Une femme sage doit avoir un appartement qui ait deux entrées et deux sorties. Il ne faut jamais mettre deux hommes en présence.
Il est des gens allant dire partout qu'ils savent beaucoup et se l'imaginent d'autant plus que les sots qui les écoutent les croient sur parole et les louent.
Tout doit se faire pour le plaisir qu'on y trouve.
S'il y a quelque chose qui ne soit rien pour une femme, c'est ce qui n'est plus.
Les femmes sont nos mères, elles savent tout pour nous dès que le feu sacré de la charité les embrase.
Les femmes sont plus inconstantes, les hommes sont plus infidèles.
La femme la plus niaise, si elle n'est pas amoureuse, a toujours plus d'esprit que l'homme qui l'aime.
Il n'est pas impossible de trouver un cœur constant dans un corps infidèle.
Il n'est pas une femme fidèle qui ne soit fière de ne pas tromper son mari. La fidélité est donc un effort.
Être fidèle est, pour ainsi dire, même chose qu'être jaloux : par la jalousie, l'on demande la fidélité à autrui ; par la fidélité, l'on exerce la jalousie sur soi-même.
Les chutes des femmes n'étonnent personne, il y a toujours quelqu'un qui les ramasse, ne fût-ce que pour les amener à l'hôpital !
La susceptibilité se loge rarement dans les grandes âmes, elle loge dans les petites.
L'amour est un feu qui vivifie, et non une flamme qui dévore.
Entre hommes et femmes, les amitiés désintéressées ne se font guère que des débris, que des restes de l'amour.
La bouche des femmes ment avant leurs yeux. Mais, quand les yeux s'en mêlent, ils vont bien. Comme la patte des chats, ils sont moitié velours et moitié griffes, et peuvent caresser et égratigner à la fois.
Ne confie jamais à une femme le secret d'une autre femme.
Une femme a toujours tort d'irriter la colère d'un homme. Le plus faible, à force de secouer sa chaîne, finit par la rompre.
Quand une femme qui peut encore être compromise vous donne son portrait, cela veut dire qu'elle vous le prête. Soyez assuré qu'elle vous le redemandera le jour où elle vous reprendra l'original.
Il est remarquable que, sur sept péchés capitaux, six soient féminins : la luxure, la colère, la gourmandise, la paresse, l'avarice et l'envie. L'orgueil seul nous reste à nous hommes, et c'est assez pour nous mettre à la merci de tous les autres.
La patience se moque du temps.
Les femmes seraient modestes si elles n'avaient pas peur d'être prises au mot.
Les catholiques vont à confesse avant de se marier. C'est après qu'ils y devraient aller, pour tâcher de se faire absoudre.
Une femme laide est un être si malheureux, que je n'ai jamais pu considérer les bonnes sans attendrissement et les méchantes sans pitié.
On peut être une très jolie femme sans avoir la moindre beauté.
La femme jalouse est l'ennemie du talent, de la gloire, de l'honneur et du bonheur de l'homme qu'elle aime ; elle est l'ennemie de sa vie même, car sa mort seule peut la rassurer.
Les femmes sont superstitieuses ou incrédules.
Le mariage est le meilleur des maux.
L'honneur de certaines femmes est, dit-on, un Argus qui s'endort aisément à l'aide d'un peu d'encens, et mieux encore avec une bonne infusion de poudre d'or.
Il n'y a pas de milieu entre l'amour et la haine d'une femme.
Les femmes ont la vie dure. Elles meurent d'amour, elles meurent de chagrin, on les tue, elles se tuent, et elles en guérissent.
Le moine et la femme sont les deux griffes du diable.
Défie-toi de la froideur des femmes, il n'y a rien qui fonde plus vite que la glace.
Il y a des femmes froides, il n'en est pas d'incombustibles.
Une femme qui a fait une faute essaye presque toujours, avant de la confesser, de s'en faire demander pardon, et souvent elle y parvient.
