Sous toute douceur charnelle un peu profonde, il y a la permanence d'un danger.
Les égoïstes ont toujours le dernier mot.
Chaque classe sociale a sa pathologie.
Tout comme l'avenir, ce n'est pas tout à la fois, mais grain par grain qu'on goûte le passé.
On est impuissant à trouver du plaisir quand on se contente de le chercher.
Une idée forte communique un peu de sa force au contradicteur.
Il y a des moments où on a besoin de sortir de soi, d'accepter l'hospitalité de l'âme des autres.
Il est peu et de réussites faciles, et d'échecs définitifs.
L'espérance est un acte de foi.
Dans l'attente on souffre tant de l'absence de ce qu'on désire qu'on ne peut supporter une autre présence.
On ne peut regretter que ce qu'on se rappelle.
La lecture est une amitié ; mais du moins c'est une amitié sincère.
Les femmes appellent gentillesse se souvenir de leur beauté.
Quand nous parlons de la gentillesse d'une femme nous ne faisons peut-être que projeter hors de nous le plaisir que nous éprouvons à la voir.
La permanence et la durée ne sont promises à rien, pas même à la douleur.
L'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose.
L'amour le plus exclusif pour une personne est toujours l'amour d'autre chose.
Le bonheur est salutaire pour les corps, mais c'est le chagrin qui développe les forces de l'esprit.
Si nous n'avions pas de rivaux, le plaisir ne se transformerait pas en amour.
À l'être que nous avons le plus aimé, nous ne sommes pas si fidèles qu'à nous-mêmes.
Une œuvre où il y a des théories est comme un objet sur lequel on laisse la marque du prix.
On a tort de parler en amour de mauvais choix, puisque dès qu'il y a choix, il ne peut être que mauvais.
Il est vraiment rare qu'on se quitte bien, car si on était bien, on ne se quitterait pas.
Les homosexuels seraient les meilleurs maris du monde, s'ils ne jouaient pas la comédie d'aimer les femmes.
Mort à jamais ? Qui peut le dire ?
Pour posséder, il faut avoir désiré.
Autrui nous est indifférent, et l'indifférence n'invite pas à la méchanceté.
Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver.
Les intérêts de notre vie sont si multiples qu'il n'est pas rare que dans une même circonstance les jalons d'un bonheur qui n'existe pas encore soient posés à côté de l'aggravation d'un chagrin dont nous souffrons.
On n'est jamais aussi malheureux qu'on croit.
Les paradoxes d'aujourd'hui sont les préjugés de demain.
Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses.
Chaque baiser appelle un autre baiser.
Ah ! dans ces premiers temps où l'on aime, les baisers naissent si naturellement !
Rien n'est plus limité que le plaisir et le vice.
Il n'est de jalousie que de soi-même.
On devient moral dès qu'on est malheureux.
Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination.
L'amour, c'est l'espace et le temps rendus sensibles au cœur.
Certains souvenirs sont comme des amis communs, ils savent faire des réconciliations.
La douleur est un aussi puissant modificateur de la réalité qu'est l'ivresse.
Le regret est un amplificateur du désir.
L'audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions.
L'ambition enivre plus que la gloire.
On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit.
On n'aime plus personne dès qu'on aime.
Une vérité clairement comprise ne peut plus être écrite avec sincérité.
C'est pour ainsi dire une revanche de l'ambition que le désir de plaire à ses amis.