La société est un pacte de tromperie réciproque, un échange convenu de fausse monnaie, un coupe-gorge, et un brelan décoré de politesse et embelli de faux semblants. À quoi, bon Dieu, m'ont servi ces innombrables et machinales pratiques de la politesse, et toutes ces courbettes chinoises à une foule de personnes inconnues ou indifférentes ? Mais comment s'en dispenser sans blesser les usages, la civilité et les amours-propres ? On vous prévient, vous saluez. Cela ennuie les uns comme les autres ; mais la sociabilité l'exige et on se soumet. Je suis rassasié de ces démonstrations vides, de ces salamalecs conventionnels, de tout ce bruit de vie, qui n'est qu'une fatigue et ne me fait plus illusion. L'affection est rare, la sincérité aussi ; et tous les mamours de l'ostentation cachent peu les mordillements sournois de la malveillance. Ce qu'on dit en ce monde et ce qu'on pense est si différent ; la causticité et l'indiscrétion sont si générales, qu'on ne se sent à l'abri qu'auprès d'un petit nombre d'individus. Le monde en devient fastidieux, on dirait une association de tromperie mutuelle. On a beau pratiquer pour son compte l'indulgence, ce spectacle n'en dégoûte pas moins lentement du commerce ordinaire de la vie. Sur qui chacun peut-il faire fond ? Sur quelques unités parmi les millions d'indifférents ; et ces quelques unités sympathiques sont entourées de dizaines ou de centaines d'individualités plutôt agressives, envieuses, jalouses, auxquelles il faut se garder de prêter le flanc, sinon gare aux ricanements, aux brocards, aux odieux soupçons et aux méchantes insinuations. Pouah ! que le monde des hommes est laid et que la misanthropie est facile, à qui ne fréquente pas les vraies douleurs et les grandes âmes. Comme il est malaisé de conserver son enthousiasme, son courage, sa gaieté, quand on se penche sur l'abîme des vilenies, des mesquineries, des fraudes et des mensonges qui pullulent dans la société,disait Henri-Frédéric Amiel.
Le pardon peut être l'équivalent d'une double tromperie : l'une envers celui qui pardonne et l'autre envers celui qui est pardonné. Car accorder son pardon à celui qui nous a violentés, c'est toujours garder en soi l'impact de la violence que nous avons reçue de sa part.
Il est des amours qui vont au-devant des tromperies.
Quand une femme est secrètement en faute, elle montre ostensiblement l'orgueil féminin au plus haut point. C'est une dissimulation d'esprit dont il faut lui savoir gré. La tromperie est alors pleine de dignité, sinon de grandeur.
Hélas ! en amour une tromperie intéressée est supérieure à la vérité. Voilà pourquoi tant d'hommes payent si cher d’habiles trompeuses.
La principale tromperie de la politique consiste à tenter de faire croire au peuple qu'au lendemain d'une élection il sera encore souverain.
Dans l'art comme dans la vie, la tromperie n'a qu'un temps.
Il n'est pas d'autre noblesse en amour que celle d'un cœur loyal et exempt de tromperie.
Les femmes ont reçu du démon l'instinct de la tromperie et du mensonge.
La tromperie maintient et nourrit la plupart des occupations des hommes.
Une femme ne passe jamais l'éponge sur une vieille tromperie.
La franchise vaut mieux que le mensonge, il n'y a pas de tromperie quand on se dit tout.
En amour, la tromperie va presque toujours plus loin que la méfiance.
Le mariage est une loterie qui bien souvent amène tromperie.
Dans les regards caressants des femmes sont renfermées des tromperies secrètes.
La tromperie est le premier échelon de la perfidie.
Chez les femmes, avez-vous jamais étudié l'allure, la pose, la désinvolture d'un mensonge ? Chez elles, rien d'emprunté ; la tromperie coule alors comme la neige tombe du ciel.
La tromperie dans l'amitié est un crime impardonnable.
Dès qu'une tromperie en attire une autre, il n'y a plus rien d'assuré parmi les hommes.
Il n'est point de cas qui puisse légitimer une tromperie, puisqu'il n'en est point qui puisse légitimer un abus de confiance.
L'expérience justifie notre défiance, mais rien ne peut justifier la tromperie.
L'amour vit de tromperie, et l'amitié de confiance.
La tromperie ne pousse jamais dans le jardin de l'amitié.
La tromperie est une horreur, d'abord en ce qu'elle est une fausseté, ensuite, en ce qu'on ne peut tromper quelqu'un sans abuser de sa confiance.
L'amitié ne permet ni tromperie ni malveillance.
L'affectation de la sincérité est une fraude plus criminelle que la tromperie ouverte.
L'affectation sans mérite n'est qu'une tromperie vulgaire.
Le commerce est l'école de la tromperie.