Le bonheur des trois quarts des hommes se fait de la fausseté des femmes.
Quoi de plus fort qu'une faible femme !
Une campagne suffit pour faire d'une ingénue un général expérimenté.
L'esprit des femmes a toutes sortes de rapports avec le diamant. Il est fin, il est précieux ; il a mille feux, mille étincelles ; il a des facettes qui rayonnent dans toutes les directions ; il éblouit enfin et se trahit même dans l'ombre dès que la plus petite ouverture lui est faite. Il ne peut pas rester dans un tiroir, il faut qu'il se montre, et c'est cette nécessité où il semble être de se faire voir qui explique la plupart des sottises célèbres qu'ont pu faire et dire les femmes d'esprit de tous les temps, depuis Eve et Pandore, qui n'étaient sottes ni l'une ni l'autre assurément.
Le roc est moins dur que la femme sans cœur.
Une femme se donne à vous tout entière, et vous dupe.
Une femme voit tout, même ce qu'elle ne regarde pas. Il n'y a pas de femmes distraites.
Le dédain des femmes ressemble souvent à celui du renard pour les raisins.
Il n'y aurait pas grand mal à aimer un peu trop les femmes en général. Le vrai danger, c'est qu'on en vient toujours à en préférer une.
Ceux qui n'ont d'esprit que pour être méchants ne conçoivent pas qu'on puisse être bon sans être bête.
Le lierre ne s'attache pas plus fortement à l'ormeau qu'une femme à l'amant sur lequel on la contrarie.
Ne compte pas plus sur la constance d'une femme que sur celle d'un ciel serein.
Toutes les femmes sont très charitables, il n'en est pas une qui ne prenne volontiers cent francs à son mari pour donner dix francs aux pauvres.
Il pleut dans la maison de la femme boudeuse. Tout est vapeur froide et humidité autour d'elle.
L'humeur d'une femme qui boude est comme l'eau dans les commencements de gelée, quand la glace est assez forte pour arrêter la navigation d'un fleuve, et pas assez pour porter.
Je crois fermement que, si l'on aimait une bossue, on ne verrait pas sa bosse, cette bosse fût-elle grosse comme une montagne. Et l'on demande pourquoi l'amour a un bandeau !
Une femme trouve le moyen d'être indiscrète sans rien dire, et bavarde sans ouvrir la bouche.
Les femmes à qui poussent des moustaches commencent par en rire, mais elles finissent par en pleurer.
Une femme qui n'est que coupable, et non corrompue, doit, entre son amant et son mari, éprouver alternativement de l'aversion pour l'un et pour l'autre.
L'amour platonique n'est que le commencement, que l'exorde de l'amour. Le platonisme se compose de la peur et du respect qu'inspire d'abord l'objet aimé.
L'amitié d'une femme pour un homme est souvent de l'amour qui ne se montre que de profil.
À l'instar de leur sainte patronne, les aimables Vénus de nos jours ont aussi le pigeon pour oiseau favori, seulement elles, les femmes, elles l'aiment à leur manière, elles le plument.
Une femme d'esprit peut aimer à être louée, une sotte seule peut supporter qu'on l'adule.
Il y a plus de femmes sottes que de femmes bêtes.
La femme la plus bête, si elle n'est pas amoureuse, a toujours plus d'esprit que l'homme qui l'aime.
Celui qui est habituellement content a l'esprit bien fait.
En cultivant ses facultés intellectuelles, l'homme augmente ses jouissances.
L'immodération de nos désirs nous éloigne autant du bonheur que l'indifférence sur les choses de ce monde peut nous en approcher.
Si les amants ne soupirent plus, c'est la faute des femmes qui ne leur en laissent pas le temps.
Un très mauvais mari eût été quelquefois un amant parfait.
Le diable, fils du serpent, est le premier amant de toutes les femmes, depuis notre mère Eve.
Il y a dans l'affliction que montre la plupart du monde, plutôt un chagrin de convenance et selon l'opinion, qu'un effet naturel d'une peine réelle.
