Qu'il est malaisé le passage du vilain âge, de l'âge ingrat, de l'âge gris, où les maux secrets, lassitude décrépitude, des plus calmes font des aigris. De tout on se désintéresse, rien ne caresse, on fuit les autres, on se fuit ; vigueur, jeunesse, adieu ! L'aurore se décolore lorsque dans notre âme il fait nuit.
Le sage seul tire de la vie et de chaque âge toute leur saveur, parce qu'il en sent la beauté, la dignité et le prix. Les fleurs de la jeunesse se fanent ; mais l'été, l'automne et même l'hiver de l'existence humaine ont leur majestueuse grandeur que le sage reconnaît et glorifie.
Il y a dans l'âme une certaine délicatesse, une fleur, que les années flétrissent bien vite. Une fois qu'elle est tombée, il n'y a sorte d'erreurs où l'on ne soit entraîné.
L'année a beau tromper les promesses du printemps, comme la vie celles de la jeunesse, on aime toujours à voir les arbres se couvrir de fleurs.
Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet ; chez elle, elle est tout le bouquet.
Cueillez les fleurs du bel âge, aimez, brûlez sans retour : Des biens que donne l'Amour, l'Hymen est le gage.
Jouissons ! l'amour nous réclame : Chacun, pour devenir meilleur, cueille son miel, nourrit son âme, l'abeille aux lèvres de la fleur, le sage aux lèvres de la femme !
La vieillesse viendra effacer les fleurs de votre visage.
À vingt ans on voit des fleurs, après cinquante on entend le tintement lugubre. La vie est comme l'herbe des champs et la joie comme la fleur de l'herbe, l'existence n'est qu'un météore.
Les vies se dénouent comme les fleurs tombent pour un souffle de vent ou un frisson de froidure. Sommes-nous assez fragiles, et notre existence est-elle assez fugitive ? Humains, les temps sont courts ; mortels, la vie est brève : Saisissez donc au vol l'éternel en son cours.
Quand on ne bride pas sa jeunesse, on gâte par avance son âge mûr. Fleur véreuse, poire gâtée.
La vie n'est qu'un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs.
Les amants éternels meurent toujours à la fleur de l'âge.
Quand des ans la fleur printanière s'effeuille sur les doigts du temps, poursuivons gaiement notre carrière, un bel hiver vaut un printemps.
Vivre, c'est marcher vers la mort ; mais il est permis au condamné d'admirer les fleurs de la route et de distribuer en cheminant les bonnes paroles et les poignées de main à ceux, qui d'un pas inégal, vont au même échafaud que lui.
Cueillez vite la fleur de l'âge, force d'aimer n'est pas toujours, le temps efface tous les âges, et le temps se joue de l'amour.
Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain ; cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.