparfaitement.
N'étant d'aucune coterie, d'aucun cercle et d'aucune de nos vieilles sociétés, personne ne s'associe à moi et même ne me connaît dans ce monde-là. Et plus on me délaisse, plus je me retire de mon côté.
L'homme doit être patiemment cultivé pour devenir un sage.
Chacun de nous se fait un étroit terrier dans la montagne des connaissances, chaque érudit n'est qu'un lapin.
Le pédant a la tournure raide et gauche du coq d'Inde qui se croit un paon.
L'humanité prise en bloc est bête comme un mouton, éternellement elle se cogne et se bute aux mêmes endroits et gobe les mêmes amorces.
Les pardons créent l'indulgence, mais l'indulgence tient de la pitié plus que de l'amour.
Un homme cultivé et instruit est plus agréable qu'un savant spécialiste qui ne connaît que sa spécialité.
Qui connaît ses défauts doit avoir indulgence.
L'esprit chagrin voit tout en noir, gâte l'avenir, n'espère plus ; le caractère morose gâte le présent, il murmure sourdement et imagine des contrariétés, des ennuis partout.
La vie est une lutte où chaque jour doit être un combat contre soi-même.
Il y a plus d'âme dans une larme que dans un sourire.
Sur la pente de la désaffection, on roule vite jusqu'à la haine.
Un rien est le commencement de tout.
Rompre m'est presque impossible, mais accepter une rupture ne m'est pas trop malaisé. Autrement dit, j'ai le cœur faible et la fierté raide. Dès qu'on me détache, je suis détaché.
Dans toute action facultative, je doute ; dans toute décision spéculative, j'hésite.
Le succès donne de l'aplomb et de l'entrain.
Le recueillement est comme un bain de l'âme dans la contemplation, et le journal intime n'est que le recueillement, plume en main.
Cinquante politesses ne peuvent tenir lieu d'une seule marque d'estime. Au contraire, elles semblent des assignats, de la fausse monnaie, et dans ce cas, elles indisposent comme un artifice plutôt qu'elles ne font plaisir comme une gracieuseté.
Mon âme ne se découvre que dans l'intimité sûre.
Vivre avec la santé perdue, dieux ! Quel supplice et quel ennui !
Chacun juge d'après soi-même, c'est pourquoi nos jugements nous jugent et nous décèlent.
La paresse s'empare de tout prétexte pour se croiser les bras.
La vie est une bataille, c'est à ses victoires que se mesure la valeur d'un homme.
L'amour envahissant et jaloux veut absorber son objet et le rendre heureux, mais non pas le laisser être heureux.
Le devoir est la nécessité volontaire, la lettre de noblesse de l'homme.
Je ne crois pas à la vie, je ne crois pas à une Providence individuelle et paternelle ; je sais que tout désir trompe, que tout espoir leurre, que tout effort échoue, que rien de bon n'est stable et durable, que tout ce que nous voudrions retenir nous est arraché ; je sais que la sainteté est aussi hors de nos prises que le bonheur, je vois partout l'irréparable, l'inévitable et l'inaccessible.
On ne joue pas sa vie à pile ou face ou à la courte paille.
Les atouts vont au joueur prospère.
L'erreur commune dans le monde, c'est qu'on ne puisse dénouer des relations quelconques, sans qu'il y ait un coupable, et que chacun rejette les torts sur l'autre.
Un badinage sans fiel peut provoquer des rancunes sans fin.
La santé c'est l'élasticité ; dès que le ressort manque ou faiblit la maladie commence, dans le corps ou l'esprit.
La femme qu'on aime aura toujours raison à nos yeux.
Quoi qu'il arrive, quoi qu'on te dise, ne doute jamais de mon amour.
Agis à découvert, va à ton but franchement, sans mystère, et le front toujours levé.
Ose être toi-même, et dis-toi que tu en vaux un autre.
Apprends à avoir confiance en toi, et tu sauras vivre.
Qui a plus de confiance en soi a un plus joyeux courage.
La sympathie a l'efficacité de la rosée, elle fait refleurir même le désert.
Après un long, bien long voyage, du fond des pays de l'exil, attiré par quelque mirage mon ancien cœur reviendrait-il ?
Ne serait-ce point l'instinct de conservation et de préservation qui nous rend si insociables, si difficiles à contenter et à associer ? Il nous faut toujours remettre de l'air entre nous et les autres, fussent-ils nos collègues, nos parents, nos amis ; nous ne pouvons les supporter à la continue, parce qu'ils ne satisfont quelque chose en nous qu'au détriment d'autre chose, c'est-à-dire parce qu'ils ne favorisent pas l'essor de tout notre être. Réciproquement, nous les fatiguons et les ennuyons assez vite.
Qui juge sans réflexion juge à tort et à travers.
Qui ne réussit pas à se faire comprendre, et qui a la majorité contre lui, est relativement un fou, un isolé, un énigmatique.
Chaque négligence est un grief qu'on n'oublie jamais.
