Il y a au moins autant d'hommes dans un homme que d'âges dans la vie,
Que faut-il à vingt ans pour être heureux ? Un rayon d'espoir. À quarante ans ? Un rayon de gloire. À soixante ans ? Un rayon de soleil.
Jusqu'à quarante ans on vit par plaisir ; de quarante à soixante ans, par curiosité ; de soixante à soixante-dix, par habitude.
Plus on avance en âge dans la vie, et plus des gens qu'on a connus sont déjà fauchés par la mort.
Dans le milieu alpestre, je redeviens enfant, avec les espiègleries et les naïvetés de cet âge. Secouant le harnais des années, le panache des dignités, les ennuis ridicules de la circonspection, je batifole avec délices et je m'amuse sans façon, comme cela vient. Cet abandon folâtre me dépouille si parfaitement de mes habitudes ordinaires, que je ne suis plus ni citadin, ni professeur, ni érudit, ni vieux garçon et que je ne me souviens guère plus de mon passé que d'un rêve. C'est un bain du Léthé.
À partir de soixante-dix ans, l'examen de conscience remplace avantageusement le jogging. On s'essouffle moins à courir après sa vérité que derrière sa jeunesse.
Si, après soixante-dix ans, vous dites n'importe quoi, deux hypothèses : à la retraite, vous ressentez les premières atteintes du gâtisme ; en activité médiatique, vous bénéficiez des dernières flambées de la jeunesse.
Tant qu'une femme peut donner l'impression d'avoir dix ans de moins que sa propre fille, elle est parfaitement satisfaite.
Il y a au moins autant d'hommes dans un homme que d'âges dans la vie.
À quarante ans, on est riche ou on n'est rien.
Passé quarante ans, une femme est toujours présumée vertueuse.
Que c'est agréable de n'être plus jeune ! Agréable de ne plus se préoccuper de ce que pensent les gens ! On peut vivre à sa guise... quand on a soixante-dix ans !
À cinq ans on enfourche un bâton comme si c'était de l'équitation ; à dix-huit ans on embrasse une fille, comme si c'était de l'amour ; à trente ans on se marie, comme si c'était du bonheur ; à quarante on cherche des places, comme si c'était de l'honneur ; puis un jour vient où l'on meurt, comme si l'on avait vécu.
Le poids des ans est si lourd que je n'ose plus le soulever.
On peut être vieux à trente ans, et jeune à quatre-vingts.
Chaque âge a ses problèmes, on les résout à l'âge suivant.
On n'est rien avant trente, trente-cinq ans, et je m'aperçois qu'il faut toujours reculer la date.
À cinquante ans, je suis comme il y a trente ans ; ma force s'alimente que dans les yeux de femme.
Avec les années augmentent les épreuves.
À vingt ans, la vérité ennuie, j'entends la vérité profonde, la vérité de l'être, qui perce à travers les attitudes, comme les mauvaises herbes au milieu d'un gazon bien tondu. A vingt ans, toute vérité apparaît comme une ortie ou un chardon qu'il faut arracher. A quarante-cinq ans, il n'y a plus que les chardons et les orties qui m'intéressent en moi, et pour un peu j'arracherais le joli gazon qui est autour.
À vingt ans, on comprend la polygamie. À trente ans, on se contenterait de la bigamie. À quarante, le mariage avec une seule femme paraît un état supportable, et proportionné aux ressources d'un homme. À cinquante ans, sans souhaiter le veuvage, ce qui ne serait pas d'un bon mari, on juge que le célibat aurait pu avoir son bon côté. À soixante ans, on est fait à son sort, et l'on se demande, avec une secrète admiration, comment diable on a pu avoir si souvent, dans l'âge de la jeunesse et de la virilité, certaines préoccupations saugrenues auxquelles, grâce à Dieu, on ne comprend plus rien du tout.
Il y a un âge où la laideur passe comme le reste. C'est l'âge où les femmes qui ont été jolies cessent de l'être, et où celles qui ont été laides commencent à oser dire qu'elles ont été jolies. Bien peu se refusent cette innocente satisfaction quand la quarantaine leur arrive.
