L'amour fait de ce monde un paradis ; et le paradis même sans amour ne serait pas paradis ; car où il n'y a pas d'amour il y a de la crainte ; mais la parfaite charité bannit la crainte ; et cependant il est naturel que nous craignions le plus d'offenser ceux que nous aimons le plus. Enfin, la charité est l'amour de Dieu, et de nos frères, et en ce sens, elle élève l'âme au-dessus de toutes considérations terrestres ; elle donne un avant-goût du paradis sur la terre ; et en fait un véritable paradis pour ceux qui font vraiment charitables,a écrit William Penn. (Extrait : Les fruits de la solitude, livre publié en 1682.) Autre citation de William Penn :
Le manque de réflexion est la cause de tous les malheurs que l'homme s'attire, car chez lui rarement la seconde idée s'accorde avec la première. Ce qui prouve qu'il a souvent lieu de changer ou de corriger les premières ; c'est une leçon qu'il se donne souvent à lui-même, et qui malgré cela, suffit rarement, pour lui apprendre à se conduire par la suite avec précaution.(Extrait : Les fruits de la solitude, livre publié en 1682.)
En fait d'amitié, nous devons donner la préférence à nos parents, nous devons aussi en fait de charité leur donner la préférence, lorsqu'ils ont aussi grand besoin de secours, et qu'ils le méritent également.
Si tu choisis un ami, que ce soit comme une femme, pour la vie.
Un véritable ami s'ouvre avec franchise, il est juste dans les conseils qu'il donne, prompt à rendre service ; s'il faut qu'il s'expose, il le fait hardiment, il souffre tout patiemment, il défend toujours son ami avec courage.
Entre mari et femme il ne doit y avoir d'autres règles que l'amour et le respect.
Choisis une femme qui ne connaisse de sureté, de satisfaction, de danger, qu'où il y en aura pour toi, dont tu sois aussi sûr que de tes pensées les plus secrètes, et qui, suivant le sens naturel du mot, soit ton amie aussi bien que ton épouse ; car celle-là n'est épouse qu'à demi, qui n'est pas en même temps femme et amie, ou qui n'est pas capable de l'être.
L'avare n'a ni Dieu, ni femme, ni ami, l'or lui tient lieu de tout.
II n'est point de monstre qu'on puisse comparer à la soif de l'or, elle est la source de tous vices.
Ceux qui se marient par intérêt ne sauraient se trouver heureux dans le mariage ; le principal ingrédient, l'amour, y manque.
La différence entre l'amour et la passion, c'est que l'un est fixé et l'autre changeante ; l'un s'augmente et l'autre s'affaiblit par la jouissance ; et la raison, c'est que l'un naît de l'union des âmes, et l'autre de la passion des sens.
Que la jouissance augmente et ne diminue point ton affection ; car il n'est point de passion plus basse, que d'aimer un objet quand on ne l'a pas, et de le mépriser quand on le possède.
Ne te marie jamais que par amour, mais aie soin de n'aimer que ce qui mérite de l'être.
Ne presse jamais un autre de faire ce que tu ne voudrais pas faire toi-même, et ne fais point ce qui te paraît mal-à propos ou intempérant chez les autres.
Ne bois jamais fans soif, et évite si tu peux de boire entre les repas, quand même tu aurais soif.
Si tu veux toujours te remettre à table avec appétit, quitte-la toujours avant de l'avoir tout à fait perdu.
Assez vaut un festin.
II y a bien des gens pour qui c'est un malheur d'être riches ; l'homme de plaisir prodigue ses richesses, l'avare entasse ; mais il n'y a que l'homme de bien qui sache en faire un bon usage, et il est rare qu'il se rencontre parmi ceux qui sont dans la prospérité.
L'ambition est la pire de toutes les maladies ; l'ambitieux demande toujours, il n'a jamais assez.
Ne te surcharge pas d'affaires, et conduis les toi-même ; fais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fissent, et tu ne saurais manquer d'être heureux dans ce monde.
Quand tu choisis tes vêtements juge par tes propres yeux, non par ceux d'autrui ; plus ils seront unis et simples, ce sera le mieux ; cependant qu'ils n'aient l'air, ni gauche, ni étrange ; vise à la commodité et à la décence, mais point à la vanité.
Ce qui distingue l'homme de la bête, c'est la raison ; et l'homme ivre est si éloigné d'en avoir !
Différer de rendre justice est une injustice.
Les grands arbres sont exposés aux coups de vent ; les ambitieux aux revers de fortune.
Si l'on voulait disputer sur tout ce qui peut donner lieu à des disputes, on n'en finirait pas.
Mange pour vivre, et ne vis pas pour manger ; l'un est d'un homme, l'autre est au-dessous de la bête.
Aime le travail, car même en supposant que tu n'aies pas besoin de travailler pour vivre, tu t'en porteras mieux ; le travail n'est pas moins salutaire à l'âme qu'au corps : Il prévient les mauvais effets de l'oisiveté, qui ne vient souvent que de ce qu'on n'a rien à faire, et mène souvent les gens à faire pire que s'ils ne faisaient rien.
La frugalité sans libéralité est le premier pas vers l'avarice ; et la libéralité sans frugalité est le premier pas vers la prodigalité. Les deux réunies forment un caractère excellent : heureux le lieu où se trouve un pareil assemblage !
Les vérités les plus utiles sont les plus simples, et si nous nous en tenons à celles-là, nous ne différerons guère dans nos opinions.
Un homme ivre n'est plus un homme, car rien ne distingue l'homme de la bête que la raison.
Que ton estime ou ton mépris, soit pour toi, soit pour les autres, ne dépende point du plus ou moins d'argent. Sache plutôt qu'il n'y a que le vice qui soit digne de mépris et que la vertu seule à des droits à notre estime.
Ne sois point comme un renard, toujours aux aguets pour profiter de l'ignorance, de la prodigalité, ou, ce qui est encore pire, de la misère d'autrui ; car rien ne ressemble tant à la fraude, et il ne te procurera tout au plus qu'un gain destitué de la bénédiction divine.
II est sage de dépenser avec précaution ce que l'on a eu de la peine à gagner, et de ne pas se regretter l'usage de ce que l'on gagne avec aisance.
Le silence est toujours le parti le plus sûr.
Le véritable honneur aime mieux payer triple dommage que de justifier une injure par une autre.
Sois réservé sans être repoussant, grave sans être formel, et hardi sans être téméraire.
Qui se lie trop aisément d'un bon voisin en fait un ennemi.
L'amitié ne se trouve point où il n'y a de liberté.
Après le mariage, le plaisir le plus doux est l'amitié.
L'amour qui doit mari et femme les unir doit aussi unis les tenir.
L'autorité doit être tempérée de douceur.
Choisis une femme qui soit aussi bien ton amie que ton épouse.
Qui veut se marier sagement doit préférer la personne à la beauté.
Qui se marient par intérêt ne sauraient être heureux dans le mariage.
Il n'est point de passion plus basse que d'aimer ce que l'on n'a pas, et de mépriser ce que l'on possède.
La modestie et la douceur sont les plus riches et les plus beaux ornement de l'âme.
L'ivrognerie dérange la santé et l'esprit, et rabaisse l'homme au dessous de lui-même.
Ce n'est pas au vice à prêcher la vertu.
Il est plus facile de blâmer le malheureux que de le secourir.
L'homme est bien souvent l'auteur de son propre malheur.
Rarement chez l'homme la seconde idée s'accorde avec la première.
Le manque de réflexion est la première cause de tous les malheurs des hommes.
La passion est une fièvre de l'esprit qui nous laisse toujours affaiblis.