Sois ce que tu dois être, le reste regarde Dieu.
Le découragement, c'est le vampire qui nous boit le sang du cœur, et qui nous ôte la force de faire.
Enfant, on est libre ; libre, on est malheureux.
Le mécontent de soi ne se met à l'unisson de rien.
Le succès bien souvent ne vaut pas ce qu'il coûte.
Vivre, c'est faire du bien, vivre c'est aimer et vouloir.
Le journal intime, ce monologue quotidien, est une forme de la prière, un entretien de l'âme avec son principe, un dialogue avec Dieu.
Le savoir-faire et le courage ne font pas la destinée, mais y contribuent.
À la fleur de l'âge, les vies se dénouent comme les fleurs tombent pour un souffle de vent ou un frisson de froidure.
Quand la vie est absurde, il est presque dommage qu'elle s'obstine. Chaque année j'espère vaguement être dispensé de quelque parti décisif. En tout, je n'ai jamais que la moitié du désirable, demi-santé, demi-aisance, demi-savoir, demi-talent, demi-courage, demi-confiance, demi-volonté.
Il n'est pas sur cette terre un homme complet, pauvre nature humaine !
La paresse est ingénieuse, elle sait se faire de l'ignorance un bouclier.
L'enfer est le malheur sans espérance.
Pauvre cœur, que d'illusions t'ont bercé, que d'espérances t'ont caressé, pour finir par la haine.
Accuser le sort ou s'accuser soi-même ajoute du mal au mal.
Vivre dans le divin, comprendre le divin, exprimer le divin, que ce soit là ta devise.
Mieux vaut la mort que le déshonneur.
Le bien et le mal se paient d'eux-mêmes, donnez et vous recevrez, refusez et on vous refusera.
Le sommeil est une sorte d'innocence, et de purification.
Il faut, pour bien avoir les deux pieds sur terre, se rappeler qu'on est ce qu'on est.
L'amour est l'exaltation de la vie, et la tendresse le couronnement de l'amour.
Toute malice est petite comparée à la malice de la femme.
Le succès est un fruit de l'audace.
La femme est faite pour l'homme, mais l'homme n'est pas fait pour la femme.
L'honnête homme trompé s'éloigne et ne dit mot.
Un esprit cultivé est celui qui a traversé un grand nombre d'apprentissages de la réflexion, et qui peut regarder d'un grand nombre de points de vue.
Une femme fidèle dont le cœur est pris, c'est un jardin sous clef, une fontaine close.
Un moucheron peut mettre un lion sur les dents ; une puce peut faire brandir la massue d'Hercule.
Le semblable seul agit sur le semblable.
La sottise, la méchanceté, l'égoïsme sont des réalités en ce monde comme l'existence de la lune et des étoiles.
On ne se justifie, on ne se dévoile, on ne s'épanche qu'en présence de l'amitié.
Partout querelle, dispute, zizanie ; que le monde est fatigant !
Les sots, les vaniteux, les fats, les niais, les gourmets, les cuistres, les grimauds, les pédants de tout pelage, de tout rang, et de toute forme, tout ce qui pose, perche, piaffe, se rengorge, se grime, se farde, se pavane, se cambre, s'écoute, s'impose, tout cela c'est le gibier du satirique.
La concurrence double l'activité des ambitieux qui se font valoir ; la jalousie rencontrée décourage le zèle désintéressé qui ne sait que s'offrir.
L'amour maternel ne veut que le bonheur de l'être aimé, même sans en être la source.
J'aime à faire faire le bien, et semer suffit à mon ambition, je ne tiens pas à récolter.
Le néant peut seul cacher l'infini.
Les jamais portent malheur.
L'on vient à bout de tout, il ne s'agit que de vouloir.
Selon qu'il a semé, chacun récolte en moi.
L'affinité n'est qu'une traduction de l'harmonie.
Une tâche difficile, supérieure à nos forces actuelles et poursuivie avec constance, voilà comment on se prépare aux chefs d'œuvre ; une tâche plus aisée, mais supérieurement accomplie, voilà comment on les réalise. Le perfectionnement, c'est la morale de l'art ; mais la perfection, c'est l'art.
Respecte les autres et respecte-toi.
Ne veuille plus que ton devoir, ta vie s'allégera.
Cuver tout seul ses chagrins, n'avoir ni conseils éclairés, ni consolation ; c'est ce qui aigrit encore ces pénibles moments.
La charité, c'est le nom plus saint de l'amour.
Toute limite que l'on recule est un pas de plus vers le succès.
L'amour divin ne peut être semblable à l'amour partial, exclusif des créatures. Etant infini, il doit faire tout le bien possible dans chaque cas particulier et pour chaque être, et le faire sans condition de retour ou de reconnaissance. En d'autres termes, c'est un agent universel, toujours semblable à lui-même. Dès lors, il n'y a point de Providence individuelle, quoiqu'il y ait application aux individus des lois qui agissent sur tous.