La connaissance des hommes rend misanthrope ou indulgent.
Une femme vraiment orgueilleuse ne permet pas qu'on l'aime, elle supporte qu'on l'admire.
On peut tout dire à une femme d'esprit quand on sait parler et se taire.
Ah ! toutes les femmes sont nos mères. Elles savent tout, pour nous, dès que le feu sacré de la charité les embrase.
Chez les femmes, la folie n'a pas d'âge, non plus que la raison. Elles sont ou folles ou sages dès le berceau.
La femme qu'on ne connaît pas est toujours belle.
La femme qui ne crie pas n'est point morte !
Toutes les femmes qui parlent trop haut ne sont pas des femmes d'esprit, mais il est clair qu'elles croient l'être. Si elles savaient qu'elles n'arrivent ainsi qu'à faire connaître leur sottise, elles se tairaient sans doute, et laisseraient l'illusion possible aux inconnus, à la cantonade dont le hasard les entoure et pour qui elles parlent, en réalité, bien plus que pour les personnes de leur compagnie.
La sottise, ayant le privilège de s'ignorer et de se complaire toujours, ne se corrige jamais.
Une femme qui a beaucoup d'esprit n'a presque jamais assez de cœur.
En amour, le présent seul existe à l'état de certitude.
Où est l'amour il n'y a point de nuages, point de douleurs.
Dans tout, l'homme suit plus ses fantaisies que la raison.
Bien des grands hommes laissent percer une infinité de petitesses, ce qui choque : on ne veut rien d'homme du commun en eux.
Toujours le mal est compagnon du bien, comme pour nous faire souvenir que nous ne devons ni trop nous réjouir du bien, ni trop nous affliger du mal.
Les souverains ne font pas toujours la grandeur des hommes ; ils ne font souvent que leur donner du lustre et les mettre en évidence.
L'homme est si peu sûr de ce qu'il fait que souvent il prend des mesures pour arriver à une chose, et c'est le contraire qui survient, et s'en contente comme s'il l'eût souhaité.
Où s'enferme l'étude, on en voit sortir le savoir.
Quand le trompeur est lui-même pris dans ses propres fourberies, il n'attrape que ce qu'il mérite.
La vanité est une orgueilleuse voulant briller à tout prix ; qui, presque toujours, réussit à décourager la vertu et à l'éloigner.
Nos passions font notre bonheur ou notre malheur, selon la direction que nous savons leur donner.
La petitesse d'esprit et l'insouciance rendent parfois philosophe, mais cette philosophie diffère bien de celle qui provient de la vertu.
Tout le monde court après le bonheur, mais peu de gens en suivent le vrai chemin ; la foule s'égare dans des sentiers qui l'en éloignent.
La raison va lentement, mais toujours son droit chemin ; l'esprit va vite, mais souvent de travers.
La loi la plus libérale ne fait guère que prendre la liberté sur un point, pour la distribuer sur un autre.
Le grand nombre agit plutôt par une folle ostentation que par une prudente raison.
On voit tant de gens parler de ce qu'ils ignorent, qu'il paraît plus facile d'en parler que de n'en rien dire.
L'homme le plus spirituel vit plus d'emprunt que de son propre fonds.
La fortune est partout bien accueillie, se trouve partout et se mêle de tout, tandis que la vertu trouve à peine l'âme d'un sage où elle puisse se réfugier.
On aime les écrivains qui, pleins de confiance en leurs lecteurs, leur laissent le plaisir de la pénétration.
C'est en savoir beaucoup que de ne pas avoir honte d'ignorer bien des choses.
On aime l'image de la belle nature : aussi celui qui excelle dans l'art de la peindre, attire-t-il l'admiration de tout le monde.
On loue jusqu'aux plus petites choses dans les grands hommes, et dans les petits les grandes choses passent inaperçues.
Il faut mettre beaucoup d'esprit dans l'amour si on ne veut pas qu'il vous rende bête.