L'anarchie est partout quand la responsabilité n'est nulle part.
S'ignorer vaut mieux parfois que se connaître.
Mieux vaut comprendre qu'apprendre.
Beaucoup d'hommes sont doués de raison, très peu de bon sens.
Aidez-vous les uns les autres dans votre propre intérêt.
On apprend à se dominer et on acquiert le sentiment du devoir quand le milieu l'impose.
L'homme qui faillit à son devoir aime bien se donner l'illusion d'un motif élevé.
Savoir sans vouloir ne crée pas de pouvoir.
L'injustice dont on profite devient vite de la justice.
Vivre, c'est changer ; le changement est l'âme des choses.
Vouloir comprendre trop vite est se condamner à ne jamais comprendre.
L'habitude, permettant de canaliser les intuitions et réfréner les impulsions, constitue un guide de la vie plus sûr que tous les enseignements des livres.
Revêtir l'erreur d'une forme séduisante, suffit souvent pour la faire accepter comme vérité.
L'hypothèse est une croyance souvent prise pour une connaissance.
On ne peut rien sur l'homme dont l'idéal est de sacrifier sa vie pour une croyance.
Possible entre individus, la tolérance ne l'est jamais entre collectivités.
L'être vraiment malheureux est celui à qui on persuade que son était est misérable. Ainsi procèdent les meneurs pour faire les révolutions.
Un délit généralisé devient bientôt un droit.
Les lois stabilisent les coutumes, elles peuvent rarement en créer.
L'amour devenu clairvoyant est bien près de finir.
Ce qu'on fait par orgueil est souvent supérieur à ce qu'on accomplit par devoir.
On n'est pas maître de ses désirs, on l'est souvent de sa volonté.
Quand on ne gêne pas par sa volonté, on nuit souvent par son inertie.
L'aptitude à réfléchir implique toujours l'aptitude à l'attention.
Le choix d'un système d'éducation a plus d'importance pour un peuple que celui de son gouvernement.
Une des supériorités du savant sur l'ignorant est de sentir où commence le mystère.
Le mystère est l'âme ignorée des choses.
C'est en poursuivant des chimères que l'homme a souvent réalisé des progrès qu'il ne cherchait pas.
La grande force des croyances est de donner des espérances que la raison ne saurait créer.
Malgré tous ses progrès, la science contient encore plus de croyance que de connaissance.
Si les opinions les moins fondées sont généralement très opiniâtres, c'est qu'elles ont pour soutien des éléments affectifs et mystiques sur lesquels la raison est sans prise.
Contester la valeur d'une opinion d'origine affective ou mystique, c'est la fortifier.
L'absence d'esprit critique favorise beaucoup l'adoption des opinions générales nécessaires à l'existence d'une société. Un peuple dont toutes les unités seraient douées d'esprit critique ne durerait pas longtemps.
Une vertu pratiquée sans effort est une qualité, non une vertu.
Excuser le mal, c'est le multiplier.
La discipline qui n'a pas d'autre soutien que la peur des lois n'est jamais bien sûre, et une société qui ne repose que sur le gendarme n'est jamais bien solide.
La discipline peut remplacer bien des qualités ; aucune ne remplace la discipline.
Instruire n'est pas éduquer. L'instruction enrichit la mémoire. L'éducation crée chez l'homme des réflexes utiles et lui apprend à dominer les réflexes nuisibles.
La hardiesse sans jugement est dangereuse ; le jugement sans hardiesse, inutile.
L'absurde et l'impossible n'ont jamais empêché une croyance suffisamment forte de faire agir.
Le désir est l'âme de la volonté.
Une volonté forte a le plus souvent un désir fort pour soutien.
On ne saurait juger des sentiments d'un être d'après sa conduite dans un cas déterminé. L'homme d'une circonstance n'est pas celui de toutes les circonstances.
Reculer devant l'effort qu'on croit inutile, est renoncer d'avance à tout succès.
La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort.
L'intolérance est la compagne nécessaire des convictions fortes.
Le difficile n'est pas de vouloir un instant, mais de vouloir sans trève.
Mieux vaut l'intelligence que le savoir ; l'intelligence est au-dessus de la science.
Celui qui a confiance en l'homme est un criminel de paix.
Les nécessités se subissent et ne se discutent pas.
Les propositions admises sans discussion deviennent rarement des mobiles d'action.
À quoi sert l'étude des livres à celui qui est naturellement dépourvu d'intelligence ?
Une entente sans écrit vaut mieux qu'un écrit sans entente.
La raison cherche la vérité, la croyance incarne nos désirs, c'est pourquoi l'homme préférera toujours la croyance à la connaissance.
L'homme ne possède que deux certitudes absolues : le plaisir et la douleur.
La libre pensée ne constitue souvent qu'une croyance qui dispense de la fatigue de penser.
La force ne prime pas le droit, mais le droit ne se démontre que par la force.
De tous les biens, la science est le plus grand, parce qu'on ne peut ni l'enlever à autrui, ni l'acheter, et qu'elle est impérissable.
La peur du jugement des autres est un des plus sûrs soutiens de la morale.
Dès qu'on possède la force, on cesse d'invoquer la justice.
Une vérité trop claire cesse bientôt d'être une vérité féconde.
En imposant à tous les élèves une instruction identique, on obtient un minimum de rendement avec un maximum d'efforts.
Les sentiments simulés finissent quelquefois par devenir des sentiments éprouvés.
Une des grandes illusions de la démocratie est de s'imaginer que l'instruction égalise les hommes. Elle ne sert souvent qu'à les différencier davantage.
Mariage de raison ou fantaisie passagère, voilà parfois les formes de l'amour !
La première phase d'évolution d'une démocratie triomphante est de détruire les anciennes aristocraties, la seconde d'en créer de nouvelles.
Une illusion tenue pour vraie agit comme une vérité.
La nécessité enseigne la tolérance.