Quand on a vingt-quatre ans, c'est délicieux de pouvoir se dire : J'en ai encore pour quarante ans. — Mais quand on vient d'entrer dans sa soixante-quatrième année et qu'on se dit : Je n'en ai peut-être plus pour très longtemps... C'est très ennuyeux, croyez-moi.
L'âge est un dernier long voyage, un quai de gare et l'on s'en va, il ne faut prendre en ses bagages que ce qui vraiment compta.
Quinze ans, c'est l'âge heureux des sensations vives et des plaisirs sans arrière-pensées.
À 20 ans ou à 70 ans, si tu as le coeur jeune... c'est la même chose.
Femmes, que le plaisir enchante, vous ne redoutez point les ravages du temps ; quand la vanité vous dit encore vingt ans, l'almanach vous dit cinquante !
Chaque âge a son caractère : La faiblesse à l'enfance, la fierté à la jeunesse, la gravité à l'âge viril, la caducité à la vieillesse, et quand le fruit est mûr, il doit tomber.
Vingt-huit ans est l'âge où l'on est placé devant le choix déchirant des pantoufles ou des pieds nus.
Toute ma jeunesse on me disait : Tu verras quand tu auras 50 ans. J'ai 50 ans, et je n'ai rien vu.
Vingt-quatre ans, une maladie dont on se guérit tous les jours !
Mois à mois fait bien des ans, et nous arrache bien des dents.
Lorsqu'on a passé soixante ans, on peut dire Adieu passe-temps.
À cinquante ans on commence à se lasser du monde, et à soixante le monde se lasse de vous.
Un père qui raisonne est meilleur conseiller qu'un cœur de dix-neuf ans prompt à s'émerveiller.
Être grave dans sa jeunesse, cela se paie, souvent, par une nouvelle jeunesse dans l'âge mûr.
Chaque âge a ses déplaisirs.
L'homme qui est pessimiste à 45 ans en sait trop, celui qui est optimiste après n'en sait pas assez.
Chaque âge qui se succède a ses plaisirs.
Il arrive toujours un âge auquel la vie n'est plus qu'une habitude.
La vie étant fragile et peu sûre à tout âge, quelque bonne santé dont tu puisses jouir, ne compte point sur l'héritage, qu'à la mort d'un parent tu pourrais obtenir.
Tout plaît à dix-sept ans, et plus tard, l'avenir qui vous charme, épouvante un vieillard.
Il y a un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps.
À vingt-cinq ans, on pense que l'on n'a plus rien à apprendre ; à quarante, on n'a encore rien appris.
Chaque âge a ses plaisirs ; mais la jeunesse garde tout pour elle.
La jeunesse est un bien beau moment dans la vie : Enfant, on n'a pas assez de sensibilité, ni de connaissances des choses ; rien n'est profond. Dans l'âge mûr, on sait trop, on ne plaît plus autant ; le cœur, moins sollicité et plus circonspect, ne donne et ne reçoit plus autant. Mais entre vingt et trente ans, que de séve ! quelle plénitude ! on est si vite aimé et on aime si vite !
Chaque âge a son temps.
Quarante ans : la maturité ! plus de force, moins de santé ; plus d'allure, moins de beauté ; plus de hauteur, moins de fierté ; moins d'appétits, plus d'exigences ; moins d'élan, plus de volonté : moins de foi, plus d'autorité ; moins de cœur, plus d'humanité.
Si les fleurs de mai sont les plus fraîches, les fleurs de juillet, comme les femmes de quarante ans, sont les plus audacieuses.
À soixante ans on ne peut plus espérer grand-chose ; juste un peu de sympathie bienveillante.
À dix-sept ans, on est plus sensible à l'insulte qu'à l'hommage.
Si, à l'âge de quarante ans on s'attire encore la réprobation, il n'y a plus rien à espérer.
Une femme est belle près de quarante ans.
On ne comprend guère le mot jeunesse avant trente ans.
Quarante ans est un âge terrible ; c'est l'âge où nous devenons ce que nous sommes.